Société : Le calvaire des Femmes célibataires

Rester longtemps dans le célibat pour une femme est mal vu dans notre société. Cependant, se précipiter dans les mains du premier venu pourrait avoir des conséquences qui vont marquer à jamais la mariée

Publié mardi 26 novembre 2024 à 07:47
Société : Le calvaire des Femmes célibataires

Elles subissent souvent beaucoup de pressions tant dans la famille et que dans la rue

La surnommée Nia est la première fille d’une fratrie de sept enfants. À 29 ans, elle vit encore chez ses parents. Alors que toutes ses sœurs ont fondé leurs foyers. Cette situation la marque très fort sur le plan psychologique. Pire, elle fait l’objet de railleries non seulement dans sa propre famille mais aussi dans les alentours. «Une fille de son âge qui est toujours chez ses parents !», entend-elle siffler de temps en temps en famille comme dans le voisinage.

Nia est-elle seule dans la situation de grande fille célibataire ? Que nenni. Même si nous ne disposons pas de données statistiques sur le sujet, il suffit d’un petit tour dans les différentes familles de Bamako et des grandes villes de l’intérieur pour se rendre compte qu’une foultitude de jeunes femmes sont sans mari. Elles sont en effet nombreuses,  les jeunes femmes de plus de 20 ans qui souffrent de l’absence d’un homme, d’un mari dans leur vie.

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir cherché, affirme Lala, une vendeuse de fruits au bord d’une allée principale de l’ACI 2000. «J’avais un copain avec qui nous avons planifié de nous unir pour le meilleur et pour le pire. Il était en chômage. Lorsqu’il a eu un boulot, il a préféré une de ses collègues à moi.  Pourtant, Dieu seul sait comment je l’ai soutenu. Matériellement je suis toujours venu à son secours pendant les moments difficiles», raconte la jeune femme de 26 ans,  les yeux rougissant de regret au fur et à mesure  qu’elle nous raconte son histoire d’amour. 

Aujourd’hui elle semble tourné la page de cet homme et attend l’arrivée d’un autre prince charmant prêt à s’engager dans une relation plus sincère et plus honnête. Comme Nia, Lala n’est pas épargnée par les critiques de la société. Particulièrement de son entourage. On lui reproche pêle-mêle de vouloir «profiter» de la vie parce qu’elle est autonome ou d’être à la recherche d’un homme de « haut rang» sur le plan politique ou financier. .

 
PRESSIONS DE LA SOCIÉTÉ- En plus de ces préjugés sur les deux femmes, elles subissent des pressions tant dans la famille et que dans la rue. En famille, elles sont toutes deux  sont accusées de faire le tri entre les hommes.  «Elle est entrain de chercher un grand patron, elle ne veut pas des hommes comme nous, elle veut profiter de sa beauté jusqu’au bout … » entend l’une ou l’autre dans les rues ou dans les familles respectives. D’autres vont jusqu’à les traiter de filles de mauvaises mœurs. « Beaucoup de garçons à qui j’ai refusé mon corps me lancent au visage que je suis une pétasse», dit-elle en souriant pour nous dire «ces gens-là me connaissent mal. Avec mon âge, personne ne comprendra que je suis encore vierge ».

Nia, Lala et toutes celles qui sont dans leur cas « ne sont pas comprises et sont victimes d’une société campée sur ses traditions», explique un observateur de la société malienne.  Et de poursuivre « notre société pense que ses normes doivent résister au temps et à la situation économique actuelle. »  Pour notre interlocuteur, les temps où les filles sont données avant même d’être matures, où le mariage est arrangé entre famille de même rang  où d’estime réciproque, où le mariage est sacré, pour lui,  sont révolus.

Parlant de la situation économique, l’homme attire l’attention sur le coût actuel des mariages. «Aujourd’hui, pour se marier, il faut s’attendre à des dépenses très élevées. Outre la dot et les différents droits des amies de la femme, de ses mères et grand-mères, il faut préparer une valise, un cortège et d’autres artifices qui ne faisaient pas partie de nos coutumes et mœurs. Ce qui explique que les jeunes gens, les hommes en particulier, réfléchissent deux fois avant de se décider à prendre  une jeune fille », explique le sociologue Gomis de la faculté des sciences humaines de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar joint au téléphone. Il est fait fi de ces facteurs et sont mis en avant des préjugés, poursuit  le sociologue.

Or, ces préjugés contribuent à aggraver davantage les conditions précaires dans lesquelles vivent les jeunes femmes avant leur mariage. Même celles qui arrivent à s’en sortir, avec un très bon travail et bien rémunéré, font les frais de l’hostilité farouche de la famille. Incomprises partout, particulièrement par les belles-sœurs elles  ne tiennent plus que par l’espoir. Mais toutes ne sont pas prêtes à dire oui au premier venu, expliquera Nia qui campe sur sa virginité, sa beauté et son statut de fille de bonne famille. «Il viendra un jour. Celui qui attend Dieu dans la dignité sera toujours bien récompensé»,  prédit et prêche Nia, rayonnante et pulpeuse.

 

MARI HOMOSEXUEL- Nia et Lala sont célibataires, jamais mariées. Koro, quant à elle, a vécu les délices de l’union. Mais pas pour longtemps. En 2019, elle fait la connaissance de Maou, un Malien de France. «Un jour en partant au marché, j’ai rencontré mon futur mari. Il prétendait être de passage au Mali et à la recherche d’une femme. Il m’a dit que je répondais à ses critères.» Deux semaines plus tard leur union est scellée au grand bonheur de la famille de Koro. Après avoir rejoint son époux  en France, Koro s’est rendu compte que son prince charmant est un homosexuel. Elle se sépare de lui et s’installe en Italie où elle gère ses propres affaires et «nage dans le bonheur aux côtés d’un nouvel homme italien.


«Je dis à mes sœurs que le mariage n’est pas une course de vitesse, mais une course de fond. Et que la patience paie toujours», confie-t-elle.   Pour le mariage, Koro demande à ses sœurs d’être surtout patientes.  Autant se marier vite à des avantages, autant il comporte des risques. Il faut donc respecter le choix des uns et des autres. Car rien ne sert de courir, il faut arriver à temps et à bon port, serait-on tenté de dire.

Djeneba BAGAYOGO

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