Intrigué pour ne pas dire dépassé par la tournure des événements, le président de la Fédération malienne de cricket (FeMaCrik), Kawory Berthé a rompu le silence et interpellé les autorités sportives, samedi lors d’une rencontre avec la presse. «Tout est prêt, ICC (le Conseil international de cricket, ndlr) a payé le transport international, c’est-à-dire les billets d’avion (16) et prend en charge la restauration et l’hébergement, chose qu’on ne voit dans aucune autre fédération sportive nationale.
De son côté, la FeMaCrik a pris en charge la confection des passeports, les frais de vaccination et le test Covid-19. Il ne reste plus que les perdiems et les jeux de maillots (2) qui s’élèvent à 2,4 millions de Fcfa. Bien sûr il y a également l’ordre de mission. Depuis juillet, nous sommes dans l’attente et nous ne comprenons pas», a d’abord introduit Kawory Berthé.
«Notre surprise est d’autant plus grande que c’est la première participation du Mali à la Coupe du monde et que depuis 2012, la sélection nationale de cricket n’a participé à aucune compétition internationale», a raconté le premier responsable du cricket national devant des joueurs médusés. Kawory Berthé complètera : «Alors que nous attendions des autorités qu’elles fixent la date de la mise en route de la délégation avec remise officielle du Drapeau national, on se retrouve bloqué à cause de ce problème. Nous demandons l’implication personnelle du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta pour mettre la sélection nationale dans ses droits. Les joueurs s’entraînent depuis juillet, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes et ont fait d’énormes sacrifices ces trois derniers mois».
Concernant la compétition proprement dite, elle débute le 17 novembre au Rwanda et le même jour, le Mali fera son entrée en lice contre le Lesotho dans la poule A. 24h plus tard, les Aigles cricketeurs se frotteront aux Seychelles, avant d’en découdre, successivement avec le Kenya (20 novembre), le Malawi (21 novembre), le Botswana (22 novembre) et l’hôte de la compétition, le Rwanda (24 novembre).
Dans la poule B, on retrouve le Cameroun, la Gambie, le Nigeria, le Ghana, la Sierra Leone, le Mozambique, la Tanzanie, l’Eswatini et l’Ouganda. Seuls les premiers de la poule se qualifient pour la phase finale du Mondial et rejoindront l’Afrique du Sud, la Namibie et le Zimbabwe qui ont le statut de membres entiers de l’ICC (full members) et qui sont qualifiés d’office. La phase finale de la Coupe du monde est prévue en 2024 aux États-Unis et aux Antilles. La sélection nationale est composée de 14 joueurs et dirigée par l’un des techniciens chevronnés, Bréhima Doumbia dit Zizou.
Depuis juillet, l’équipe s’entraîne trois fois par semaine au stade Ouezzin Coulibaly et livre, chaque dimanche un match amical de préparation contre la communauté indienne du Mali. «Au début, nos confrontations avec les Indiens étaient déséquilibrés et l’équipe pouvait encaisser jusqu’à 200 points. Mais au fil des semaines, l’équipe est montée en puissance et a inversé la tendance. C’est un très bon signe dans la perspective de la Coupe du monde», a confié le sélectionneur Zizou.
«Nous avons hérité d’une poule coriace, mais nous n’avons peur d’aucun adversaire. Nous sommes déterminés à marquer le coup et porter haut le Drapeau national au Rwanda», a dit pour sa part Mamadou Taïfour Diaby, l’un des joueurs les plus capés du Mali. Sur le plan sportif, tout est donc prêt et les joueurs affichent une belle confiance après le travail abattu ces trois derniers mois. Reste à savoir maintenant si le cri du cœur du président Kawory Berthé sera entendu par les autorités sportives et permettra aux jeunes de profiter de cette belle opportunité, pour vendre l’image du «Mali Koura».
Aux dernières nouvelles, le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Mossa Ag Attaher a pris le dossier en main et instruit la direction nationale des sports et de l’éducation physique (DNSEP) de mettre la sélection nationale de cricket dans ses droits. La même source ajoute que le ministre Ag Attaher n’a pas été informé par la DNSEP et qu’il a promis de prendre des sanctions pour éviter que de tels dysfonctionnements se reproduisent. Sauf nouveaux rebondissements, le Mali devrait donc effectuer le voyage du Rwanda. Le départ de la délégation est prévue le 14 novembre.
Soulemane Bobo TOUNKARA
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