Les pagnes traditionnels peuvent être labélisés
Notre pays regorge de produits agricoles et artisanaux de grande qualité. Ils proviennent le plus souvent des zones rurales dans lesquelles les stratégies commerciales de mise en valeur sont méconnues voire inexistantes. Pour que les producteurs/transformateurs en tirent un avantage économique, les produits doivent être valorisés au moyen de droit de Propriété intellectuelle, notamment les Indications géographiques (IG) et les Marques collectives (MC). D’autant plus que les marchés développés sont de plus en plus sensibles à la provenance et à la qualité des produits.
Au regard du fort potentiel de la production nationale et de la volonté d’accroître les exportations vers les marchés extérieurs, les acteurs intervenants dans la chaîne de valeur des produits concernés doivent conjuguer leurs efforts pour mettre en place des MC ou IG pour mieux les valoriser et accroître leurs parts de marché. Selon le chef du département du dépôt et enregistrement des titres de la propriété industrielle du Centre malien de promotion (Cemapi), Almouctar Baba Kounta, avec la mise en place de la Zone de libre-échange économique en Afrique (Zlecaf), il y a aujourd’hui un contexte favorable à l’essor du commerce interafricain. Il importe que le Mali participe pleinement tant par la quantité que par la qualité, aux échanges commerciaux de produits locaux à forte valeur ajoutée. Almouctar Baba Kounta soutient que c’est fort de ce constat que notre pays a opté pour le développement de son artisanat et de son agriculture afin de leurs donner plus de visibilité, de créer plus de richesses dans l’économie nationale et de lutter efficacement contre la concurrence déloyale et la contrefaçon.
REHAUSSER LE BÉNÉFICE- Artisan peintre depuis plus plusieurs années, Moussa Bagayoko est transformateur de coton biologique. «Depuis 2013, l’Ong Helvetas a commencé à soutenir nos productions et faciliter la création d’un réseau national dénommé Réseau malien des transformateurs de coton Biologique (Rematrac Bio) qui couvre les Régions de Ségou, Kayes, Mopti, Bamako et Kidal», confie l’artisan dans son atelier sis à Ouolofobougou. Le spécialiste du tissage, la teinture végétale bogolan et indigo, affirme que la certification lui a permis de rehausser son bénéfice, d’augmenter et de diversifier sa clientèle. «Grâce à la labélisation, des partenariats ont été noués, notamment avec la France», dit-il. En atteste l’augmentation fulgurante de son chiffre d’affaires, qui a presque triplé : «auparavant, mon chiffre d’affaires oscillait entre 1 et 4 millions de Fcfa. Mais aujourd’hui, grâce à la labélisation, ce chiffre est passé de 4 à 12 millions de Fcfa». Cependant, il exhorte l’état à plus s’investir dans ce domaine qui est un domaine porteur d’espoirs pour beaucoup.
Dans un monde où l’alimentation occupe une place primordiale, la question de la qualité et de l’origine des produits agricoles devient également de plus en plus préoccupante. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance de ce qu’ils mettent dans leurs assiettes et cherchent des garanties quant aux méthodes de productions et à l’impact environnemental des aliments qu’ils consomment. C’est là où la labélisation des produits agricoles entre en jeu, offrant une solution claire et transparente pour répondre à ces attentes légitimes des consommateurs. Hélène N’diaye, chargée de la communication du Réseau solidaire en agroécologie paysanne et citoyenne (Resapac) créé en 2019, explique l’objectif de son organisation qui est de structurer le marché agricole bio de Bamako. Ce réseau a été créé pour aider les producteurs à se développer en attendant qu’une norme étatique se mette en place.
Pour le professeur d’économie Dr Abdoudramane Coulibaly, dans un contexte de mondialisation accélérée, contrariée par la montée en puissance de la contrefaçon, tout pays qui veut sauvegarder sa souveraineté économique et son identité culturelle doit disposer d’une marque distinctive connue sous un label. Selon l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle, basée à Genève, 10 % du trafic mondial est constitués de la contrefaçon. Un rapport conjoint de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cenuced), publié en 2019, révèle que la contrefaçon fait perdre en moyenne 10 milliards de Fcfa par an aux états ouest-africains à l’exception du Nigéria.
FORMATION, INFORMATION ET SENSIBILISATION - Le Cemapi s’est engagé durant ces trois dernières années, dans une dynamique de labellisation des produits locaux à travers les IG et MC en réalisant diverses actions de formation, d’information et de sensibilisation sur le processus de labélisation, d’accompagnement et de structuration des acteurs et producteurs, notamment l’échalote de Bandiagara, le bogolan fini du Mali, le sel gemme de Taoudénit.
Dans ce cadre, le Centre, avec l’appui du Programme d’appui à la compétitivité en Afrique de l’Ouest (Pacao) a initié une série d’activités en faveur des acteurs d’un certain nombre de filières. Il est prévu le renforcement des capacités des acteurs des filières mangue et karité ainsi que des membres du CIGMAC-Mali sur les concepts et l’importance de la MC et de l’IG dans le développement d’un pays.
Aussi, dans le cadre de l’établissement d’un cadre légal et institutionnel en matière de propriété intellectuelle, apte à soutenir les démarches de qualité liée à l’origine des produits locaux, le Mali à l’instar de certains pays de l’espace l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle(OAPI) a créé le Comité national des indications géographiques (CNIG) en juillet 2014. Pour prendre en charge les nouveaux enjeux liés à la nécessité de renforcer la dynamique nationale de labélisation des produits locaux, les textes portant création de ce Comité ont été révisés en octobre 2021 pour donner naissance au Comité national de labélisation des produits locaux en Indications géographiques et en Marques collectives «CIGMAC-Ma1i».
Anta CISSÉ
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