Loi électorale, nouvelle Constitution : Regards croisés des universitaires et des politiques

L’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma-PASJ) a organisé, jeudi dernier à la Maison de la presse, une conférence-débat sur le thème: «La Constitution de février 1992, la Charte de la Transition, la loi électorale, le projet de nouvelle Constitution : avantages, limites et conséquences pour la réussite de la Transition et le processus démocratique, regards croisés des universitaires et des politiques».

Publié lundi 18 juillet 2022 à 05:30
Loi électorale, nouvelle Constitution : Regards croisés des universitaires et des politiques

Il y a nécessité de corriger les imperfections pour éviter la crise postélectorale

 

 Les animateurs de cette conférence étaient les universitaires Pr Cheick Hamala Touré et Dr Mamadou Konaté, ainsi que Pr Makan Moussa Sissoko et Me Kassoum Tapo, (les deux derniers tous des acteurs politiques). Cette rencontre a enregistré la présence du président de l’Adéma, Marimantia Diarra et de plusieurs leaders politiques.

Dans son discours, le secrétaire général de l’Adéma a rappelé que depuis le 18 août 2020, notre pays est régi à la fois par la Constitution du 25 février 1992 et la Charte de la Transition.

D’après Yaya Sangaré, la nécessité d’une révision de la Constitution s’est faite sentir par les différents pouvoirs depuis 20 ans. Cela, a-t-il expliqué, pour corriger des imperfections et prendre en compte les innovations intervenues dans le cadre des organisations communautaires et certaines situations qui n’étaient prévues.

Selon le secrétaire général de l’Adéma, dans de nombreux pays du monde, les modifications de la Constitution sont fréquentes et, dans certains cas, on rédige entièrement une nouvelle. Diverses raisons peuvent expliquer cet état de fait.

«Il peut traduire une volonté de redéfinir la répartition du pouvoir politique, avec pour objectif, peut-on espérer, le renforcement de la démocratie, un meilleur équilibre des pouvoirs et la prise en compte de la volonté des populations ou de l’environnement géo-stratégique», a-t-il développé.


Pour l’ancien ministre, il peut s’agir aussi de modifier la Constitution et certains textes de gestion des élections, après une période de crise, pour établir un nouvel ordre constitutionnel ou électoral visant à instaurer une société plus équitable. 


Enfin, les modifications de Constitution peuvent être consécutives aux changements politiques, économiques et sociaux de la société, dira Yaya Sangaré. «Quoi qu’il en soit, il faut un consensus politique national autour de la question, à défaut d’avoir des arguments juridiques nécessaires», a-t-il proposé.

 

CONSENSUS ENTRE ACTEURS POLITIQUES- Juste après, les conférenciers sont «entrés dans le vif du sujet». Pour Me Kassoum Tapo et Pr Makan Moussa Sissoko, les autorités de la Transition ne sont pas «légitimes» pour réviser la Constitution. D’après eux, une disposition de la Loi fondamentale prévoit que «l’initiative de la révision de la Constitution appartient, soit au président de la République, soit aux députés». Or, ont-ils relevé, l’obstacle juridique majeur est que la Cour constitutionnelle a déjà dit que les membres du Conseil national de Transition (CNT) n’ont pas la qualité de députés.

«Dès lors, comment soumettre à des honorables conseillers qui n’ont pas la qualité de députés une révision constitutionnelle ?», s’est interrogé Me Kassoum Tapo. Toutefois, a relativisé Me Tapo, si la révision doit avoir lieu, la porte qui peut, peut-être, nous y conduire, c’est l’article 41 de la Constitution.

Lequel prévoit que «le président de la République peut soumettre au référendum toute question d’intérêt national ou tout projet de loi portant organisation des pouvoirs publics». Cependant, a-t-il déclaré, cela suppose un minimum de consensus entre les acteurs politiques. Me Kassoum Tapo a par ailleurs indiqué que les autorités ne peuvent être candidats aux élections à venir, conformément à la « Charte de la Transition révisée».

De son côté, le Pr Cheick Hamala Touré a fait savoir que la question de légitimité ne pose pas un problème. D’après l’universitaire, une étude a révélé que «ceux qui ont fait le coup d’état jouissent de plus de légitimité que ceux qui sont venus au pouvoir par les urnes». D’après le juriste, contrairement au coup d’état de 2012, ce sont les partis politiques qui sont sortis, en 2020, en appelant les militaires à renverser le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta.


Ce qui veut dire que «la Constitution qui est en train de gouverner le Mali doit être déchirée et déposée dans la poubelle», a martelé Pr Touré. Pour lui, il faut changer la Constitution pour renforcer la décentralisation en assurant le rapprochement gouvernants-gouvernés. Cela, a-t-il dit, pour que désormais cesse la gestion verticale.

Il faut également revoir le mode d’élection du président de la République en essayant de le rapprocher à un modèle qui convient à nos réalités. Mais aussi de changer le mode d’élection des députés. Il faut également mettre en place un mécanisme dans notre architecture constitutionnelle pouvant démettre le président de la République au cours de son mandat, a ajouté Cheick Hamala Touré.

 Si certains conférenciers ont salué l’adoption de la nouvelle loi électorale, d’autres ont relevé des insuffisances dans ce texte. Dr Mamadou Konaté a attiré l’attention sur le manque de précision de la structure devant recevoir les déclarations de candidatures à l’élection présidentielle.

Quant au Pr Makan Moussa Sissoko, il dira que l’article 155 de la loi électorale pose problème. Il faisait ainsi référence au cas des militaires qui pourraient être candidats pendant cette Transition en démissionnant quatre mois avant les élections.

Bembablin DOUMBIA

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