Circulation routière : Ce qui va fondamentalement changer

Désormais, le contrôle de la vitesse par radar est institué tout comme l’introduction du contrôle du taux d’alcoolémie et de consommation de drogue, le classement des corbillards dans la catégorie des véhicules prioritaires, la fixation de la vitesse maximale sur autoroute à 120 km/heure... Le texte a été adopté à l’unanimité par 126 voix pour, zéro contre et zéro abstention

Publié mercredi 16 août 2023 à 05:22
Circulation routière : Ce qui va fondamentalement changer

Les membres du Conseil national de Transition (CNT) ont adopté, hier, cinq projets de loi dont celui régissant la circulation routière. Ce texte corrige les insuffisances relevées dans la pratique au niveau des textes législatifs et règlementaires constituant le Code de la route et apporte plusieurs innovations. Les travaux étaient présidés par le 1er vice-président de l’organe législatif, Assarid Ag Imbarcaouane.

Le projet de loi régissant la circulation routière est l’un des textes phares adoptés lors de la séance d’hier. Il a été initié par la ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, qui l’a défendu devant le CNT.

Dans son rapport, la Commission des travaux publics, des domaines, de l’habitat et des transports, saisie pour l’étude au fond, a rappelé que les textes législatifs et réglementaires constituant le Code de la route comprennent la loi n°99-004 du 02 mars 1999 régissant la circulation routière et le décret n°99-134/P-RM du 26 mai 1999 fixant les conditions de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique et de la mise en circulation des véhicules, ainsi que les arrêtés fixant le détail des règles applicables en matière de circulation routière.


Dans la pratique, ces textes ont montré des insuffisances et lacunes, entre autres, la non réglementation du transport mixte, la prolifération de nouveaux types de motocycles (tricycles et quadricycles), utilisés comme moyens de transport public, la circulation des corbillards signalés comme tels par exception aux règles de priorité alors qu’ils ne sont pas expressément classés dans la catégorie des véhicules prioritaires, le faible niveau de formation des candidats à l’examen du permis de conduire.

Mais aussi l’absence de réglementation relative aux conditions de travail dans les transports routiers, notamment en ce qui concerne le temps de conduite et de repos, la non prise en compte dans la réglementation sur le port du casque des passagers des motocyclettes, des conducteurs et passagers des vélomoteurs, cyclomoteurs ainsi que des cycles, la limitation du port de la ceinture de securité en rase campagne, etc.

 

PLUSIEURS INNOVATIONS- Le nouveau texte issu du processus de relecture du Code de la route apporte plusieurs innovations notamment l’introduction des sanctions applicables à la surcharge des véhicules de transport en commun, l’interdiction expresse du transport mixte, l’instauration du permis de la catégorie B1 pour les tricycles et quadricycles affectés au transport public, le classement des corbillards dans la catégorie des véhicules prioritaires, la formation préalable obligatoire des candidats à l’examen du permis de conduire dans un établissement d’enseignement de la conduite des véhicules.


Ces innovations concernent aussi l’institution d’une formation complémentaire pour les conducteurs professionnels, la règlementation du temps de conduite et de repos, la fixation de la vitesse maximale sur autoroute à 120 km/heure, l’élargissement de la réglementation du port obligatoire du casque aux passagers de motocyclettes, aux conducteurs et aux passagers des vélomoteurs, cyclomoteurs et des cycles, les dispositions particulières relatives aux vélomoteurs soumis à l’assurance, celles relatives aux motocyclettes, tricycles et quadricycles soumis au contrôle technique.


D’autres innovations de taille sont l’institution du système de contrôle de la vitesse par radar, l’introduction du contrôle du taux d’alcoolémie et de consommation de drogue ainsi que le port obligatoire de la ceinture de securité pour les conducteurs et les passagers des véhicules équipés de ceinture.

Pour la ministre des Transports et des Infrastructures, l’ancien Code a montré ses limites après 24 ans d’application, car datant de 1999. Selon Mme Dembélé Madina Sissoko, ce Code ne prévoit pas des dispositions répressives. C’est la raison pour laquelle, sa relecture était attendue depuis 2005 pour pouvoir prendre en compte toutes les dispositions.


D’après la ministre, en 1999 au moment de l’adoption de la loi relative à la circulation routière, il n’y avait pas de tricycles et de mototaxis dans la circulation. Mais les choses ont évolué car aujourd’hui, ces engins font le transport humain. La ministre soutient que les dispositions n’avaient pas prévu tout cela. C’est pourquoi, il fallait relire ces textes. Après les débats, ce projet de loi a été adopté à l’unanimité par 126 voix pour, zéro contre et zéro abstention. Les membres du CNT ont aussi adopté le texte portant création du Centre national de recherche et d’expérimentation en bâtiment et travaux public (CNRX-BTP), également défendu par la même ministre et adopté par 123 voix pour, zéro contre et zéro abstention.

Auparavant, les membres du CNT avaient adopté trois autres textes dont le projet de loi portant création de l’École nationale de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée. Pour le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme qui en est le porteur, ce texte permettra à notre pays d’avoir une école professionnelle qui pourra désormais former nos agents, assurer leur spécialisation et permettre de mener des recherches au niveau de la science pénitentiaire. Pour Mahamadou Kassogué, cela permettra aussi d’améliorer les conditions carcérales et contribuer positivement à la securité des installations et du personnel pénitentiaires ainsi que de l’ensemble de la population. Ce texte a été adopté par 125 voix pour, zéro contre et 1 abstention.

Les deux autres textes examinés sont le projet de loi portant création de l’Office des produits agricoles du Mali (Opam) et celui portant création de l’Institut national de recherche sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles. Le premier porté par le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, a été adopté par 124 voix pour, 1 contre et 4 abstentions. Alors que le deuxième défendu par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bouréma Kansaye, a été adopté à l’unanimité par 126 voix pour, zéro contre et zéro abstention.

 

Dieudonné DIAMA

Lire aussi : Cadre de concertation avec les Maliens établis à l’Extérieur : Pour renforcer le dialogue, la cohésion et l’unité au sein de la Diaspora malienne

La session inaugurale de deux jours ouverte hier à cet effet se penchera sur les principales préoccupations de nos compatriotes à l’extérieur avec des recommandations pour une meilleure gouvernance migratoire.

Lire aussi : Médiateur de la République : Le crédo de la formation continue

Une trentaine d’agents du Médiateur de la République suivent une formation de perfectionnement en rédaction administrative dispensée par l’École nationale d’administration (ENA). Cette session de cinq jours, présidée par le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé, a déb.

Lire aussi : Profession d’architecte : Les architectes de l’espace UEMOA autorisés à exercer au Mali avec droit de libre circulation et d’établissement

Dans une vision globale, l’architecture est reconnue comme l’art de concevoir, d’organiser les espaces et les bâtiments. Le texte adopté par l’organe législatif renforcera le niveau de formation dans le domaine, mais aussi son accréditation dans notre pays et l’espace Uemoa.

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Les articles de l'auteur

Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:51

Couverture de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Les médias intéressés invités à se manifester pour les accréditations

La 2è session du collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (AES) se tiendra à Bamako les 22 et 23 décembre prochains. En prélude à cette importante rencontre, la commission nationale d’organisation est à pied d’œuvre pour une éclatante réussite..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:43

Boubacar Samaké, président du COSAES Libye : «Les trois Chefs d’État de l’AES sont des libérateurs et des patriotes engagés»

Dans cet entretien, Boubacar Samaké, président du Comité de soutien à l’Alliance des États du Sahel en Libye (COSAES Libye), explique les raisons qui ont motivé la création de son association. Il appelle les populations de la Confédération des États du Sahel (AES) à soutenir les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger qu’il qualifie de messies, de libérateurs et de patriotes engagés..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 08:55

Dr Aly Tounkara : «Nous assistons à une réduction nette de l’intensité des conflits…»

Dans cet entretien, le directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel(CE3S) livre son analyse sur la nouvelle posture des groupes radicaux violents qui s’attaquent désormais aux sources de ravitaillement du pays en carburant. Dr Aly Tounkara se prononce aussi sur les informations non fondées circulant sur un éventuel encerclement de Bamako et sur les actions à mener par les autorités pour contrer ces fausses informations alarmistes.

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 25 novembre 2025 à 08:34

AN I du Premier ministre Abdoulaye Maïga : Des avancées notoires

Depuis son installation à la Primature le 21 novembre 2024, le Général de division Abdoulaye Maïga et son équipe s’attèlent à traduire en actes concrets les huit orientations données par le Chef de l’État lors du conseil des ministres inaugural..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 10:50

14 novembre 2023-14 novembre 2025 : Il y a deux ans, l’armée malienne s’emparait de Kidal

Aujourd’hui dans la ville de Kidal et environs, les pick-up de l’Armée malienne ont remplacé les motos et véhicules des groupes armés. Dirigée par le Général de division Alhadji Gamou, la région respire bien le Mali et se reconstruit au grand bonheur de sa population.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 11:28

Disparition d’ Oumar Hamadoun Dicko et de Madiassa Maguiraga : Le Mali perd deux figures politiques

Le Mali vient de perdre deux figures politiques. Il s’agit de l’ancien ministre Oumar Hamadoun Dicko et du Dr Madiassa Maguiraga..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 06 novembre 2025 à 16:40

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner