Mali-Tracteurs : La nécessité de repartir sur de nouvelles bases

Depuis sa création en 2009, l’usine a fourni plus de 5.000 tracteurs et plus de 10.000 accessoires. Elle est aujourd’hui confrontée au non paiement de certaines livraisons

Publié jeudi 03 août 2023 à 05:47
Mali-Tracteurs : La nécessité de repartir sur de nouvelles bases

Le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé (chéchia de couleur blanche) à l’usine d’assemblage Mali-Tracteurs-SA, à Samanko, dans la Commune du Mandé

 

Une bonne campagne agricole nécessite des équipements de qualité. C’est tout le sens de la visite effectuée, mardi dernier, par le ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, sur le site de l’usine d’assemblage de tracteurs de Samanko, Mali-Tracteurs-SA, dans la Commune du Mandé. L’objectif de cette visite était de voir dans quelle condition Mali-Tracteurs opère par rapport au contenu de la convention initiale qui lie le Mali à la Angélique international, et de s’enquérir des difficultés de l’usine.

Accompagné du directeur national du génie rural, Aghatam Ag Alhassane, le ministre Dembélé a visité les installations techniques de l’usine : chaine d’assemblage, graissage, peinture et maintenance. La délégation ministérielle a ensuite eu une séance de travail avec les responsables de l’unité industrielle réunis autour de leur directeur général, Anil Kumar bansal.

La société d’assemblage de Tracteurs S.A, appelée Mali-Tracteurs, située à Samanko sur la route de Kangaba, dans la Commune de Mandé, est un fruit de la coopération entre le gouvernement du Mali et l’Inde à travers le partenaire stratégique Angélique international. Inauguré en 2009, Mali-Tracteurs est une société anonyme d’économie mixte de droit malien au capital d’un milliard de Fcfa reparti entre l’État malien (49%) et Angélique international (51%). Il a pour mission de piloter la mécanisation agricole au Mali et fournir des agroéquipements au meilleur rapport qualité-prix. La société emploie 36 personnes, dont 34 Maliens.

Selon le directeur général adjoint du Mali-Tracteurs, Nouhoum Tangara, depuis sa création, l’usine a fourni plus de 5.000 tracteurs et plus de 10.000 accessoires. Cependant, il relèvera que la société est confrontée aujourd’hui à plusieurs difficultés, dont le paiement des droits et taxes à la douane et celui de la trésorerie. «Nous avons financé au compte du ministère de l’Agriculture 110 tracteurs à hauteur de près 2 milliards de Fcfa. À nos jours, nous n’avons reçu aucun paiement. Quand bien même le marché dit que 60 jours après la livraison, le paiement doit avoir lieu», a-t-il souligné.

À la fin de la visite, le ministre de l’Agriculture a déclaré que l’investissement du gouvernement à Mali-Tracteurs traduit aussi la volonté de l’État à accompagner les producteurs dans la modélisation de leur système de production. Lassine Dembélé a souligné la nécessité de revoir la convention qui lie l’État malien à Angélique international pour l’adapter à la réalité. «La convention date de 2008. Il était prévu de l’évaluer au bout de 5 ans.

Malheureusement, elle n’a jamais eu lieu, ce qui veut dire qu’il y a vraiment un problème concernant son application parce que les textes et le contexte ont changé et il y a lieu de revoir un peu le contenu de la convention pour l’adapter à la réalité actuelle», a-t-il expliqué.

De l’autre côté, a poursuivi le ministre, on voit aussi qu’il existe des passifs de part et d’autre. «La direction actuelle de l’Angélique international a des réclamations par rapport au Mali, alors que de mon point de vue, du côté malien, on a à peu près 3,615 milliards de Fcfa qui doivent être versés dans le budget de l’État. Donc il est essentiel qu’on se mette autour d’une table pour pouvoir discuter sur la base d’un audit qui va éclaircir la situation de ces dettes réclamées», a précisé le chef du département de l’Agriculture. Il a fait savoir que chaque année, l’État exonère à peu près à hauteur de 500 millions de Fcfa, les différents équipements qui sont importés par Angélique international à travers Mali-Tracteurs pour faire les montages.

En plus, le ministre Dembélé a rappelé que 10 ans après sa création en 2009, c’est en 2019 que le Mali a commencé à avoir les dividendes de l’entreprise. «C’est vrai que le fait d’apporter des tracteurs aux populations les aident à révolutionner leur système de production, mais il y a lieu de voir aussi au plan financier, son impact sur le budget de l’État», a-t-il estimé, avant d’apprécier l’apport de leur équipement tant sollicité en ce début d’hivernage au niveau du monde rural.


«De l’autre côté comme on est dans un système de subvention, il s’agira de voir aussi en quoi cela peut contribuer à renforcer un peu l’équipement des gens et en quoi cela peut réduire le coût aussi de l’équipement sur le marché. Mali-Tracteur vend à peu près au même prix les autres sur le marché, cela aussi est un problème», a déploré le ministre de l’Agriculture.

Amadou GUEGUERE

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