#Mali :Cultures de contre saison à Baguinéda : La bonne moisson des producteurs de l’Opib

Les activités de récoltes battent leur plein dans le périmètre. Et il y a de quoi donner le sourire aux producteurs

Publié mercredi 22 mai 2024 à 16:58
#Mali :Cultures de contre saison à Baguinéda : La bonne moisson des producteurs de l’Opib

L’hivernage s’annonce déjà dans certaines parties du pays qui enregistrent de façon régulière des pluies. D’autres endroits aussi sont arrosés de façon intermittente. D’ores et déjà, les prévisionnistes de la météo annoncent un début d’hivernage précoce pour certaines régions; notamment celles situées au sud du pays. La vague de chaleur qui s’abat sur les pays de façon générale favorise la survenue de ces pluies souvent dévastatrices.

Néanmoins, les producteurs commencent aussi les préparatifs pour réussir une bonne campagne agricole. Dans les périmètres rizicoles à double saison comme c’est le cas à l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (Opib), situé à une trentaine de kilomètres de Bamako, l’heure est aux récoltes de riz de contre-saison en vue de se préparer pour la grande saison des pluies.

Samedi dernier, sur les périmètres de l’Opib, la journée s’annonçait chargée alors que la récolte de contre-saison battait son plein. Dans les vastes étendues de l’Office, une journée de récolte de riz débute bien avant l’aube. Avant même d’atteindre les champs, les signes d’activités débordantes étaient manifestes le long du canal principal, où les riverains vaquaient à leurs occupations.

Si certains habitants s’adonnaient à la lessive, d’autres pêchaient du poisson, tandis que les plus jeunes jouaient près de l’eau. Ces riverains s’activent dès les premières lueurs du jour, au bord du canal principal qui alimente les périmètres. Ici, le canal est bien plus qu’un simple cours d’eau, c’est le cœur battant de la communauté, fournissant de l’eau vitale pour les cultures mais aussi pour les tâches quotidiennes.

Aux environs de 11 heures, alors que le soleil darde ses rayons ardents, la récolte se déroule dans un champ. La première équipe de travailleurs, composée essentiellement de jeunes hommes a demarré son labeur dès 6 heures du matin. Elle observe une pause bien méritée à l’ombre des arbres et autour de théières posées sur des fourneaux ardents.

Ce répit leur servira à reprendre des forces après le repas de midi avant de poursuivre le service jusqu’à 18 heures. Armés de faucilles, ces jeunes hommes forment une équipe de cinq personnes pour la récolte du riz. À leur côté, un groupe de femmes courageuses, venant d’un village voisin. Elles ramassent les épis de riz pour les attacher en bottes avant de les acheminer vers les machines de battage.

 

FRAIS RÉMUNÉRATEURS- Le champ visité appartient à Mme Diarra Aminata Dembélé, une passionnée de l’agriculture qui consacre actuellement son temps et son énergie à cette terre nourricière. Depuis sa retraite en 2007, elle n’a jamais cessé de cultiver du riz, une tradition qu’elle a perpétuée depuis ses débuts à l’Office en 1983. Malgré les défis et les aléas climatiques, les récoltes de contre saison s’annoncent prometteuses dans son champ d’environ 1 hectare et demi.

Pour cette campagne de contre saison, le champ de riz de la retraitée a été productif contrairement à l’année précédente. Sourire aux lèvres, la retraitée est fière de l’aspect végétatif des épis de riz de son champ. Son riz a été bien repiqué et le niveau d’eau a été respecté pour les cultures, explique Bougou Coulibaly, le chef d’équipe en charge de la récolte du champ de riz de Mme Diarra Aminata Dembélé. Pour ce travail, Bougou et son équipe empocheront une rémunération oscillant entre 40.000 et 50.000 Fcfa.

Dans les zones de cultures à maîtrise totale de l’eau, la récolte de contre saison annonce le début du démarrage des activités de la campagne pluvieuse. En cette période, l’insuffisance de main d’œuvre entrave le bon déroulement de la campagne de récoltes de contre saison. Les périmètres de l’Opib n’échappent pas à cette réalité. Ce qui explique, selon Bougou, la presque rareté de la main d’œuvre pour les récoltes et aussi que les jeunes aptes qui sont partis à l’exode ne sont pas tous de retour au village.

Fanta Berthé est la présidente du groupement des femmes qui interviennent à différents niveaux des travaux champêtres (semis, repiquage, désherbage, récolte, battage, etc.) Elles apportent leurs concours contre rémunérations aux producteurs pour les travaux champêtres en contre saison comme en saison pluvieuse. Ces activités leur permettent de soutenir leur foyer et de subvenir à leurs dépenses quotidiennes.

«Nous intervenons dans le périmètre à tout moment de l’année selon les niveaux de cultures. Nous sommes présentes partout où nous sommes sollicitées», confie Fanta Berthé, expliquant qu’un hectare de riz est repiqué à 50.000 Fcfa et les frais de récoltes d’un champ d’un hectare et demi varient de 15.000 à 20.000 Fcfa. Même si le travail dans le périmètre irrigué est pénible, Fanta Berthé et ses collègues s’en réjouissent, car elles tirent leur épingle du jeu. La brave dame encourage les autres femmes à refuser la fatalité, à éviter l’oisiveté et la mendicité en vue de s’assurer une émancipation durable.

 

5 TONNES DE RIZ DÉCORTIQUÉES- Mme Diarra Aminata Dembélé est un des exemples prônés par Fanta Berthé, elle qui a refusé de vivre aux crochets des siens, et a préféré s’investir personnellement pour subvenir à ses besoins alimentaires. Elle produit principalement du riz en contre saison et en saison pluvieuse. Mme Diarra Aminata Dembélé explique que l’Opib annonce aux producteurs le déroulé de la campagne de façon générale.

La contre saison a démarré au mois de décembre pour prendre fin en ce mois de mai. Elle a ses propres contraintes et les paysans candidats doivent prendre beaucoup de précautions en amont pour la réussir. Ces précautions vont de la qualité des semences à l’installation des pépinières, les travaux de repiquage du riz, explique Mme Diarra. Pour faire ce travail, elle bénéficie de l’expertise des techniciens de l’Opib de même que de la main d’œuvre qualifiée pour l’épauler. Malgré les défis, les perspectives de production de la contre saison sont prometteuses, selon Mme Diarra.

Pour cette campagne de contre saison, elle mise sur plus de 100 sacs de riz paddy, soit environ 5 tonnes de riz décortiqué. Elle a semé la variété de riz Gambiaka sur sa parcelle qui peut lui procurer selon les campagnes une production moyenne d’environ 80 sacs de riz paddy par hectare. Contrairement à l’année précédente, cette année, ses cultures ont été productives à cause de l’absence des maladies et des nuisibles sur les cultures ainsi que la bonne disponibilité de l’eau. Mme Diarra Aminata Dembélé demande aux autorités de faciliter l’obtention des terres aux femmes pour pouvoir contribuer à la souveraineté alimentaire de notre pays.

Dans les exploitations rizicoles à grande échelle comme le cas de l’Opib, la gente masculine constitue le principal bastion des exploitants. C’est ainsi que Mohamed Kouma est un commerçant qui quitte tous les deux jours la capitale pour les périmètres de l’Opib pendant la campagne. Cette année, il est à sa première expérience dans la culture de produits maraîchers pendant la contre saison. Pour cette campagne, il a cultivé essentiellement des aubergines et du gombo. Contrairement aux cultures rizicoles, les parcelles maraîchères de Mohamed Kouma ont été légèrement attaquées par des nuisibles. Bien qu’il soit un peu en retard sur l’avancée des cultures de contre saison, il espère bien s’en sortir pour cette campagne.

 

CONTRE SAISON AVANTAGEUSE- Son collègue Amadou Karambé, producteur de riz dans l’Opib, explique qu’en contre saison, les maladies des cultures sont très rares contrairement à la saison pluvieuse, surtout pour la céréale favorite. Au cours de cette campagne, ce dernier n’a remarqué aucun cas d’apparition de nuisibles ou de maladies sur ses cultures. Ce qui a fait que les résultats escomptés pour son champ d’environ un hectare ont été atteints pour cette campagne. En revanche, les cultures maraîchères sont, elles, très sensibles aux aléas climatiques et aux maladies végétales.

Selon certains producteurs rencontrés, quelques cas d’infestations ont été signalés par endroits dans l’Office sur certaines cultures maraîchères. Les paysans estiment à ce sujet que la production en contre saison de riz est plus avantageuse qu’en saison pluvieuse si les cultures sont en bonne santé.

Justement, l’hivernage se prépare petit à petit. La disponibilité de la main d’œuvre est un casse-tête permanent pour les producteurs à cause des préparatifs de la nouvelle campagne.

Toutefois, certains paysans de l’Opib que nous avons rencontrés sollicitent le soutien des autorités pour la disponibilité à temps des intrants agricoles pour cette campagne qui s’annonce afin d’accroître la production nationale et atteindre les objectifs de production céréalière estimés à plus de 10 millions de tonnes.

Ces objectifs ne sont pas hors de portée si les conditions climatiques (une bonne saison de pluie bien répartie dans le temps et l’espace), matérielles et un front de nuisibles apaisé sont réunies. Le pays a besoin d’une bonne campagne agricole fructueuse pour adoucir les souffrances d’un climat sécuritaire fragile. Les autorités veillent au grain et les efforts militaires et sécuritaires déployés au quotidien pour sécuriser davantage le pays ne tarderont pas à porter leurs fruits. Pour le plus grand bonheur des populations durement éprouvées par une décennie de terrorisme.

Makan SISSOKO

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du Centre régional de recherche agronomique de Sotuba..

Par Makan SISSOKO


Publié lundi 15 décembre 2025 à 10:20

Cercle de Diéma : L’armée détruit une base terroriste à Sebabougou

Dans le cadre des opérations de surveillance du territoire menées le 9 décembre 2025, des vecteurs aériens des Forces armées maliennes (FAMa) ont, dans la matinée, neutralisé un pick-up camouflé sous un couvert végétal et contenant des fûts d’essence dans la localité de Sebabougou, Cercle de Diéma, Région de Nioro..

Par Makan SISSOKO


Publié mercredi 10 décembre 2025 à 14:38

Microfinance : Les superviseurs formés à l’outil cameli

Le Projet de promotion de l’accès au financement, de l’entrepreneuriat et de l’emploi au Mali (Pafeem) a organisé hier, dans un hôtel de la capitale, une session de formation des agents de la direction de la microfinance sur l’outil Cameli..

Par Makan SISSOKO


Publié mercredi 10 décembre 2025 à 08:19

AES : L'Organisation condamne la violation de l'espace aérien confédéral par un avion militaire nigérian

-.

Par Makan SISSOKO


Publié lundi 08 décembre 2025 à 21:35

Environnement : 143.433 foyers de feux de brousse au Mali entre 2016 et 2023

Ces feux de brousse ont dévasté près de 36 millions d’hectares, soit l’équivalent de plus d’un quart du territoire national. Dans une analyse, le spécialiste en géographie de l’environnement, Dr Adama Sissoko, dresse un état des lieux alarmant.

Par Makan SISSOKO


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 13:32

PDZSTA-KB : PLAN et budjet annuels validés

Le Programme de développement de la zone spéciale de transformation agro-industrielle des Régions de Koulikoro et péri-urbaine de Bamako (PDZSTA-KB) a tenu, vendredi dernier, la 6è session de son comité de pilotage dans les locaux du ministère de l’Agriculture. L’ouverture des travaux était présidée par le secrétaire général du département, Garantigui Traoré, en présence du coordonnateur du PDZSTA-KB, Demba Sidibé, ainsi que des membres de l’Unité de gestion du programme..

Par Makan SISSOKO


Publié lundi 01 décembre 2025 à 08:49

Projet «Femmes maliennes mobilisées pour le climat, la paix et la sécurité» : Les conseillers régionaux s’approprient les objectifs

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet «Femmes maliennes mobilisées pour le climat, la paix et la sécurité», la Coalition malienne genre, sécurité et changement climatique (Comagesc) a organisé, vendredi dernier dans les locaux de l’antenne de la Coalition à Banankabougou, un atelier d’immersion à l’intention de ses conseillers issus des communes d’intervention du projet, notamment Niono, Siribala, Karaba, Baramandougou, Ségué-Irré et Kendié..

Par Makan SISSOKO


Publié mercredi 26 novembre 2025 à 07:44

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner