Le premier ingénieur du
monde, c’est la nature, pourrait-on dire. Cette zone de culture par excellence
comprend cinq lacs naturels (Télé, Takara, Faguibine, Gouber et Kamango) qui se
remplissent au gré de la crue du bras du fleuve Niger par ordre de remplissage,
à travers des axes hydrauliques. à cette hydrologie, s’ajoutent sur plusieurs
milliers de km2, des plaines inondables du Kessou et du Kili en amont du système.
Des mares éparses et des dépressions sont en aval. L’agriculture y est
plurisectorielle (cultures, élevages, pêches) ainsi que l’exploitation des
autres ressources naturelles: bois, pâture, etc. C’est le seul endroit du pays
où on peut produire toutes les spéculations (cultures céréalières, cultures sèches,
légumineuses, racines, fruits, fourrages, etc.). Chaque secteur de la
production est lui-même d’une grande diversité avec, en ce qui concerne les
cultures, 7 grandes familles de systèmes.
Avant la sècheresse des années
1970, la production céréalière était estimée à 400.000 tonnes, produites parallèlement
à l’exploitation d’une superficie de bourgoutières de 4.000 ha, se souvient
Abdoulaye Diarra, directeur général de l’Office pour la mise en valeur du Système
Faguibine (OMVF). Les années de bonne crue, la production de poisson atteignait
5.120 tonnes.
Mais à partir des années 1970, le système Faguibine, auparavant
perçu comme le grenier des régions du Nord et du Sud mauritanien, est devenu
une zone de grande précarité alimentaire. Au cours du siècle dernier, le système
a connu une alternance de phases d’inondations et d’assèchements marquées dans
les années 1970 et 1980 par des périodes de sècheresse majeures. Ces effets liés
au changement climatique ont eu pour conséquences de réduire régulièrement la
crue du marigot de Goundam et l’alimentation en eau des chenaux du «Tassakane»
et du «Kondi», clef de voûte de l’alimentation du système.
Le niveau actuel moyen de pluviométrie (150 mm par an) représente une contrainte majeure aux options de développement et scenarios de subsistance des populations, souligne Abdoulaye Diarra. Les niveaux des eaux relevés au cours des dernières années dans la cuvette principale n’ont en effet permis qu’une inondation occasionnelle de la partie sud-est du lac Faguibine à l’endroit où dans des circonstances optimales, l’agriculture de décrue est possible sur 180 à 350 km2 d’argiles très fertiles, avec en plus de 70 à 100 km2 de pâturage de saison sèche le «bourgou» dans les parties les plus basses de la cuvette.
DÉGRADATION DU TISSU SOCIAL-
Depuis l’assèchement complet du lac en 1983, les apports d’eau du fleuve Niger
restent trop faibles et la décrue complète chaque année découvre toutes les
terres du lac Faguibine. Dès lors, les maximums atteints par les crues
correspondent à l’inondation des terrains de Mbouna et de Tin-Aïcha.
Aujourd’hui, il existe un véritable problème de remplissage du lac, qui
constitue un phénomène structurel, regrette le directeur de l’OMVF.
Depuis
quelques décennies, les ressources sont en perpétuelle dégradation suite aux
effets néfastes du changement climatique et des conflits récurrents. La
production agricole souffre du manque d’eau. Les ressources pastorales,
fauniques et halieutiques ont quasiment disparu. Tout cela a de nombreuses répercussions
sur l’ensemble des secteurs de production et a conduit à la pauvreté et la dégradation
du tissu social dont l’une des conséquences graves est la rébellion et les
conflits intercommunautaires.
Presque laissée à elle- même,
la zone du Fagibine demande pourtant une attention particulière au regard des
enjeux de stabilité, de paix, de développement et de sécurité à la frontière
avec la Mauritanie et dans la zone centre du Mali.
Clef de voûte des tensions
locales, le partage des ressources et des territoires s’est cristallisé au fil
du temps. Les réformes agraires entreprises par les différentes administrations
entre 1960 et 1973 ont été autant de facteurs de fragilisation de la stabilité
sociale au cœur de l’équilibre séculaire entre sédentaires et nomades. Au-delà
de la rupture de confiance entre les populations, l’État malien et ses
administrateurs territoriaux, la situation est aujourd’hui plongée dans un
statu quo.
La question foncière apparaît
comme la partie visible et tangible d’un mal profond qui interpelle l’histoire
du pays et l’évolution des dynamiques sociales sur fond de rivalités
intra-communautaires et interpersonnelles (entre propriétaires et métayers),
mais aussi de déstabilisation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest par des
organisations de radicaux et des groupes criminels exploitant les tensions
existantes et dressant les populations les unes contre les autres à des fins
politiques et de trafics en tous genres.
C’est pourquoi, il est aujourd’hui urgent de réhabiliter le système Faguibine qui se meurt, alerte Abdoulaye Diarra. Lors de la campagne écoulée, les prévisions de production qui visaient les 1.218.375 tonnes, toutes spéculations confondues n’ont pas rencontré un grand succès, faute d’investissement. Le financement du Royaume de Norvège à hauteur de 6 milliards de Fcfa est arrivé à terme depuis plus de 2 ans et n’a pas été renouvelé. à cause de la crise sécuritaire, tout le personnel s’est replié à Bamako. L’OMVF fonctionne aujourd’hui avec uniquement les ressources de l’État qui sont insignifiantes pour entreprendre des actions.
Cheick Amadou DIA
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