Lutte contre le braconnage : Des «Rangers» bientôt déployés dans la boucle du Baoulé

Une vingtaine de jeunes se sont engagés à recevoir une formation nécessaire à leurs missions

Publié jeudi 17 mars 2022 à 07:08
Lutte contre le braconnage : Des «Rangers» bientôt déployés dans la boucle du Baoulé

Ces jeunes des villages riverains de cette réserve de faune sont formés par la direction nationale des eaux et forêts aux techniques de surveillance et de traque des chasseurs illégaux dans les aires protégées

Le Parc national de la boucle du Baoulé est une vaste zone protégée de près de 100.000 hectares. Elle s’étend de Siby à Kita, dans les Régions de Kayes et Koulikoro, au sud-ouest du Mali, jusqu’aux abords de la frontière mauritanienne.

À cet endroit, le Baoulé, affluent du Bakoye, forme une boucle. Il comprend plusieurs écosystèmes comme les forêts galeries, les palmeraies, les forêts de bambous et des lacs. Les plus belles espèces d’antilopes africaines sont présentes dans la zone. Des girafes y ont été réintroduites. Les singes ainsi que les phacochères y abondent.

Le parc comporte quatre réserves naturelles que sont, le Parc national de la Boucle du Baoulé, les réserves de la Fina, du Kongossambougou et du Badinko. Entre elles s’étendent des corridors non classés, correspondant essentiellement à des terroirs villageois.

En plus d’une flore et d’une faune variées, la boucle du Baoulé possède un important patrimoine archéologique avec, à ce jour, plus de 300 sites archéologiques identifiés. Ce qui lui vaut d’être classé en réserve de biosphère par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en 1982.

Aujourd’hui, malgré les efforts de préservation de l’État, ce patrimoine se trouve dans une situation de dégradation très avancée. Cela est dû en particulier, à des facteurs humains comme l’exploitation illicite des ressources et la chasse illégale.

À cause de sa grande richesse faunique, cette zone est l’objet de braconnage depuis des lustres. De mémoire des riverains, des amateurs de chasse constitués par l’élite malienne de l’époque du régime militaire entre 1968 et 1990, en avaient fait leur terrain de jeu. À cela, s’ajoutent des ressortissants d’un pays voisin qui en ont fait une activité lucrative.

Ils venaient abattre d’énormes quantités de gibiers (des tonnes) qu’ils importaient dans leur pays en toute impunité. Une anecdote raconte que des accrochages entre les agents forestiers appuyés par des éléments de l’armée, sur instruction des autorités militaires de l’époque, et des braconniers de ce pays ont tourné à un incident diplomatique. Depuis lors, la surveillance de nos agents forestiers s’est accrue sur la réserve. Mais, leur effectif limité, ne joue pas en leur faveur, face à l’immensité de la réserve.

Pour inverser la courbe, l’ONG «Biodur Sahel», à travers son Projet d’aménagement du bloc du Fina dans la réserve de la biosphère de la boucle du Baoulé, en collaboration avec la direction nationale des eaux et forêts (DNEF), a lancé la formation de 21 jeunes «éco gardes», le 1er mars 2022. Au centre de formation des eaux et forêts de Tabacoro à Bamako, nous rencontrons le sous-lieutenant des eaux et forêts, Bisulbaba T. O. Kagnassi, chef du département lutte anti-braconnage du projet «BIOS» et chef secteur du Baoulé à l’Opération aménagement parc national de la boucle du Baoulé (OPNBB).

Accompagné de ses collaborateurs détachés de l’armée, détachés pour la circonstance, il supervise les exercices. La formation prévue sur un mois, avant le déploiement des hommes sur le terrain, porte sur l’aguerrissement moral et physique, l’aptitude militaire, la connaissance du GPS et les différentes missions anti-braconnage, explique-t-il.

Ces éco-gardes une fois formés, seront chargés de relayer les agents de l’État dans la mise en œuvre des politiques environnementales sur le terrain. Ils travaillent avec l’ensemble des acteurs (autorités politiques, agents de l’État et communautés locales). Les «Rangers» exercent un rôle de surveillance, de prévention, voire d’alerte en observant les milieux. À ce titre, ils sont appelés à faire un travail d’éducateur et se montrer en exemple pour les populations avec lesquelles ils sont en contact.

Dans leurs tâches quotidiennes, ils diagnostiquent l’état des milieux, identifient les dysfonctionnements et les nuisances (déséquilibre des écosystèmes, dégradation du paysage et des aménagements, les pollutions, etc.). À la DNEF, on se réjouit de cette initiative qui, selon l’agent Kagnassi, sera d’un grand apport dans la lutte anti-braconnage dans son secteur.

