Maraîchage dans le Cercle de Diéma : Un tremplin pour les femmes

Si ces dernières arrivent à assaisonner convenablement leurs repas avec les légumes produits, elles réclament plus d’appuis matériels et financiers pour améliorer leurs revenus

Publié jeudi 02 mars 2023 à 07:17
Maraîchage dans le Cercle de Diéma : Un tremplin pour les femmes

Après l'hivernage, ces femmes s'adonnent à cœur joie au maraîchage

 

 

Le maraîchage est une culture de rente. Ces dernières années, il connaît de plus en plus un engouement dans le Cercle de Diéma. Il est surtout pratiqué par les femmes. Selon les estimations, plus de 60% de la gente féminine pratiquent cette activité lucrative qui contribue à renforcer l’autosuffisance alimentaire dans cette bande sahélienne où la réussite de la campagne agricole est souvent tributaire des aléas climatiques.

Après l’hivernage, ces braves femmes ne restent pas dans l’oisiveté, elles s’adonnent à cœur joie au maraîchage. Avec les recettes générées, elles assurent leurs petits besoins et s’occupent de l’entretien de leurs enfants. D’autres encore s’affairent dans la préparation des trousseaux de mariage de leurs filles. Celles qui participent aux tontines parviennent à honorer leurs engagements. Aussi, une partie des productions de légumes des femmes est-elle destinée à la préparation du repas familial, en vue d’alléger les frais de condiments.

Dans la plupart des cas, chaque femme dispose de son petit lopin de jardin localisé dans la cour de sa maison, avec la présence d’une source d’approvisionnement en eau. Parallèlement, nombre d’entre elles sont membres d’associations ou groupements de femmes et de jeunes qui exploitent des périmètres collectifs. Peu de grandes familles ne sont pas décongestionnées, au point d’y trouver un espace libre pour pratiquer le maraîchage.

Les maisons qui disposent de grands espaces, situées généralement au quartier Bamaking, à l’Est de la ville, où le problème d’eau ne se pose pas, sont des plus verdoyantes.

Durant cette période, les marchés sont bondés. On y trouve des légumes de tout genre : laitue, choux, carotte, échalote, tomate, betterave, pomme de terre, céleri, etc. À entendre les commérages, aujourd’hui, les populations de Diéma n’ont rien à envier aux produits maraîchers provenant d’ailleurs, tant la production locale est jugée satisfaisante.

Dans le Cercle de Diéma, les aides, en termes de renforcement de capacités,  d’équipements, de semences, etc. émanant de l’État et de certaines ONG de la place, ne touchent pas toutes les femmes qui pratiquent le maraîchage. Certaines d’entre elles sont laissées pour compte.

Plusieurs difficultés assaillent aujourd’hui le secteur du maraîchage dans le Cercle de Diéma. La plus contraignante demeure le manque ou l’insuffisance d’eau. Les quelques mares qui existent sont complètement asséchées, et les puits ne fournissent plus la quantité d’eau nécessaire. D’ailleurs, ils commencent déjà à tarir. Pour ne rien arranger, la fonctionnalité des bornes fontaines est liée à l’électricité qui est soumise à des délestages intermittents, à cause du mauvais état du seul groupe électrogène de seconde main qui alimente cette ville carrefour.

Mme Assitan Diallo est maraîchère. Avec son puits à petit diamètre profond de quelques mètres, ses planches de légumes reçoivent quotidiennement de l’eau, par l’entremise d’un travailleur saisonnier qu’elle a engagé. Le céleri produit par Goundo Camara est très prisé par les consommatrices. Elle arrive, à cause de cet engouement pour sa production, à réaliser entre 5.000 et 7.500 Fcfa de recettes par jour.

En bonne épouse, Mme Maïmouna Samaké utilise régulièrement les légumes de son jardin pour assaisonner ses mets. Interrogée sur les raisons de sa générosité, la dame avoue que c’est pour que ses enfants reçoivent la Baraka et réussissent dans la vie. Elle ambitionne, avec ses maigres économies, se procurer une pompe solaire pour assurer l’approvisionnement en eau de ses plantes.

 

manque de moyens- À Kasse-Kara, dans la Commune rurale de Goumera, une dame qui a préféré garder l’anonymat rapporte que le grillage qui clôturait le périmètre collectif des femmes, ne tenait plus. Il a été fortement endommagé par la rouille, occasionnant ainsi la divagation des animaux au sein du périmètre. «Par méconnaissance, on a enfoncé le pourtour du grillage dans la terre, poursuit la femme. Le contact direct avec la terre a provoqué, au fil des ans, la rouille. Actuellement, chaque femme entretient sa petite parcelle ».

Notre interlocutrice cultive surtout du gombo, une plante qui, selon elle, résiste mieux à la chaleur, et n’a pas besoin d’assez d’eau pour croître. Elle a révélé que depuis que son mari a refusé de lui acheter une motopompe, elle a décidé de ne plus assaisonner ses repas avec ses légumes. Elle estime, pour expliquer, sa grogne que son mari ne manque pas de moyens pour lui acheter cet équipement agricole.

Dans le jardin collectif d’un hectare et demi de l’association Benkady de Dioumara, dont Daly Cissé est la secrétaire administrative, sur les quatre puits existants, deux sont dans un état de délabrement total. Avec les recettes qu’elles engrangent avec la vente de légumes, ces femmes comptent réaménager leurs puits, et acheter du grillage pour refaire la clôture de leur périmètre maraicher.

Un conseiller communal de Gomitradougou, du nom de Kantara Magassa, se glorifie des exploits réalisés par sa sœur qui fait du maraîchage dans sa maison, aidée par ses enfants. Comme plusieurs femmes, elle achemine ses produits à la foire hebdomadaire de Sébabougou, à 10 kms. Ici, en milieu bambara, la culture du tabac est l’une des activités principales des femmes en cette période.

Le premier adjoint au maire de la commune, Modibo Sissoko, regrette le manque de moyens de la collectivité qui ne peut pas aider les femmes dans le cadre du maraîchage.

L’État et ses partenaires ont consenti de nombreux efforts pour soutenir les femmes et les jeunes dans leurs projets, mais les résultats restent mitigés. Pour lutter efficacement contre la pauvreté et réduire le flux migratoire dans le Cercle de Diéma, il faut, selon le président de la chambre locale d’agriculture, accroître davantage les soutiens à l’endroit des femmes et des jeunes, en finançant leurs projets de développement. Boubou Traoré propose d’organiser les femmes maraîchères en coopératives, afin qu’elles puissent bénéficier de plus d’avantages. Il a invité les femmes à persévérer pour leur plein épanouissement.

Les femmes maraîchères du Cercle de Diéma égrènent un chapelet de doléances. Elles ont besoin de forages, d’équipements, de semences et surtout de formation, en vue de mener à bien leurs tâches quotidiennes. Pour cela, elles font appel à l’État, aux Ong, aux personnes de bonne volonté pour les aider à surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées depuis belle lurette.

Ouka BA

Amap-Diéma

 

Rédaction Lessor

Lire aussi : Extraction d’or dans les cours d'eau : Fini le laxisme !

La journée du vendredi 12 décembre 2025 marque la fin des opération de traque, de saisie et de destruction des engins artisanaux servant à la recherche de l’or dans les cours d'eau et sur leurs rives bordant les forêts, dans la Région de Bougouni. Plus d’une centaine de dragues et de machi.

Lire aussi : 90è session du Conseil d’administration de la BDM- SA : Le budget d’investissement et d’exploitation examiné par les administrateurs

Pour la 90è session du Conseil d’administration de la Banque de développement du Mali (BDM-SA), tenue samedi dernier dans ses locaux, les administrateurs ont examiné en premier lieu le budget d’investissement et d’exploitation qui permet à l’institution d’assurer la continuité de ses .

Lire aussi : Le chef de l’État reçoit les ministres de l’Économie et des Finances de la Confédération

En marge de leur rencontre, les ministres de l’Économie et des Finances de la Confédération des États du Sahel (AES) venus à Bamako pour les travaux de l'assemblée consultative de la Banque confédérale d'investissement et de développement (Bcid-AES) ont été reçus, hier dans l’après-.

Lire aussi : Marché des céréales sèches : Les nouvelles récoltes font baisser les prix

À la date du lundi 8 décembre, au Grand marché de Bamako, le sac de 100 kg de mil est vendu à 20.000 Fcfa contre 22.500 Fcfa avant. Le sac de 100 kg de riz Gamiyaka, cédé auparavant à 45.000 Fcfa, se négocie désormais autour de 40.000 Fcfa.

Lire aussi : #Mali : Les autorités de Kita s’approprient la stratégie nationale de lutte contre la corruption

Le gouverneur de la Région de Kita, Daouda Maïga, a présidé en début de semaine une session de vulgarisation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de son plan d’actions 2023-2027..

Lire aussi : Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Les articles de l'auteur

Prix Fondation Orange Mali : Zeina Haïdara, lauréate de la 1ère édition

Pour la 1ère édition du Prix de la Fondation Orange, le trophée a été décerné à l’écrivaine Zeina Haïdara pour son livre intitulé : «Le silence des papillons». Ce prix d’une valeur de 3 millions de Fcfa a été initié par la Fondation Orange Mali pour encourager et accompagner les jeunes talents de la littérature, et surtout contribuer globalement à la promotion de la culture..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 09:38

Communiqué du conseil des ministres

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le vendredi 12 décembre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 08:48

2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Des préparatifs rassurants

En équipe pluridisciplinaire, la commission nationale d’organisation de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES était sur le terrain ce samedi matin pour faire le point sur l’avancement des préparatifs..

Par Rédaction Lessor


Publié samedi 13 décembre 2025 à 21:27

Message de félicitations du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration aux acteurs de la presse

«Je voudrais ici adresser mes remerciements et mes sincères félicitations à l’ensemble de la famille des communicants du Mali. Que ce soit les journalistes de la télévision, de la radio, de la presse écrite, de la presse privée, de la presse publique, je vous remercie et vous félicite tous pour vos efforts de lutte contre le discrédit qui a été tenté contre notre pays..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 08:35

Causerie-débat : Le bumda sensibilise ses membres sur le droit d’auteur

Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda) a tenu, mardi dernier, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, une causerie-débat pour sensibiliser et former ses membres, ainsi que l’ensemble des créateurs artistiques sur des activités en lien avec la gestion du droit d’auteur..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:35

Génève : Le ministre Mossa Ag Attaher porte la vision stratégique du Mali sur les dynamiques migratoires en Afrique

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a pris part le samedi 6 décembre 2025 à la table ronde ministérielle organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Genève en Suisse..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:24

Ouélessébougou : Des céréales distribuées aux familles vulnérables

La mairie de la Commune de Ouélessébougou a procédé, mardi dernier, à la distribution de 14 tonnes de céréales aux familles en situation difficile et aux déplacés qui ont trouvé gîte et couvert dans la circonscription. Cette action humanitaire a été rendue possible, grâce au soutien opérationnel du Commissariat à la sécurité alimentaire..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:16

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner