Ké-Macina : La riziculture, c’est l’affaire des femmes aussi

Certaines de ces paysannes louent les parcelles à 150.000 Fcfa l’hectare par an, d’autres exploitent leur propre champ mis à disposition par l’Office du Niger

Publié vendredi 18 août 2023 à 05:50
Ké-Macina : La riziculture, c’est l’affaire des femmes aussi

Des jeunes filles transportent des tiges de riz lors de la campagne de récolte


Dans la ville de Ké-Macina (Région de Ségou), la riziculture n’est pas seulement l’apanage des hommes. Plusieurs femmes battantes produisent du riz en exploitant des parcelles en zone Office du Niger. Véritables chefs d’exploitation, elles suivent et entretiennent leurs périmètres rizicoles en veillant au bon déroulement des activités champêtres.

 Agée de 40 ans et mère de trois enfants, Kadiatou Dolo  possède un champ de deux hectares et demi, dont l’exploitation lui coûte plus de 500.000 Fcfa par campagne. Cette activité lui permet de gagner de quoi subvenir à ses besoins. Nous l’avons rencontrée aux environs de 7 heures du matin, quand elle se dirigeait vers son champ situé au quartier «Hamdallaye Parasol» accompagnée de ses enfants. Ces derniers sont équipés d’outils agricoles.


La paysanne veille sur sa parcelle comme sur la prunelle de ses yeux, afin de s’assurer que son périmètre est à l’abri des personnes de mauvaises intentions qui anéantissent ses efforts en inondant sa rizière. Elle se charge également d’irriguer et d’évacuer les eaux de son champ. La quadragénaire précise avoir commencé la riziculture depuis trois ans.


«J’ai loué le périmètre à 150.000 Fcfa l’hectare y compris la redevance eau. Elle assure avoir déposé une demande d’octroi de parcelle auprès de l’administration de l’Office du Niger depuis l’année dernière», confie-t-elle. L’apport de son conjoint, reconnaît-t-elle, est considérable. «Il est la première personne qui me soutient dans mes travaux champêtres, car il possède un motoculteur. Donc, je ne paie ni de frais de labour ni de frais d’herse. Je paie des gens pour les autres travaux champêtres», se réjouit-elle.

Comme elle, Sitan Pléah pratique la riziculture depuis plus de 10 ans. Elle trouve son activité rentable à condition que l’eau n’endommage pas le périmètre rizicole. Pour l’entretien de sa parcelle d’une superficie d’environ 2.500 mètres carrés, cette mère de 4 enfants, dont 3 filles peut investir 100.000 Fcfa. «Je paie des gens pour entretenir mon champ. Je peux récolter 16 sacs de riz par campagne», confie la paysanne qui dit subvenir à ses besoins grâce à son travail. Sitan Pléah reçoit le soutien de son époux dans l’exécution des travaux. Cependant, elle dénonce la cherté du sac d’engrais.

 

CHARGES DE LA FAMILLE- Quant à Mme Berthé Bintou Guindo, 37 ans, courageuse et travailleuse, elle cultive du riz sur une parcelle d’environ un quart d’hectare non loin du village depuis plus de 10 ans. Elle a eu le goût des travaux champêtres lorsqu’elle habitait chez son père. «J’ai acheté ce lopin de terre, il y a 15 ans à 100.000 Fcfa», rappelle-t-elle, avant d’ajouter qu’elle a recours à la main d’œuvre pour repiquer les boutures. Les frais journaliers d’un travailleur, dit-elle, s’élèvent au minimum à 3.000 Fcfa.


Elle peut dépenser un peu plus de 15.000 Fcfa quant à l’irrigation de son périmètre. Par ailleurs, son mari l’aide à avoir la semence de riz et l’engrais qui, selon elle, est très cher. Selon elle, les récoltes peuvent être souvent déficitaires. La trentenaire exploite sa parcelle pendant la saison pluvieuse et la contre saison. «On doit bien choisir le lieu avant de cultiver le riz. Le terrain doit être un champ arable entouré de diguettes entre lesquelles l’eau peut être maintenue», conseille celle qui a laissé son emprunte dans ce métier traditionnellement réservé aux hommes.

