Ces ordures qui encombrent les rues et dégagent des odeurs suscitant une indignation générale, sont une source de revenus pour certaines personnes
Depuis deux mois, les ordures ménagères de la Commune IV du
District de Bamako ne sont plus acheminées vers le dépotoir de Lafiabougou,
surnommé le «mont Kilimandjaro». En cause ? Une incompréhension entre les
charretiers éboueurs et les riverains de ce dépôt de transit qui disent en
avoir ras-le-bol des odeurs nauséabondes du dépotoir. Les parties en étaient
arrivées à des affrontements à coups de bâton et de machette. Depuis, les
charretiers sont en chômage technique et pendant ce temps, des monticules
d’ordures se forment devant les maisons.
Déchets éparpillés sur le sol et sacs débordés de cette matière
répugnante trainent devant quasiment toutes les concessions de Lafiabougou. En
certains endroits, les ordures encombrent les rues et dégagent des odeurs
suscitant une indignation générale. Certains ont trouvé une astuce mais pas des
plus ingénieuses : brûler les déchets. Les plus audacieux déversent tout
simplement leurs ordures dans le lit du marigot appelé Woyowayankô, quand ils
ne les amènent pas directement dans le lit du fleuve Niger.
En ce début d’hivernage, chaque pluie est aussi une occasion en or pour se débarrasser des ordures.
Les habitants fulminent contre cette situation. «L’odeur fétide
nous empêche de respirer correctement. Si rien n’est fait, nous allons tous
contracter de graves maladies respiratoires», se lamente Awa Traoré qui tient
une boutique de vente d’articles divers dans le quartier. La dame de 69 ans dit
craindre surtout les conséquences désastreuses que pourrait provoquer la non-évacuation
de ces ordures dont une partie se retrouve dans les caniveaux. En temps normal,
elle paye mensuellement 1.500 Fcfa à l’agent en charge d’évacuer les déchets.
En attendant que les parties trouvent un terrain d’entente,
les «rues sont devenues des lieux de dépôt et les déchets sont brûlés n’importe
comment pendant la nuit. La fumée étouffe les gens», selon M. Camara. À défaut
d’éboueur, le chef de la famille des Camara s’est lui-même mis à la tâche.
Chaque matin, en partance pour son bureau à Kati, le père de famille remplit
son véhicule de sacs d’ordures qu’il dépose au dépôt de transit de la ville
garnison.
Extenué, l’imam de la mosquée Dialla de Djicoroni-para, Ibrahima Sanogo, s’en remet au bon Dieu et en appelle à l’aide de personnes de bonne volonté : «Un propriétaire de tracteur ramasse les ordures de notre secteur pour les verser dans son champ. Mais la demande est trop forte pour ce dernier.»
Source de revenus- Assis sous un hangar près d’une vieille
maison appelée «fali soni» (le lieu abrite les charrettes et les ânes d’un GIE
situé à Djicoronoi-para), un quadragénaire se tourne les pouces. Autour de lui,
des charrettes à l’arrêt. Quelques-unes sont pleines de déchets, mais il n’y a
aucun moyen d’aller les décharger. Les ânes, eux, errent sur les berges du
fleuve Djoliba. Le vieux charretier, qui a requis l’anonymat, affirme qu’il ne
travaille pas depuis deux mois. «Ça ne va pas du tout. Cette activité me
procurait de quoi nourrir ma famille. Les autorités doivent s’impliquer pour
que les choses rentrent dans l’ordre», plaide-t-il.
Les habitants et les charretiers ne sont pas les seuls à
souffrir de cette situation. Faut-il le souligner, le dépôt de Lafiabougou est
aussi une source de revenus pour certaines personnes. Elles y trient des déchets
recyclables qui sont, ensuite, vendus à des négociants. Venue de Léré (Cercle
de Niafounké) suite à la crise, Fatoumata Touré est trieuse de déchets.
La déplacée
de 46 ans décrit la situation difficile qu’elle vit avec d’autres femmes :
«Tout est bloqué actuellement. Alors que nous vivons de la vente des objets que
nous collectons sur ce dépôt. Il y a environ une centaine de personnes (hommes
et femmes) qui trouvent leurs pains quotidiens ici. Nous voulons que le dépôt
soit évacué à chaque fois qu’il est débordé, mais nous ne voulons pas l’arrêt définitif
de tout transit vers ce site». Unanimes sur ces propos, les trieurs de déchet
que notre équipe a approché affirment tous qu’ils ont du mal à subvenir aux
besoins de leurs familles et à payer leurs loyers. Certains pratiquent ce métier
depuis une dizaine d’années.
Selon le 2è adjoint au maire de la Commune IV, chargé de
l’environnement, le problème est dû au fait que les «gens ne veulent pas
comprendre la loi». Selon Alkassoum Maïga, le schéma d’urbanisme a prévu ce dépôt
de transit, tout comme le cimetière. «Si la vocation d’une parcelle provoque
des désagréments, on ne doit pas prendre une position catégorique», martèle l’élu
qui prône le dialogue pour parvenir à une solution concertée.
«Nous sommes
conscients des désagréments que subissent les riverains. Le comité de veille
nous décrit régulièrement la situation et à chaque fois que leur requête nous
parvient, elle est aussitôt renvoyée à la mairie du District et au gouvernorat.
Parce que ce sont eux qui gèrent l’évacuation du dépôt. S’il n’y a pas eu gain
de cause, alors nous nous retrouvons dans le même sac que les riverains. Il ne
faut pas que ces services se sauvent en indexant la mairie de la Commune IV»,
explique Alkassoum Maïga. Et de préciser que la tâche de la collectivité
communale, est de ramasser les déchets au niveau des concessions et les
acheminer vers un dépôt de transit indiqué par l’État.
Globalement, le constat est amer dans la ville de Bamako.
Impossible de sillonner le centre-ville sans tomber sur des dépôts anarchiques,
comme c’est le cas dans les environs de l’Assemblée nationale et de l’hôpital
Gabriel Touré. Là, les déchets envahissent la voie publique. Au niveau du
carrefour situé entre ces structures, s’est constitué un dépôt de transit. Le
gaz carbonique dégagé par les moteurs se mêle ainsi à l’odeur désagréable des
immondices.
Nous croisons Oumar Dramé entrain de vider un sac contenant des déchets.
Selon le garçon de 17 ans, ils sont nombreux à débarrasser les boutiques des
ordures pour les amener vers ce dépôt. Amadou, un autre garçon, en a fait son
business. Il a quitté Bandiagara, où il était scolarisé, à cause de la crise et
s’est retrouvé à Bamako avec sa maman. Toute la journée, il ramasse les ordures
moyennant quelques pièces.
Il convient de rappeler que le contexte est marqué par l’arrêt
du contrat que l’État avait avec la société marocaine «Ozone» qui peinait à
assainir Bamako. Son contrat a été alors résilié afin d’assainir Bamako et ses
environs en améliorant le mécanisme de transport des déchets des dépôts de
transit vers les décharges finales, avait expliqué le ministre en charge de
l’Administration territoriale lors d’une visite effectuée à la décharge finale
de Noumoubougou. Désormais, c’est la voirie de la mairie du District qui
s’occupe de l’évacuation des ordures vers les décharges finales.
À cet effet,
ce service a été remis sur pied. Il a été doté, par le truchement de l’Agence
nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), en équipements
dont la valeur s’élève à 780 millions de Fcfa. Nos tentatives pour rencontrer
les responsables de la voirie ont été infructueuses.
Rédaction Lessor
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