Soibou Mariko, directeur général des marchés publics et des délégations de service public : «La digitalisation a de multiples avantages pour notre service»

Dans cette interview qu’il nous a accordée, le patron de la Direction générale des marchés publics et des délégations de service public (DGMP/DSP) salue l’initiative présidentielle de la modernisation de l’Administration malienne par la digitalisation. Soibou Mariko explique l’impact de cette révolution numérique sur la gestion des dossiers d’appel d’offres (DAO) et invite les acteurs du domaine à épouser la dynamique enclenchée

Publié mercredi 20 novembre 2024 à 07:45
Soibou Mariko, directeur général des marchés publics et des délégations de service public :  «La digitalisation a de multiples avantages pour notre service»

L’Essor : Le président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a lancé le 19 juillet 2024, le processus de digitalisation de l’Administration publique. Comment vous accueillez cette initiative présidentielle ?

Soibou Mariko : La Direction générale des marchés publics et des Délégations de service public est un service central du ministère de l’Économie et des Finances auquel il est rattaché. Elle a comme mission principale le contrôle à priori des procédures de passation des marchés publics. Il s’agit précisément d’approuver les plans de passation annuelle des marchés, d’approuver les dossiers d’appel d’offres (DAO), d’approuver les rapports de dépouillement et des projets de contrats.

Mais également assurer la numérotation de tous les marchés passés, accorder souvent des dérogations aux autorités contractantes à leur demande, participer à la formation des acteurs du secteur, gérer la base de données et participer à l’élaboration des textes dans le domaine des marchés publics. Toute chose qui fait de la DGMP/DSP un service essentiel et stratégique dans le domaine des dépenses publiques. À l’égard de tous ces paramètres, nous considérons l’appel du président de la Transition comme une instruction de très haut niveau. Une instruction qui a été renforcée par des directives et orientations pertinentes de nôtre ministre de tutelle.

L’Essor : Quel peut être l’impact de cette révolution numérique sur votre structure ?

Soibou Mariko : La digitalisation est tout à fait une aubaine pour le secteur des marchés publics. Dans la mesure où elle favorisera en premier lieu la traçabilité et la préservation de l’intégrité des documents. Ce qui constitue un gage de sécurité notamment en cas de catastrophe telle des inondations dont nous avons déjà été victimes, même cette année et les incendies divers…

L’Essor : Quels sont les avantages directs de la digitalisation pour votre service ?

Soibou Mariko : Ils sont multiples. D’abord, la digitalisation permet de limiter le contact physique entre les personnes dans les procédures de passation des marchés publics.

À terme, les soumissionnaires pourraient soumettre leurs offres par voie électronique, les dépouillements se feront par le même procédé, l’attributaire est choisit et des messages sont envoyés aux participants digitalement. Ainsi, en plus de rendre le processus de passation plus transparent, elle peut également permettre d’économiser sur les délais et du coût, les infrastructures seront réalisées plus rapidement. En outre, elle contribue à la réalisation des économies d’échelle. Car, s’il y a la concurrence réelle, avec la compétition, on peut maîtriser les prix.


Cela permet de faire des économies pour réaliser d’autres investissements. Donc, la digitalisation constitue un moyen efficace de lutte contre la corruption. Un combat qui occupe une place de choix dans la vision des autorités de la Transition. Toutes ces innovations réunies concourent au renforcement de la transparence dans les procédures de passation des marchés publics. Une action indispensable à la redistribution équitable des ressources de l’État, qui participe à la bonne gestion des ressources publiques, pour une gouvernance responsable.

L’Essor : Quels sont les défis à relever ?

Soibou Mariko : Comme toute œuvre humaine, cette révolution se heurte à certains défis dans notre secteur. Aujourd’hui, nous sommes dans un pays où l’essentiel des opérateurs économiques n’ont pas été à l’école. À ce niveau, pour parler de la digitalisation, il faut parler de dématérialisation des processus de passation des marchés. Ce qui nécessite d’avoir des acteurs économiques formés, qui peuvent soumettre des offres en ligne. Donc, il y a un travail de formation à faire.


Par ailleurs, la dématérialisation nécessite la mise en place des infrastructures sur le plan informatique, qui coûtent chers. Ces difficultés s’ajoutent à la problématique de la sécurité informatique notamment la sécurisation de la signature électronique, et à un travail de sensibilisation préalable. Tous ces défis importants doivent être relevés. 

L’Essor : Avez-vous un appel ou des conseils pratiques à l’endroit des usagers de votre service ?

Soibou Mariko : Conformément à la vitesse où bouge le monde aujourd’hui, je ne vois pas une alternative à la digitalisation. C’est pourquoi, j’invite les opérateurs économiques à prendre le train en marche en s’inscrivant dans la démarche avec la formation et le recrutement de personnel compétent. Car demain, un opérateur économique qui ne peut soumettre des offres par voie électronique verra sa part de marché réduire.


En ce qui nous concerne les services de l’État, nous sommes déjà dans la dynamique avec notre embryon de digitalisation, qu’on appelle le Système de gestion intégré des marchés publics (Sygmap), qui permet déjà, entre l’administration publique et la DGMP, que tous les documents envoyés physiquement le soient aussi numériquement. Mais avec la digitalisation telle que prônée par le Président de la Transition, tous les envoies doivent être uniquement électronique à terme, entre l’Administration publique et la DGMP ainsi que les usagers. L’avenir du monde se trouve dans l’informatique et l’électronique, donc il faudrait forcement que les gens se mettent dans cette dynamique.

Propos recueillis par

Aboubacar TRAORE

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