Quand le prix du riz est en hausse, estime cette mère de quatre enfants, elle peut gagner 200.000 Fcfa après avoir vendu 10 sacs de riz décortiqué. Mme Berthé Bintou Guindo écoule sur le marché ses produits en vue de supporter ses dépenses personnelles.

Arsiké Souleymane Samaké capitalise une dizaine d’années d’expériences dans la culture du riz. Ce technicien supérieur en agriculture reconnait que les femmes sont nombreuses à faire de la riziculture. Il explique qu’elles obtiennent les parcelles grâce à l’Office du Niger ou par le biais de la location. Certaines femmes, dit-il, peuvent exploiter entre trois à cinq hectares. Selon l’agronome, elles peuvent confier l’entretien de leurs champs à d’autres personnes et assurer elles-mêmes le suivi. Arsiké Souleymane Samaké témoigne qu’elles investissent les bénéfices de ce travail dans le commerce.


«Certaines font des embouches et d’autres soutiennent financièrement leur famille», développe-t-il. Et de souligner que la hausse du prix de l’engrais est une préoccupation majeure des riziculteurs malgré une baisse notable constatée cette année. Le technicien agricole précise que cette année, le prix de l’urée s’élève à 22.000 contre 38.000 Fcfa l’année dernière. Quant à l’engrais DAP, il coûtait 40.000 contre 24.000 Fcfa cette année.

Ladji Oumar Guindo soutient que les femmes qui évoluent dans la culture du riz sont pour la plupart aisées. Selon lui, ces battantes louent ou achètent des périmètres. Le jeune homme de 24 ans soutient que ces paysannes apportent un appui appréciable à leur foyer en terme de prise en charge des dépenses de la famille.

Aminata SOUMAH

Rédaction Lessor

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Prix Fondation Orange Mali : Zeina Haïdara, lauréate de la 1ère édition

Pour la 1ère édition du Prix de la Fondation Orange, le trophée a été décerné à l’écrivaine Zeina Haïdara pour son livre intitulé : «Le silence des papillons». Ce prix d’une valeur de 3 millions de Fcfa a été initié par la Fondation Orange Mali pour encourager et accompagner les jeunes talents de la littérature, et surtout contribuer globalement à la promotion de la culture..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 09:38

Communiqué du conseil des ministres

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le vendredi 12 décembre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 08:48

2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Des préparatifs rassurants

En équipe pluridisciplinaire, la commission nationale d’organisation de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES était sur le terrain ce samedi matin pour faire le point sur l’avancement des préparatifs..

Par Rédaction Lessor


Publié samedi 13 décembre 2025 à 21:27

Message de félicitations du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration aux acteurs de la presse

«Je voudrais ici adresser mes remerciements et mes sincères félicitations à l’ensemble de la famille des communicants du Mali. Que ce soit les journalistes de la télévision, de la radio, de la presse écrite, de la presse privée, de la presse publique, je vous remercie et vous félicite tous pour vos efforts de lutte contre le discrédit qui a été tenté contre notre pays..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 08:35

Causerie-débat : Le bumda sensibilise ses membres sur le droit d’auteur

Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda) a tenu, mardi dernier, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, une causerie-débat pour sensibiliser et former ses membres, ainsi que l’ensemble des créateurs artistiques sur des activités en lien avec la gestion du droit d’auteur..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:35

Génève : Le ministre Mossa Ag Attaher porte la vision stratégique du Mali sur les dynamiques migratoires en Afrique

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a pris part le samedi 6 décembre 2025 à la table ronde ministérielle organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Genève en Suisse..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:24

Ouélessébougou : Des céréales distribuées aux familles vulnérables

La mairie de la Commune de Ouélessébougou a procédé, mardi dernier, à la distribution de 14 tonnes de céréales aux familles en situation difficile et aux déplacés qui ont trouvé gîte et couvert dans la circonscription. Cette action humanitaire a été rendue possible, grâce au soutien opérationnel du Commissariat à la sécurité alimentaire..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:16

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner