#Mali : Dialogue inter-Maliens : Le comité de pilotage au travail

Restaurer la paix, consolider l’unité nationale et raviver le vivre-ensemble, tel est le but de ce dialogue piloté par une équipe de 140 personnes dirigée par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga. Pour le président de la Transition, qui a procédé hier à l’installation du comité, on peut puiser dans nos valeurs ancestrales pour relever le défi

Publié mardi 06 février 2024 à 06:55
#Mali : Dialogue inter-Maliens : Le comité de pilotage au travail

Le chef de l’État Assimi Goïta avec le président du Comité de pilotage du dialogue  inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, Ousmane Issoufi Maïga



 

Les membres du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation sont désormais installés dans leur fonction. La cérémonie d’installation, tenue hier à Koulouba, a été présidée par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en présence des présidents des institutions, des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué.

Créé par le décret n°2024-0053/PT-RM du 26 janvier 2024, le Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation comprend 140 membres. Dirigé par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, ce Comité est chargé de la préparation et de l’organisation du dialogue inter-Maliens. Cette cérémonie d’installation marque le début d’un processus destiné à aboutir à la paix des cœurs et au retour de la grande fraternité légendaire entre l’ensemble des filles et fils de notre nation.

Il n’y a guère longtemps, peu de gens auraient parié sur la possibilité pour notre pays de reconquérir ses terres, encore moins de réconcilier ses enfants. «Oui, le Mali éternel a vacillé, mais il ne s’est pas écroulé contrairement à certaines prédictions», a déclaré le président de la Transition sous un tonnerre d’applaudissements. Et de poursuivre : «Nous devons cela à notre histoire millénaire, marquée par l’existence de grands empires et royaumes qui ont réalisé un brassage socioculturel donnant naissance à des communautés ayant toujours vécu en symbiose et dans la complémentarité». En effet, ces communautés ont mis en place des systèmes d’échanges mutuellement bénéfiques entre les produits de l’agriculture, du pastoralisme, de la pêche et de l’artisanat créant de fait, un contexte économique harmonisé.

 

TISSU SOCIAL- Sur le plan sociologique, nos ancêtres ont inventé des institutions et des relations sociales qui ont créé l’harmonie et la solidarité entre les personnes et les groupes. Parmi ces institutions, on peut citer la parenté à plaisanterie (Sinagouya) qui est un véritable ciment social et qui crée des liens quasiment sacrés entre différents groupes ethniques.


«Même au plus fort de la crise multiforme que traverse notre pays, pendant que les services de l’État s’étaient retirés de certaines localités, c’est le tissu social pétri de solidarité et d’humanisme qui a permis aux populations de se supporter pour mieux envisager l’avenir», a rappelé le colonel Assimi Goïta. Il dira ensuite que c’est pour cette raison que les ennemis de notre peuple ont essayé de créer la mésentente entre nos populations pour les entraîner dans des conflits intra et intercommunautaires. 

C’est ainsi que plusieurs de nos communautés ont été endeuillées par des meurtres de femmes, d’enfants et de vieilles personnes. Nos Forces de défense et de sécurité, dans leur mission régalienne de protection du territoire, des personnes et des biens, ont également payé un lourd tribut. Cependant, grâce à la bravoure et au don de soi des Forces armées maliennes (FAMa), notre État a recouvré son autorité sur l’ensemble du territoire, dont «certains avaient voulu faire une enclave, en ayant pris le soin d’opposer les enfants du même pays», a indiqué le chef de l’État.

 Pour le président Goïta, cette unité retrouvée par notre peuple a été saluée par l’ensemble de ses filles et fils, fiers de leur histoire commune et animés par un fort sentiment patriotique et la volonté ferme de recoudre le tissu social malheureusement fragilisé par les conflits inutiles. «Ainsi, nous avons décidé de créer les conditions d’un dialogue entre les filles et les fils de notre peuple, conduit par eux-mêmes, en vue de restaurer la paix, de consolider l’unité nationale et de raviver le vivre-ensemble», a souligné le chef de l’État.


Pour lui, ceci était d’une urgente nécessité, tant l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger était devenu, pour certains acteurs, un fonds de commerce et un moyen de prolonger la souffrance de nos populations meurtries. «C’est la raison pour laquelle, les autorités de la Transition ont décidé, en toute responsabilité, d’y mettre fin», a expliqué le colonel Assimi Goïta. D’après lui, «nous avons tous les atouts pour réussir un dialogue direct entre les Maliens». À travers des valeurs sociétales et des formes de spiritualité, nos ancêtres ont instauré une culture de paix et de solidarité fondée sur des règles dont le respect était garanti par l’ensemble de la communauté, a rappelé le président Goïta.

