
L’Essor : Le championnat national s’est achevé dimanche avec le sacre inattendu du Centre de référence de basket-ball de Tombouctou sur le tableau masculin. Quel commentaire vous inspire ce sacre historique de l’équipe de Tombouctou qui devient la première formation régionale à remporter le titre suprême ?
Jean Claude Sidibé : Oui, c'est une première pour une équipe régionale, mais pour moi, ce n'est pas une surprise. Depuis deux ans, je vois Tombouctou travailler et ça fait un an que je le répète à Moctar Habib, le coach du Centre de référence de basketball de Tombouctou (CRBT), que ça va venir. Je savais que cette année pouvait être la bonne pour Tombouctou. Au vu des cinq matches du CRBT contre le Stade malien de Bamako, je pense que la formation tombouctoutienne mérite vraiment cette place de N°1 du championnat malien.
C'est une première et c'est une bonne chose pour le basket-ball national. On a un beau champion du Mali. Je félicite et remercie les dirigeants de Tombouctou, les ressortissants de cette région établis à Bamako, qui sont tous venus soutenir leur équipe. C'est une belle chose. Si toutes les régions faisaient ça, je pense que beaucoup de nos équipes régionales seraient en demi-finale ou en finale de Coupe du Mali ou championnes du Mali.
L’Essor : Selon vous, qu’est-ce a été déterminant pour les Centristes de Tombouctou ?
Jean Claude Sidibé : C'est le soutien du Tombouctou. Le soutien que j'ai vu dans la salle du Palais des sports Salamatou Maïga. Des anciens ministres de Tombouctou, des dirigeants de football de la région, tous ceux qui s'occupent des affaires à Tombouctou, des Tombouctoutiens lambda, tous étaient au Palais des sports à chaque match du CRBT, lors du Carré d’as et des Play-offs. On a vu que Tombouctou était présent, que cette communauté, cette population s'est réellement mobilisée pour son équipe. C'est une très belle chose.
L’Essor : De façon générale, quel bilan tirez-vous de l’édition 2025 du championnat national ? Quels sont les points positifs et qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Jean Claude Sidibé : On peut dire qu'on a un championnat de haut niveau. J’ai eu des appels de la Fédération internationale de basket-ball (FIBA), j'ai eu des appels d'autres présidents de fédération qui nous ont dit qu'on a un championnat très costaud, en Dames comme en Messieurs. Même si en Dames, il y a eu 3-0 (pour le Stade malien face au Djoliba, ndlr), ça n'a pas été facile. Sur les trois confrontations, je peux dire qu’il n’y a eu qu’un match qui s’est déroulé à sens unique pour le Stade malien. Les deux autres ont été extrêmement disputés.
Pour les Messieurs, ça s'est terminé au meilleur des cinq matches. Donc, on peut dire que c'est un championnat qui est assez relevé. Les apports qui nous viennent de l'extérieur font que le championnat connaît un regain de choses pour les Maliens. Et le public sportif aussi commence à sortir pour venir supporter les équipes. C'est la chose que je demandais dès le début de saison, que le public vienne parce que les joueurs nous montrent de belles choses. Aujourd’hui, on a un bon championnat et on en est fier.
L’Essor : Vous venez d’effectuer un voyage aux états-Unis et en France pour rencontrer les joueurs maliens évoluant dans ces deux pays. Quels sont les sujets que vous avez abordés avec eux lors de ce voyage ? Qu’attendez-vous des joueurs maliens évoluant à l’étranger ?
Jean Claude Sidibé : Quand le Mali s'est qualifié lors de la dernière fenêtre des éliminatoires de l’Afrobasket à Rabat au Maroc, j'ai immédiatement saisi le ministre chargé de la Jeunesse et des Sports pour lui expliquer l'opportunité d'aller voir nos expatriés aux états-Unis et en France. Parce qu'on a cinq ou six qui ne viennent pas jouer, qui ont été vice-champions du monde avec les U19 en 2019 et que nous devons démarcher pour qu'ils viennent jouer à l'Afrobasket en Angola au mois d’août prochain. Le ministre m'a immédiatement donné son accord et nous a envoyés en mission.
On a rencontré une dizaine de joueurs avec lesquels on a échangé. Le mot d’Adama Sanogo m'a vraiment fait plaisir. Il m'a dit que son président de club lui a incité à venir en sélection nationale. Quand le ministre chargé des Sports dépêche une délégation du ministère et de la fédération pour vous rencontrer, c'est une belle chose. Tous les joueurs qu'on a rencontrés sont disponibles pour jouer avec la sélection nationale, sauf si le calendrier aux états-Unis les en empêche. Mais nous ferons en sorte que tous puissent se faire libérer pour que le Mali ait un rang cette année à l'Afrobasket senior.
En France aussi, on a rencontré des joueurs, dont certains habitent loin de Paris ou qu'ils avaient des Play-offs à jouer. On a échangé avec tout le monde; dans l'ensemble, les échanges ont été fructueux. On a pu rencontrer par exemple Djéssira Diawara, qui est la fille de Lamine Diawara, un ancien international. Elle est aussi prête à venir jouer avec les seniors Dames. Donc, on peut dire que la moisson a été abondante. Prions le Seigneur pour qu'il y ait beaucoup d'appelés et que nous puissions, en Dames et en Messieurs, avoir un très bon parcours dans les compétitions continentales.
L’Essor : Le basket-ball malien de catégorie d’âge collectionne les trophées sur l’échiquier continental, mais jusque-là le palmarès de la sélection nationale masculine senior reste vierge. Y’a t-il une explication ?
Jean Claude Sidibé : Je vous garantis que si la dizaine de joueurs que nous avons rencontrés, rejoignent les sélections nationales féminines et masculines, on entendra parler du Mali. Je ne dirai pas qu'on va gagner la Coupe d'Afrique, mais je suis sûr et certain que le Mali fera parler de lui sur l’échiquier continental. Déjà, ce qu'on a fait lors des éliminatoires, à savoir gagner trois matches sur six, battre le Maroc deux fois, battre le Sud-Soudan, est une belle performance.
Pour moi, une équipe est née, c'est ce que j'ai dit aux joueurs. Maintenant, il faut la faire grandir pour qu'on puisse être prêt pour l’Afrobasket en Angola. Ce ne sera pas facile, parce que ce sont les 16 des meilleures équipes d'Afrique qui vont prendre part à la compétition, mais on va se battre pour faire honneur au Drapeau national.
L’Essor : Cette année, nos sélections nationales de catégorie d’âge participeront à plusieurs échéances internationales ; notamment les Coupes du monde U19 Filles et Garçons et l’Afrobasket U16 Filles et Garçons). Quel est l’état des préparatifs et quels sont les objectifs de la Fédération malienne de basket-ball ?
Jean Claude Sidibé : Le ministre chargé de la Jeunesse et des Sports a mis la barre très haut. C'est lui-même qui a dit qu'il va tout faire pour que cette équipe U19 Garçons fasse la meilleure préparation possible. Les joueurs ont commencé l'internat hier (lundi, ndlr) pour 24-25 jours. La plupart des joueurs arrivent cette nuit (hier, ndlr) ou demain (aujourd’hui, ndlr). Donc, on espère qu'on aura une vingtaine de joueurs ici qui vont se préparer.
Nous sommes en train de faire les visas et le Mali sera fin prêt. S'il plaît à Dieu, on va entendre parler du Mali encore en U19 Garçons. Pour les Filles aussi, elles vont se préparer. Dans deux semaines, elles seront à l'internat. Nous allons faire 20 à 25 jours d'internat pour elles aussi. Celles qui sont à l'extérieur vont venir, les visas sont déjà faits. Donc, l'ensemble du groupe est prêt. Dans les deux cas, nous sommes prêts et nous allons vendre chèrement notre peau. Pour les U16, on a les deux sélections : U16 Filles et Garçons qui seront au Rwanda.
Notre objectif est connu, c’est remporter les deux Coupes d'Afrique. On n’ira pas au Rwanda pour s’amuser. L’équipe a déjà fait un premier tournoi ici avec l'aide du ministre chargé des Sports qui nous soutient dans toutes nos activités. Ce tournoi nous a permis d'avoir un potentiel énorme sur les U16 Filles et Garçons. Le travail continue, l'entraînement continue et nous serons fins prêts au mois de septembre pour aller au Rwanda conquérir le titre.
L’Essor : Avez-vous un message pour le monde du basket-ball national ?
Jean Claude Sidibé : Il fallait être dans la salle du Palais des sports Salamatou Maïga lors du dernier match des Play-offs du championnat national pour comprendre que Tombouctou était plus supporté que le Stade malien. Cela veut dire que le soutien compte énormément. Je dis ça à tous les centres, à toutes les équipes, venez supporter vos équipes pour que les joueurs et joueuses ne se sentent pas seuls sur le terrain et qu'on ait les meilleurs résultats possibles. Je suis sûr que si nous continuons sur cette lancée, la Coupe d'Afrique senior Hommes que le Mali cherche tant, on l'aura. Et peut-être même cette année.
Interview réalisée par
Seibou Sambri KAMISSOKO
Une délégation de la Fédération internationale de football association (FIFA) vient de séjourner au Mali..
Le stade Mamadou Diarra H. de Koulikoro a vibré du 21 au 22 juin au rythme de la 4è édition du Camp de football de l’international malien, Amadou Haïdara Doudou»..
Démarré dimanche dernier, le Tournoi de kung fu wushu des 1ers Jeux de l’Alliance des États du Sahel (JAES) a pris fin lundi avec la victoire du Mali..
Les deux sélections nationales qui doivent participer, respectivement à la CAN-Féminine au Maroc et à la Coupe du monde en Suisse, ont été mises en route, hier par le ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne, Abdoul Kassim Ibrahi.
Pour la deuxième fois de sa carrière en Basket-ball Africa League (BAL), Aliou Fadiala Diarra a remporté le prix Dikembe Mutombo du joueur défensif de l'année..
La Fédération malienne de football (Femafoot), en partenariat avec la Fédération internationale de football association (FIFA), organise depuis mardi dernier au stade du 26 Mars, une session de formation destinée aux arbitres «Jeunes Talents»..