Les panelistes demandent aux personnes atteintes de handicap de prouver leurs compétences dans la gestion des affaires publiques
La rencontrée était animée par Aminata Samaké, Mariam Sogoré, Bamakan Kanadji et Aminata Bocoum (toutes des personnes atteintes de handicap). On a aussi enregistré la participation de la présidente de l’Ampa, Mme Maïga Aminata Traoré. On notait également la présence du responsable du Programme des maladies non transmissibles, Dr Abdoulaye Koné, du coordinateur des griots du Mali, Silimakan Koïté, et de plusieurs membres de l’Ampa.
La présidente de l’Association a exprimé sa satisfaction sur la qualité des panelistes et la participation du public. Toute chose qui atteste de l’intérêt pour la thématique. Elle a salué les partenaires et encouragé les femmes à ne pas céder à la facilité, car c’est seulement avec la volonté qu’on peut changer la donne. Et d’inviter toutes les personnes atteintes de handicap à se former. Selon la responsable de l’Ampa, le projet : «Équilibrons pour un Mali de l’Ampa» a offert beaucoup d’opportunités aux femmes handicapées pour participer au projet de développement avec le soutien financier de Voice Mali.
Elle a saisi l’occasion pour remercier cette organisation pour son soutien, ainsi que tous les autres partenaires techniques et financiers. Les panelistes ont témoigné de certaines mauvaises expériences de la vie, dues à leur handicap. «À l’enfance, un maître coranique a refusé de m’inscrire parce que je suis albinos. C'est un acte de rejet qui m’a beaucoup marqué», a expliqué Aminata Samaké. Elle a proposé comme pistes de solution : la participation des femmes handicapées à la vie publique et politique. Mais aussi la formation et la volonté d’aller de l’avant, tout en considérant le handicap comme une opportunité.
Les panelistes ont unanimement reconnu des avancées en matière de protection des droits des personnes atteintes de handicap. Elles ont souhaité davantage d’appuis des autorités de la Transition, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat et de l’insertion professionnelle des ces personnes. C'est vrai que l'État a donné un quota aux personnes atteintes de handicap pour le concours de recrutement à la Fonction publique, mais combien de personnes handicapées sont diplômées ?
Les panelistes ont rappelé l’urgence et la nécessité de combattre les stéréotypes et demandé aux personnes atteintes de handicap de prouver leurs compétences dans la gestion des affaires publiques. Elles ont aussi incité à considérer le handicap, non pas comme une faiblesse, mais plutôt comme une opportunité. In fine, elles ont évoqué trois éléments caractéristiques pour l’implication des personnes handicapées dans la gestion de la vie publique et politique à savoir : la quête du savoir, la recherche de gain et le pouvoir. Ce qui nécessite une formation de qualité qui conditionne les deux autres. Les femmes vivant avec un handicap ont été invitées à fournir plus d’efforts pour répondre à ces exigences.
Les panelistes ont aussi parlé des difficultés, notamment la vision restrictive de la place de la femme dans notre société, la problématique de financement des initiatives privées et l’absence d’un accompagnement constant. Le coordinateur des griots du Mali a salué la belle initiative de l’Ampa et l’esprit d’ouverture de ses membres. Ce maître de la parole a requis le pardon des personnes qui atteintes de handicap pour ceux leur infligent un traitement indécent, car «nous sommes à un tournant de réconciliation et de pardon».
Amadou SOW
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