 

DIALOGUE FRANC ET SINCÈRE- «Il nous faut donc puiser dans notre histoire pour construire une mémoire collective à la fois pour notre génération actuelle et future, afin que nous ne retombions plus jamais dans des situations de déchirements», a exhorté le colonel Assimi Goïta, qui a demandé de questionner sans complaisance, notre société afin de comprendre les causes apparentes et profondes des conflits qui la minent. Ceci exigera de nous un exercice d’autocritique et de vérité qui sera le véritable socle de la paix durable que nous recherchons tant, a ajouté le président de la Transition.

Il a par ailleurs demandé aux membres du Comité de pilotage de créer les conditions d’un dialogue franc et sincère entre les Maliens de manière inclusive, afin que nul ne se sente exclu. «Toutes les voix doivent être écoutées et tous les avis doivent pouvoir s’exprimer. Il s’agit donc, comme le dit l’expression populaire, de laver le linge sale en famille», a détaillé le colonel Assimi Goïta.

Toutefois, ajoutera-t-il, tout au long du processus de dialogue, les membres du Comité doivent avoir comme boussole, les trois principes qui guident désormais l’action publique dans notre pays, à savoir le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et de partenaires opérés par notre pays et la défense des intérêts du peuple malien dans les décisions prises.

À l’issue de ce dialogue, décidé et conduit par les Maliens eux-mêmes, c’est un peuple réconcilié et rassuré qui devra pouvoir exprimer à l’unisson sa confiance en l’avenir. Ce faisant, il aura prouvé encore une fois de plus, sa capacité à régler lui-même ses propres problèmes et à renforcer chaque jour sa souveraineté. Cependant, a précisé le président Goïta, il n’y aura aucune place dans ce grand forum national pour les ennemis de notre peuple qui veulent remettre en cause l’unicité et la laïcité de l’État, ainsi que l’intégrité de notre territoire.

De son côté, le président du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens, Ousmane Issoufi Maïga, a, au nom de son équipe, remercié le chef de l’État pour la confiance placée en eux. L’ancien Premier ministre a ensuite réitéré leur engagement et la détermination à accomplir cette mission, avant d’appeler l’ensemble de nos compatriotes à «taire leurs égos et à s’approprier cette initiative salvatrice».

Bembablin DOUMBIA

Lire aussi : Profession d’architecte : Les architectes de l’espace uemoa autorisés à exercer au Mali avec droit de libre circulation et d’établissement

Dans une vision globale, l’architecture est reconnue comme l’art de concevoir, d’organiser les espaces et les bâtiments. Le texte adopté par l’organe législatif renforcera le niveau de formation dans le domaine, mais aussi son accréditation dans notre pays et l’espace Uemoa.

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Les articles de l'auteur

Profession d’architecte : Les architectes de l’espace uemoa autorisés à exercer au Mali avec droit de libre circulation et d’établissement

Dans une vision globale, l’architecture est reconnue comme l’art de concevoir, d’organiser les espaces et les bâtiments. Le texte adopté par l’organe législatif renforcera le niveau de formation dans le domaine, mais aussi son accréditation dans notre pays et l’espace Uemoa.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mercredi 17 décembre 2025 à 10:41

Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effectué des frappes sur deux bases des groupes armés terroristes situées en forêt..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 16 décembre 2025 à 14:49

3è conférence des présidents d’assemblées législatives africaines : Malick Diaw partage la vision du Mali et de l´AES

Le Président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw a participé, du 12 au 14 décembre, à la 3è conférence des présidents d’assemblées législatives africaines à Rabat au Maroc. Le premier responsable de l’organe législatif et sa délégation ont ainsi pris part, pour la première fois, à cette rencontre dont le thème était : «Leadership législatif et diplomatie parlementaire dans un ordre mondial en mutation»..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié lundi 15 décembre 2025 à 09:13

29è édition de l’EID : Une batterie de recommandations formulée par le jury d’honneur

Les travaux de la 29è session de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) se sont déroulés le mercredi 10 décembre au CICB, sous la présidence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 14:21

Koulouba : Le Président Goïta inaugure les Places de «Mali Tièbaw» et de «Mali Kèlèmasaw»

À la place des statues des explorateurs et des gouverneurs du Soudan français, se trouvent désormais celles des résistants à la pénétration coloniale et des figures emblématiques de notre Armée.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 09:23

29è session de l'EID : 24 dossiers retenus pour lecture

La 29è édition de l´Espace d'interpellation démocratique ( EID) s'est tenue, ce mercredi 10 decembre au Centre international de conférences de Bamako. L'ouverture des travaux était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l´Homme, Garde des Sceaux Mamoudou Kassogué, en présence du mediateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé et plusieurs autres personnalités du pays..

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mercredi 10 décembre 2025 à 17:58

Carnet de voyage : L’Égypte, un des pays les plus visités en Afrique

-.

Par Bembablin DOUMBIA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:57

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner