#Mali : Manque de sincérité de l’Algérie dans la crise malienne : Le temps donne raison à Assarid Ag Imbarcaouane

Il y a dix ans précisément en 2014, l’ex-député de Gao et actuel 1er vice-président du Conseil national de Transition (CNT) exprimait sa réticence quant au choix de l’Algérie pour conduire la médiation dans la crise malienne. Assarid Ag Imbarcaouane disait en son temps, qu’il ne fallait pas dessaisir le Burkina Faso de la médiation au profit de l’Algérie. Il avait prévenu qu’avec le pays de feu Abdelaziz Bouteflika, le problème malien ne finira pas

Publié mardi 06 février 2024 à 07:41
#Mali : Manque de sincérité de l’Algérie dans la crise malienne : Le temps donne raison à Assarid Ag Imbarcaouane

Assarid Ag Imbarcaouane s’était montré déçu et inquiet par rapport aux propos que le chef de la diplomatie malienne d’alors a tenus à Addis-Abeba en Éthiopie où il avait accompagné le président de la République, feu Ibrahim Boubacar Keïta au sommet des chefs d’État de l’Union africaine. À la question de savoir si la médiation algérienne sonne la fin de celle du Burkina Faso, le ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed avait déclaré aux médias ceci : «J’estime que le Burkina Faso ne doit pas s’offusquer, car on est médiateur quand on vous sollicite». Il ajoutera que tous ceux qui connaissent les dossiers savent que l’Algérie est incontournable dans celui du Mali.

En réaction à ces propos, Assarid Ag Imbarcaouane avait déclaré à la presse qu’il ne souhaitait pas que le Burkina Faso soit dessaisi du dossier et qu’il fallait que Blaise Compaoré reste le médiateur puisque c’est lui que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait désigné à cet effet. Selon lui, «le Burkina Faso nous a aidés au moment où personne ne voulait même regarder vers le Mali. Ce qui n’a pas été le cas de l’Algérie».

Assarid Ag Imbarcaouane a ajouté que c’est Blaise Compaoré qui avait accepté de loger les rebelles, histoire de pouvoir trouver une solution à la crise.

L’ex-député de Gao avait mis en doute la bonne foi de l’Algérie pour plusieurs raisons. Selon lui, le territoire algérien sert de base arrière aux rebelles pour attaquer le Mali. Il a dénoncé aussi le fait que les autorités algériennes n’avaient pas respecté leurs engagements dans l’Accord d’Alger de 2006. Toujours pour prouver le manque de sincérité de l’Algérie dans la crise malienne, Assarid Ag Imbarcaouane avait rappelé que ces mêmes autorités avaient une fois refusé d’approvisionner en vivres les soldats maliens qui étaient pris dans l’étau des rebelles. Et qu’il a fallu que les États-Unis volent à leur secours.

Par ailleurs, Assarid Ag Imbarcaouane avait soutenu que le Burkina Faso a un contingent au Mali dans la lutte contre les terroristes, ce qui n’est également pas le cas de l’Algérie.

 

DISCRÉDIT- Aujourd’hui, les faits semblent avoir donné raison au 1er vice-président du CNT concernant le comportement de l’Algérie. Dans la résolution de la crise malienne, la sincérité de l’Algérie a d’ailleurs été remise en cause à maintes reprises. Déjà, en janvier 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, accompagné de son collègue chargé de la Réconciliation, de la Paix et de l’Accord, le colonel-major Ismaël Wagué, avait effectué une visite à Alger. Porteur d’un message du chef de l’État, le ministre Diop avait été reçu en audience par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Le chef de la diplomatie malienne avait réitéré à son hôte, l’engagement du colonel Assimi Goïta, de son gouvernement et du peuple malien pour la paix. Au nom du chef de l’État, Abdoulaye Diop avait demandé à l’Algérie de redoubler d’effort pour amener toutes les parties à regarder dans la même direction. 

Quelques semaines plus tard, le 24 février 2023, dans une lettre adressée au chef de la diplomatie algérienne, le ministre Ismaël Wagué faisait des observations sur le rôle de la médiation internationale et les cas de violations de l’Accord par certains mouvements. Il avait déploré que ces cas de violations n’aient donné lieu à aucune condamnation de la médiation internationale dont l’Algérie est le chef de file. Selon lui, l’attitude de certains mouvements suivie de l’absence de réaction de la médiation internationale jetait un discrédit sur cette dernière.

En décembre dernier, le Mali et l’Algérie ont connu une brouille diplomatique à cause de ce dossier lors de la progression de l’Armée malienne dans les régions du Nord dans le cadre de l’occupation des emprises qui étaient occupées par la défunte Mission onusienne au Mali. Les Forces armées maliennes (FAMa), après plus de 11 ans d’absence, ont marqué leur retour à Kidal, occupée par les groupes séparatistes et leurs alliés terroristes.

Avec le retour de l’Armée malienne et de l’Administration dans cette ville, les principaux responsables des mouvements armés se sont retrouvés en Algérie où les autorités leur ont déroulé le tapis rouge et ont multiplié les reconcentres avec eux sans associer l’État malien alors que tout cela se passe au nom du processus de paix. Face à cette situation, le chef de la diplomatie malienne a convoqué le 20 décembre dernier, l’ambassadeur d’Algérie au Mali pour élever une vive protestation du gouvernement suite à des «actes inamicaux» posés par les autorités algériennes sous le couvert du processus de paix au Mali.

À cette occasion, Abdoulaye Diop a soutenu que les rencontres récurrentes aux niveaux les plus élevés en Algérie et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes d’une part, avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien et d’autre part, avec certains mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ayant choisi le camp des terroristes, sont de nature à entacher les bonnes relations entre le Mali et l’Algérie.

Le chef de la diplomatie malienne avait indiqué que ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Avant d’inviter la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’État à État avec les partenaires du Mali. Par la suite, les deux pays avaient rappelé leurs ambassadeurs pour consultations. Et après près de deux semaines de brouille diplomatique, l’ambassadeur du Mali en Algérie, Mahamane Amadou Maïga et celui de l’Algérie à Bamako, El Haoues Riache, avaient regagné leurs postes.

Alors que cette tension diplomatique est encore fraiche dans les mémoires, le gouvernement a dénoncé par le biais d’un communiqué le jeudi 25 janvier dernier, la main cachée des autorités algériennes dans une manœuvre consistant à imposer un chapitre sur le Mali dans le document final du sommet du Mouvement des non-alignés qui s’est tenu récemment à Kampala en Ouganda sans le consentement de notre pays.

Dans le même communiqué, le gouvernement a dit constater avec une vive préoccupation, une multiplication d’actes inamicaux, des cas d’hostilité et d’ingérence dans les affaires intérieures au Mali par les autorités algériennes, portant atteinte à la sécurité nationale et à la souveraineté du Mali.

Au nombre de ces cas, le gouvernement a cité l’imposition d’un délai de Transition aux autorités maliennes de manière unilatérale, l’accueil sans concertation ou notification préalable et au plus haut sommet de l’État algérien de citoyens maliens subversifs et d’autres poursuivis par la justice malienne pour actes de terrorisme, l’existence sur le territoire algérien de bureaux assurant la représentation de certains groupes signataires de l’Accord devenus aujourd’hui des acteurs terroristes. Tout en condamnant cette attitude, le gouvernement du Mali a exigé des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité.

Dieudonné DIAMA

Lire aussi : Cadre de concertation avec les Maliens établis à l’Extérieur : Pour renforcer le dialogue, la cohésion et l’unité au sein de la Diaspora malienne

La session inaugurale de deux jours ouverte hier à cet effet se penchera sur les principales préoccupations de nos compatriotes à l’extérieur avec des recommandations pour une meilleure gouvernance migratoire.

Lire aussi : Médiateur de la République : Le crédo de la formation continue

Une trentaine d’agents du Médiateur de la République suivent une formation de perfectionnement en rédaction administrative dispensée par l’École nationale d’administration (ENA). Cette session de cinq jours, présidée par le Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé, a déb.

Lire aussi : Profession d’architecte : Les architectes de l’espace UEMOA autorisés à exercer au Mali avec droit de libre circulation et d’établissement

Dans une vision globale, l’architecture est reconnue comme l’art de concevoir, d’organiser les espaces et les bâtiments. Le texte adopté par l’organe législatif renforcera le niveau de formation dans le domaine, mais aussi son accréditation dans notre pays et l’espace Uemoa.

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Les articles de l'auteur

Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:51

Couverture de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Les médias intéressés invités à se manifester pour les accréditations

La 2è session du collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (AES) se tiendra à Bamako les 22 et 23 décembre prochains. En prélude à cette importante rencontre, la commission nationale d’organisation est à pied d’œuvre pour une éclatante réussite..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:43

Boubacar Samaké, président du COSAES Libye : «Les trois Chefs d’État de l’AES sont des libérateurs et des patriotes engagés»

Dans cet entretien, Boubacar Samaké, président du Comité de soutien à l’Alliance des États du Sahel en Libye (COSAES Libye), explique les raisons qui ont motivé la création de son association. Il appelle les populations de la Confédération des États du Sahel (AES) à soutenir les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger qu’il qualifie de messies, de libérateurs et de patriotes engagés..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 08:55

Dr Aly Tounkara : «Nous assistons à une réduction nette de l’intensité des conflits…»

Dans cet entretien, le directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel(CE3S) livre son analyse sur la nouvelle posture des groupes radicaux violents qui s’attaquent désormais aux sources de ravitaillement du pays en carburant. Dr Aly Tounkara se prononce aussi sur les informations non fondées circulant sur un éventuel encerclement de Bamako et sur les actions à mener par les autorités pour contrer ces fausses informations alarmistes.

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 25 novembre 2025 à 08:34

AN I du Premier ministre Abdoulaye Maïga : Des avancées notoires

Depuis son installation à la Primature le 21 novembre 2024, le Général de division Abdoulaye Maïga et son équipe s’attèlent à traduire en actes concrets les huit orientations données par le Chef de l’État lors du conseil des ministres inaugural..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 10:50

14 novembre 2023-14 novembre 2025 : Il y a deux ans, l’armée malienne s’emparait de Kidal

Aujourd’hui dans la ville de Kidal et environs, les pick-up de l’Armée malienne ont remplacé les motos et véhicules des groupes armés. Dirigée par le Général de division Alhadji Gamou, la région respire bien le Mali et se reconstruit au grand bonheur de sa population.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 11:28

Disparition d’ Oumar Hamadoun Dicko et de Madiassa Maguiraga : Le Mali perd deux figures politiques

Le Mali vient de perdre deux figures politiques. Il s’agit de l’ancien ministre Oumar Hamadoun Dicko et du Dr Madiassa Maguiraga..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 06 novembre 2025 à 16:40

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner