Renouvellement du mandat de la Minusma : Les objections du Mali

Face à la persistance de la menace terroriste, la Force onusienne avait fort besoin d’un mandat robuste pour mieux sécuriser les populations civiles. En lieu et place, le Conseil de sécurité a préféré garder le statuquo avec des dispositions dont notre pays est loin de partager la pertinence. Si on pouvait écouter le Mali…

Publié vendredi 01 juillet 2022 à 04:51
Renouvellement du mandat de la Minusma : Les objections du Mali

Les membres du Conseil de sécurité ont adopté mercredi, la résolution renouvelant, pour une année, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le gouvernement par la voix du représentant permanent du Mali aux Nations unies, Issa Konfourou, a tenu à marquer son opposition à l’exécution de certaines dispositions qui ne tiennent pas compte des conditions qu’il avait posées.

Deux semaines auparavant, le Conseil de sécurité avait examiné le rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali. Le  ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, avait profité de cette tribune pour exprimer la position de notre pays et ses attentes pour la suite de la mission de la Minusma.


Le chef de la diplomatie malienne avait posé un certain nombre de conditions pour ce nouveau mandat. Devant le Conseil de sécurité à New-York, le ministre Diop avait déclaré qu’il est essentiel que le mandat soit centré sur la protection des populations civiles et l’appui au rétablissement de l’autorité de l’état sur l’ensemble du territoire national.

 

SANS DÉTOUR- Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, il est indispensable de mieux définir et articuler la notion de protection des civils dans un contexte de guerre asymétrique. Il avait aussi demandé de clarifier contre qui «on veut protéger les populations, sachant que la menace principale provient des groupes armés terroristes».


Mieux, le chef de la diplomatie malienne avait soutenu que le mandat de la Minusma devait obligatoirement prendre en compte la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité maliennes qui sont désormais en première ligne face aux groupes terroristes.

Le ministre Diop avait en effet exprimé sans détour l’opposition ferme du gouvernement à l’intervention sur le territoire national de la Force française Barkhane après sa décision unilatérale de retrait du Mali et la dénonciation par notre pays des accords de défense avec la France. également, il avait insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination des actions de la Mission avec l’état malien de manière à assurer une pleine efficacité dans l’accomplissement de ce mandat.

Le chef de la diplomatie malienne s’était, en outre, appesanti sur la nécessité pour la Minusma de travailler étroitement et véritablement avec les autorités et les parties prenantes maliennes pour aider le Mali à protéger ses populations civiles et à restaurer son autorité sur l’ensemble de son territoire.

Le mercredi dernier, après l’examen des conditions  posées par le Mali et les propositions faites par les pays membres, le Conseil de sécurité a adopté la résolution renouvelant le mandat de la Minusma pour une année par treize voix pour et deux abstentions. Les pays qui se sont abstenus sont la Russie et la Chine.

 

OPPOSITION FERME- Après cette adoption, le représentant permanent du Mali aux Nations unies a exprimé le grand regret des autorités maliennes de constater que certaines de leurs réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale de la résolution votée.

 «Le gouvernement du Mali réitère son opposition ferme à la liberté de mouvement de la Minusma dans l’exécution de son mandat dans le domaine des droits de l’Homme», a insisté Issa Konfourou. Avant de soutenir que le Mali a toujours coopéré de bonne foi avec la Force onusienne depuis sa mise en place en 2013.

Toutefois, pour des impératifs de respect de sa souveraineté, de coordination et de sécurité, fera-t-il remarquer, les mouvements de la Minusma ne peuvent se faire qu’avec l’accord des autorités compétentes maliennes. Mieux, le diplomate a prévenu que notre pays n’est pas en  mesure de garantir la liberté de mouvement pour des enquêtes de la Minusma sans l’accord préalable du gouvernement.

«Par conséquent, le Mali n’entend pas exécuter ces dispositions malgré leur adoption par le Conseil de sécurité», a martelé Issa Konfourou, pour qui, les enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’Homme relèvent de la responsabilité principale des autorités maliennes. Et de son côté, la Minusma a vocation à leur apporter l’assistance nécessaire à cet égard et non à se substituer au gouvernement.

C’est pourquoi, la délégation du Mali a appelé le Conseil de sécurité à permettre à la Mission de se consacrer aux tâches prioritaires pour lesquelles, elle est déployée dans notre pays à savoir l’appui à la restauration de la sécurité et de l’autorité de l’état sur l’ensemble du territoire.

En outre, l’ambassadeur Konfourou dira que les populations maliennes attendent de la Minusma qu’elle contribue à la recherche de solutions durables aux défis de notre pays. Mais ne veulent surtout pas qu’elle devienne une partie des problèmes. De même qu’elles ne veulent pas non plus que les droits de l’Homme soient utilisés à des fins politiques cachées.

Dieudonné DIAMA

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:51

Couverture de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Les médias intéressés invités à se manifester pour les accréditations

La 2è session du collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (AES) se tiendra à Bamako les 22 et 23 décembre prochains. En prélude à cette importante rencontre, la commission nationale d’organisation est à pied d’œuvre pour une éclatante réussite..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 09 décembre 2025 à 08:43

Boubacar Samaké, président du COSAES Libye : «Les trois Chefs d’État de l’AES sont des libérateurs et des patriotes engagés»

Dans cet entretien, Boubacar Samaké, président du Comité de soutien à l’Alliance des États du Sahel en Libye (COSAES Libye), explique les raisons qui ont motivé la création de son association. Il appelle les populations de la Confédération des États du Sahel (AES) à soutenir les Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger qu’il qualifie de messies, de libérateurs et de patriotes engagés..

Par Dieudonné DIAMA


Publié mercredi 03 décembre 2025 à 08:55

Dr Aly Tounkara : «Nous assistons à une réduction nette de l’intensité des conflits…»

Dans cet entretien, le directeur exécutif du Centre des études sécuritaires et stratégiques au Sahel(CE3S) livre son analyse sur la nouvelle posture des groupes radicaux violents qui s’attaquent désormais aux sources de ravitaillement du pays en carburant. Dr Aly Tounkara se prononce aussi sur les informations non fondées circulant sur un éventuel encerclement de Bamako et sur les actions à mener par les autorités pour contrer ces fausses informations alarmistes.

Par Dieudonné DIAMA


Publié mardi 25 novembre 2025 à 08:34

AN I du Premier ministre Abdoulaye Maïga : Des avancées notoires

Depuis son installation à la Primature le 21 novembre 2024, le Général de division Abdoulaye Maïga et son équipe s’attèlent à traduire en actes concrets les huit orientations données par le Chef de l’État lors du conseil des ministres inaugural..

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 21 novembre 2025 à 10:50

14 novembre 2023-14 novembre 2025 : Il y a deux ans, l’armée malienne s’emparait de Kidal

Aujourd’hui dans la ville de Kidal et environs, les pick-up de l’Armée malienne ont remplacé les motos et véhicules des groupes armés. Dirigée par le Général de division Alhadji Gamou, la région respire bien le Mali et se reconstruit au grand bonheur de sa population.

Par Dieudonné DIAMA


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 11:28

Disparition d’ Oumar Hamadoun Dicko et de Madiassa Maguiraga : Le Mali perd deux figures politiques

Le Mali vient de perdre deux figures politiques. Il s’agit de l’ancien ministre Oumar Hamadoun Dicko et du Dr Madiassa Maguiraga..

Par Dieudonné DIAMA


Publié jeudi 06 novembre 2025 à 16:40

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner