Ce week-end, la capitale malienne a semblé retrouver son souffle d’avant pénurie. Le carburant était disponible dans plusieurs stations-services, après des semaines marquées par les files interminables et l’anxiété des usagers. Les Bamakois ont afflué en masse pour profiter de cette embellie, pour remplir les véhicules et les motos, parfois tard dans la nuit. On pouvait constater la même situation à Kati où plusieurs stations (grandes et petites) servaient à volonté les clients. Mais cette embellie n’aura été que de courte durée. Car hier lundi, la plupart des stations de Bamako et Kati étaient déjà à sec, replongeant les usagers dans une situation d’incertitude.
Un tour dans différents quartiers de Bamako montre une capitale retombée dans le silence caractéristique de la pénurie des hydrocarbures. De Kalaban-Coura à la route de l’aéroport, en passant par Sabalibougou, les stations-service sont totalement désertes. Les pompes sont recouvertes, les aires d’attente vides, et aucun véhicule ne se présente. Les rares clients encore présents sont dispersés, espérant entendre une rumeur annonçant l’arrivée d’un camion citerne. Certains pompistes, assis dans les alimentations ou abrités sous les hangars des stations, tuent le temps en attendant une reprise incertaine. D’autres se reconvertissent provisoirement dans les services de lavage, histoire de rester actifs malgré l’arrêt total de la vente.
Le même constat se prolonge sur l’avenue de l’OUA, où plusieurs stations jadis très fréquentées sont aujourd’hui complètement vides. Les pompes sont soigneusement recouvertes, signe que la distribution est suspendue. Et pourtant, la circulation reste dense. Les motos, les taxis et les véhicules personnels continuent de se frayer un chemin, témoignant d’un besoin qui, lui, n’a pas diminué malgré la rareté du carburant.
De Woyowayanko au Monument de l’Indépendance, en passant par la RN7, l’absence d’essence et de gasoil est totale. Les usagers interrogés évoquent tous le même sentiment, celui d’un soulagement éphémère ressenti durant le week-end. «Le carburant a bien coulé hier, mais ce matin il n’y a plus rien», confie un chauffeur rencontré devant une station fermée.
À Hamdallaye ACI 2000, la station Shell a été l’une des rares à tenir jusqu’au cœur de la nuit. Son gérant, Bocar Sagara, se souvient d’un dimanche particulièrement animé. Près de 27.000 litres de gasoil avaient été livrés, permettant de servir un grand nombre de clients. Il précise toutefois que l’essence était absente et que les stocks ont été entièrement écoulés dans la même journée. «On a servi presque tout le monde, mais dès que la nuit est tombée, il n’y avait plus rien», explique-t-il en observant ses pompes désormais inactives.
À la station Yara Service, la scène est figée. Une dizaine de véhicules restent alignés, serrés les uns contre les autres, leurs conducteurs absents, comme si chacun avait décidé de laisser son véhicule en «réservation» en attendant le prochain ravitaillement. Le pompiste Yaya Fomba, visiblement épuisé après avoir travaillé toute la nuit, garde pourtant un brin d’optimisme. Assis sur un trottoir, il raconte que sa station avait été submergée dimanche après-midi. «Vers 14 heures, il y avait de l’essence partout, les gens faisaient la queue mais ça avançait bien. Ce matin, à 8 heures, on venait juste de terminer le dernier litre. Les choses s’améliorent un peu, les camions viennent plus régulièrement, mais ça reste insuffisant», déclare-t-il.
Plus loin, à Lafiabougou, la station Colienergy (ex-Total) est complètement fermée depuis plusieurs jours. Son gérant, Robert Dembélé, garde cependant l’espoir d’une relance rapide, après les annonces faites par les autorités qui promettent une régularisation de l’approvisionnement dans les jours à venir. «On attend juste le signal. Les clients aussi attendent. Il faut que les choses bougent cette semaine», affirme-t-il.
Ainsi, après un week-end où les Bamakois ont cru entrevoir le début de la normalisation, ce lundi vient rappeler la volatilité de la situation. Les besoins demeurent énormes, les stocks insuffisants, et l’approvisionnement reste irrégulier et imprévisible.
Surement l’espoir devrait venir des retombées de la visite du ministre de l’Industrie et du commerce parti constater l’effectivité de la mise en œuvre d’un protocole signé vendredi dernier. Et ce protocole d’accord signé vendredi dernier entre le gouvernement et les groupements des pétroliers (GMPP et GPP) pour accélérer les procédures de dédouanement des citernes d’hydrocarbures commence à porter ses fruits. En effet, en se rendant lundi au Bureau des produits pétroliers des Douanes du Mali et à l’Office malien des produits pétroliers (Omap), le ministre Moussa Alassane Diallo, a indiqué que sur 114 citernes arrivées à Bamako, 110 ont été dédouanées en moins d+e 24 heures. Il a aussi annoncé l’arrivée de 200 citernes supplémentaires dans la capitale le même lundi et signalé un stock global de 900 citernes aux frontières. (Lire l’article ci-contre).
Pour sa part, le directeur général des Douanes, l’Inspecteur général Amadou Konaté a fait savoir que les files d’attente dans les stations-services sont principalement dues à la surenchère et à la constitution de stock individuel ou collectif au-delà des besoins réels. Il a demandé de mener des réflexions à ce niveau. Il pourrait s’agir donc de traquer les auteurs de cette pratique ou de renfoncer la vigilance au niveau des stations-services.
Makan SISSOKO
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