L’une des pratiques la plus néfaste dans nos sociétés,
c’est bien la consommation de la terre par des enfants qui n’ont pas atteint l’âge
de sevrage, entre deux et trois ans. Beaucoup de parents ne voient pas d’inconvénient
à cette pratique qu’affectionnent leurs progénitures, qui s’y adonnent
quotidiennement. Si l’enfant tète le sein, ça ne fait rien… arguent certains
par naïveté.
Depuis le jour où ce migrant, rentré d’Espagne, a vu une
petite fille, de moins de deux ans, remplir sa main de terre moulue, pour
l’avaler goulûment, comme une vraie tartine, il resta estomaqué. Son étonnement
fut encore grand, lorsque le père de la mignonne, assis sous son hangar, en
cette heure chaude de la journée, occasionnée par l’arrêt des pluies, déclare
sans anicroche, que même si l’enfant qui tète le sein, bouffe de la terre, cela
ne le rend pas malade.
Car, renchérit l’homme sur un ton banal, le lait
maternel transforme en déchets toutes les mottes de terre contenues dans le
ventre. Il secoue la tête en signe de remords, avant de poursuivre son chemin.
Cette scène rébarbative hante son esprit. Il décide d’attirer l’attention d’un
organe de presse de la place, sur ce comportement malsain, qui nuit
dangereusement à la santé des enfants.
En milieu rural, la plupart des enfants consomment de la terre, souvent au vu et au su de leurs parents, qui ne font rien pour les en empêcher. Seuls quelques parents conscients des conséquences de ce genre de pratique, réfutent la pratique. Ces garnements, livrés à eux-mêmes, passent le plus clair de leur temps à se vautrer dans la poussière. Les garçons apprennent à faire la maçonnerie avec du banco pétri. C’est pourquoi chaque fois que Sanata Séméga, la vendeuse de condiments, voyait ses enfants se livrer à un tel exercice, elle les chassait à coup de fouet, car, selon une croyance populaire, une telle simulation annonce «le décès d’un parent…»
SURVEILLER LES ENFANTS- Les filles elles, font des simulations culinaires, avec leurs petits ustensiles octroyés par leurs mères. C’est surtout le contact direct avec le sol, qui pousse certains enfants à manger de la terre. Certaines mères réagissent méchamment, en voyant leurs enfants sevrés, porter à la bouche de la terre.
À cet âge, craignent-elles, la
terre ne sera pas diluée, elle s’accumulera dans le ventre de l’enfant pour
construire une maison, et dans la plupart des cas, mort s’en suit. «Le châtiment
corporel n’est pas la solution, rapporte Kandé Wagué, une ménagère, qui, pour
que sa fille cesse de manger de la terre, y a aspergé, à l’insu de cette dernière,
un peu de piment.
Quand la petite reprit sa passion, elle s’assura que personne
ne la lorgne, avant de déguster une portion de terre, qu’elle cracha aussitôt à
cause du goût piquant de la substance. Elle criait à pourfendre sa gorge, réclamant
sans cesse à boire. Que dire de la belle-mère de Fanta N’Diaye, qui sermonnait
sa bru lorsque celle-ci se précipitait pour prendre sa fille, dès qu’elle la
voyait jouer avec ses petites camarades dans la poussière. «C’est un
comportement des toubabous, ça ne marche pas ici», lançait la vieille en maugréant.
Dans cette localité, rares sont les mamans qui s’occupent
correctement de l’entretien de leurs enfants. Ces braves femmes sont au four et
au moulin à la fois. Du lever au coucher du soleil, elles se livrent sans répit
à une cohorte de travaux ménagers. Elles partent au marché pour acheter des
condiments, font la corvée d’eau, cultivent leurs champs, s’occupent de
l’entretien de leurs périmètres maraîchers, ou partent ramasser du bois de
cuisine.
L’animateur d’ONG, Cheickné Doumbia, déprécie la pratique,
qui, selon lui, expose plus l’enfant à des maladies. «Avec ce manque d’hygiène
dont l’enfant s’entoure, il devient ipso-facto très vulnérable, sa croissance
ralentit, avec un risque d’anémie sévère. Il faut, propose l’humanitaire,
sensibiliser les parents, particulièrement les mamans afin qu’elles surveillent
davantage leurs enfants».
«Toute personne, dans son enfance, relate Massa Coulibaly, secrétaire général d’une mairie, a mangé, d’une manière ou d’une autre, de la terre. On m’a rapporté que moi-même, j’en mangeais lorsque j’étais encore tout petit. Chaque fois que ma mère me posait à même le sol pour vaquer à ses occupations, je trouvais du plaisir à fourrer de la terre dans ma bouche. Mais, il faut reconnaître que c’est une mauvaise habitude. Je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais tout le monde sait que si l’enfant s’habitue à consommer de la terre, tout son corps devient pâle, avec un ventre bedonnant».
ANÉMIE ET MALNUTRITION- Cette femme pense que c’est une question d’éducation. Elle donne son avis. «Un enfant doit être surveillé de près, sans quoi, si on le laisse à lui-même, il fait ce qu’il veut. La négligence provient surtout de notre côté, nous les femmes. Ce sont nous qui passions plus de temps avec nos enfants dans la maison. Nous devions donc prendre toutes nos responsabilités, si nous voulions garantir à nos petits un avenir radieux», conclut la dame.
Dr Moussa Koné, spécialiste en santé publique, médecin chef du district sanitaire de Diéma, décrie la pratique. Comme conséquences fâcheuses de cette pratique, il cite, entre autres, les vers intestinaux chez l’enfant, avec ses corollaires d’anémie et de malnutrition. Mais aussi, souligne-t-il, la survenue des maladies diarrhéiques n’est pas à écarter. Il préconise le renforcement de la sensibilisation des parents afin d’améliorer l’hygiène alimentaire de leurs enfants. Aussi, ils doivent accroitre la surveillance autour de leurs enfants. De nos jours, différents canaux de communication existent, si on les exploite à bon escient, nos objectifs seront certainement atteints.
En définitive, pour mettre fin, du moins pour réduire considérablement les mauvaises pratiques qui minent nos sociétés, et parvenir à un changement radical des comportements, il faut, impérativement, renforcer la sensibilisation. Il faut promouvoir l’alphabétisation au sein des populations, et mettre l’accent sur l’éducation des enfants.
Certes des efforts ont été déployés
par l’État et ses partenaires, mais le chemin à parcourir reste long et
sinueux. Les enfants sont l’avenir du pays, et si ceux-ci souffrent des problèmes
de santé, il serait difficile d’accéder à un développement durable.
L’heure est donc venue de mutualiser nos actions pour favoriser le bien-être de
tous.
Ouka BA
Amap-Diéma
Rédaction Lessor
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