Ces «supplétifs» viennent combler un grand déficit d’effectifs dont souffre le service des eaux et forêts, rappelle-t-il. Aujourd’hui, le personnel du service se chiffre à moins de 1.000 agents. D’où l’interpellation des pouvoirs publics pour un recrutement massif dans le corps des eaux et forêts, pour la sauvegarde des millions d’hectares de couvert végétal dans notre pays ou de ce qui en reste avec la coupe abusive du bois.

Cheick Amadou DIA

Lire aussi : Cadre de concertation avec les Maliens établis à l’Extérieur : Pour renforcer le dialogue, la cohésion et l’unité au sein de la Diaspora malienne

La session inaugurale de deux jours ouverte hier à cet effet se penchera sur les principales préoccupations de nos compatriotes à l’extérieur avec des recommandations pour une meilleure gouvernance migratoire.

Lire aussi : Médiateur de la République : Le crédo de la formation continue

Une trentaine d’agents du Médiateur de la République suivent une formation de perfectionnement en rédaction administrative dispensée par l’École nationale d’administration (ENA). Cette session de cinq jours, présidée par le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé, a déb.

Lire aussi : Profession d’architecte : Les architectes de l’espace Uemoa autorisés à exercer au Mali avec droit de libre circulation et d’établissement

Dans une vision globale, l’architecture est reconnue comme l’art de concevoir, d’organiser les espaces et les bâtiments. Le texte adopté par l’organe législatif renforcera le niveau de formation dans le domaine, mais aussi son accréditation dans notre pays et l’espace Uemoa.

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Les articles de l'auteur

Extraction d’or dans les cours d'eau : Fini le laxisme !

La journée du vendredi 12 décembre 2025 marque la fin des opération de traque, de saisie et de destruction des engins artisanaux servant à la recherche de l’or dans les cours d'eau et sur leurs rives bordant les forêts, dans la Région de Bougouni. Plus d’une centaine de dragues et de machines «cracheur» ont été mises à feu au grand dam de leurs propriétaires.

Par Cheick Amadou DIA


Publié lundi 15 décembre 2025 à 10:14

Sauvegarde du fleuve Niger : La chasse aux dragues

Le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable mène une lutte implacable contre ces engins très polluants utilisés pour extraire l’or du fond des cours d’eaux. L’objectif est clair : retrouver toutes les dragues partout où elles se trouvent, les saisir et les détruire.

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 08:50

Fonds vert pour le climat : L’ambassadeur Seyni Nafo au poste de co-pilote

Depuis janvier 2025, notre compatriote est le co-président du Fonds vert pour le climat (FVC) au nom des pays en développement, regroupant plus de 150 États dont le Mali. Le Green climate fund (GCF) en anglais ou le Fond vert pour le climat est la plus grande ressource financière multilatérale pour le climat au monde. Avec près de 60 milliards de dollars US (environ de 34.000 milliards de Fcfa) de portefeuille..

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 27 novembre 2025 à 08:45

BNDA-SFI : plus de 23 milliards de Fcfa pour soutenir les PME maliennes

L’hôtel Radisson Collection de Bamako a abrité, le jeudi 30 octobre, la cérémonie de signature de convention de financement entre la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et la Société financière internationale (SFI). Par cette signature, la SFI met à la disposition de la BNDA plus de 23,341 milliards de Fcfa.

Par Cheick Amadou DIA


Publié lundi 03 novembre 2025 à 10:56

Paiement numérique : La BCEAO lance la PI-SPI

Cette plateforme interopérable du système de paiement instantané (PI-SPI), permet d’envoyer et de recevoir de l’argent instantanément entre différentes banques, émetteurs de monnaie électronique, institutions de microfinances et établissements de paiement. Chaque citoyen de la zone Uemoa peut effectuer des opérations de transaction simples, sécurisées et facilement accessibles en quelques secondes, 24h sur 24 et 7 jours sur 7.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 01 octobre 2025 à 09:08

Financement climatique : Une gestion «Kafkaïenne» des fonds

En 2015, à Paris, dans la capitale française, un Accord historique sur le climat a été adopté par 197 pays du monde. Il consacre un financement substantiel des actions de lutte contre le dérèglement climatique par les pays riches en faveur des plus pauvres, vulnérables au phénomène. La cagnotte, loin d’être remplie, est aussi soumise à une règle procédurale et administrative qui rend son accès difficile pour ses bénéficiaires.

Par Cheick Amadou DIA


Publié jeudi 14 août 2025 à 11:21

Insécurité alimentaire : Le plan national de réponses 2025 financé à hauteur de 12,74 milliards de FCFA

Lancé hier par le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, ce plan prévoit de fournir une assistance alimentaire à 2,3 millions de personnes vulnérables à travers le pays.

Par Cheick Amadou DIA


Publié mercredi 13 août 2025 à 08:23

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner