BCEAO : Les défis nouveaux à relever

Inflation galopante et généralisée, effets du changement climatique, mutations technologiques, terrorisme, forte demande sociale… les difficultés ne manquent pas pour la Banque centrale, créée le 12 mai 1960. Elle doit trouver des solutions adaptées pour parvenir à une prospérité partagée et inclusive

Publié vendredi 25 novembre 2022 à 06:30
BCEAO : Les défis nouveaux à relever

Dans le cadre de la célébration de ses 60 ans d’existence, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé hier au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD) de Dakar un symposium sous le thème : «Les banques centrales dans un monde en pleine mutation». La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée par le Premier ministre sénégalais, Amadou Ba, qui représentait le président Macky Sall. C’était en présence du directeur national de la BCEAO-Mali, Konzo Traoré et du président du Conseil national du patronat du Mali, Mossadeck Bally, président directeur général du groupe Azalaï.

Plus de 150 personnes notamment des opérateurs économiques, d’éminents professeurs et chercheurs, des cadres de l’administration, des gouverneurs de banques centrales… ont pris part à cette célébration. Elle intervient à un tournant décisif pour nos États et pour la Banque centrale.

Outre le rejet progressif du Franc de la communauté financière d’Afrique (FCFA) que les populations ouest-africaines considèrent à raison comme un instrument de domination française, ce contexte est marqué par la hausse inquiétante du prix des denrées de première nécessité, la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel et du Golf de Guinée et les effets du changement climatique. À ces défis s’ajoutent les risques liés aux mutations technologiques et la forte demande sociale.

Des chocs exogènes et endogènes qu’il faut maîtriser pour espérer atténuer les souffrances des populations. Cela requiert des financements importants surtout dans un contexte où «les conditions financières à l’échelle mondiale ne sont guère favorables à la mobilisation des ressources sur les marchés internationaux». Il s’agit, au vu de ces nombreux défis actuels, detourner le regard vers l’avenir afin de consolider «les acquis de la dernière décennie» et y trouver les réponses idoines, a souligné Jean-Claude Kassi Brou, le nouveau gouverneur de la BCEAO. Celui qui sera installé officiellement demain n’a pas manqué d’interpeller.

Comment ne pas s’interroger sur la transmission de la politique monétaire, sur le contrôle prudentiel, les implications du nouveau paysage des paiements qui se dessinent, sur la coordination nécessaire entre les politiques monétaire et budgétaire dans ce contexte inflationniste généraliste ? Comment entrevoir la régulation et la supervision dans un tel environnement ?


Comment stimuler davantage un financement sain des économies et accroître ainsi une inclusion financière pour tous les acteurs ? Autant de questions auxquelles les participants aux profils divers tenteront de trouver des réponses qui seront consignées dans les recommandations pertinentes formulées à cet effet, a espéré Jean-Claude Kassi Brou.

 

ESQUISSE DE SOLUTIONS- En attendant, des décideurs présents ont esquissé des pistes de solutions qui, selon eux, aideraient à favoriser un meilleur financement de nos économies et à renforcer la crédibilité de notre monnaie commune. «Nos États y compris la Côte d’Ivoire éprouvent le besoin de donner une impulsion aux réformes économiques et financières en vue de maintenir sur le long terme la dynamique d’une croissance soutenue dans un contexte international et régional difficile», a énoncé le vice-président de la Côte d’Ivoire.


L’objectif étant, selon Tiémoko Meyliet Koné, de parvenir à une transformation structurelle de nos économies qu’il considère comme étant un enjeu stratégique du développement qui «reste une constante préoccupation de tous les pays membres de l’UMOA». Y parvenir impose de maintenir des efforts d’investissements publics et privés pour pérenniser une croissance raisonnable au profit de l’activité économique, a proposé l’ancien gouverneur de la BCEAO.

Le Premier ministre sénégalais, quant à lui, suggère le renforcement de la coordination entre les politiques économiques et la politique budgétaire commune. Cela contribue, selon Amadou Ba, à la stabilité des prix et au soutien à la croissance. Pour faire face aux défis du changement climatique, la Banque centrale pourrait également contribuer à mieux identifier les risques financiers liés au climat sur le marché. En agissant en tant que catalyseur pour la transition verte du système financier. Elle devrait également songer à la diversification des sources de financement de nos économies. En la matière, estime-t-il, la finance islamique offre des opportunités pouvant répondre au besoin de financement des États.

À sa création le 12 mai 1962, la BCEAO réunissait la Côte d’Ivoire, le Dahomey (Bénin), la Haute-Volta (Burkina Faso), le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Sénégal et le Togo. Elle jouit du privilège exclusif de l’émission monétaire sur l’ensemble des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine. Elle émet des signes monétaires, billets et pièces de monnaie, qui ont cours légal et pouvoir libératoire dans l’ensemble des États membres de l’Union.


Envoyé spécial

Cheick M. TRAORÉ

Cheick Moctar TRAORE

Lire aussi : Extraction d’or dans les cours d'eau : Fini le laxisme !

La journée du vendredi 12 décembre 2025 marque la fin des opération de traque, de saisie et de destruction des engins artisanaux servant à la recherche de l’or dans les cours d'eau et sur leurs rives bordant les forêts, dans la Région de Bougouni. Plus d’une centaine de dragues et de machi.

Lire aussi : 90è session du Conseil d’administration de la BDM- SA : Le budget d’investissement et d’exploitation examiné par les administrateurs

Pour la 90è session du Conseil d’administration de la Banque de développement du Mali (BDM-SA), tenue samedi dernier dans ses locaux, les administrateurs ont examiné en premier lieu le budget d’investissement et d’exploitation qui permet à l’institution d’assurer la continuité de ses .

Lire aussi : Le chef de l’État reçoit les ministres de l’Économie et des Finances de la Confédération

En marge de leur rencontre, les ministres de l’Économie et des Finances de la Confédération des États du Sahel (AES) venus à Bamako pour les travaux de l'assemblée consultative de la Banque confédérale d'investissement et de développement (Bcid-AES) ont été reçus, hier dans l’après-.

Lire aussi : Marché des céréales sèches : Les nouvelles récoltes font baisser les prix

À la date du lundi 8 décembre, au Grand marché de Bamako, le sac de 100 kg de mil est vendu à 20.000 Fcfa contre 22.500 Fcfa avant. Le sac de 100 kg de riz Gamiyaka, cédé auparavant à 45.000 Fcfa, se négocie désormais autour de 40.000 Fcfa.

Lire aussi : #Mali : Les autorités de Kita s’approprient la stratégie nationale de lutte contre la corruption

Le gouverneur de la Région de Kita, Daouda Maïga, a présidé en début de semaine une session de vulgarisation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de son plan d’actions 2023-2027..

Lire aussi : Gestion de la crise des hydrocarbures : Comment le gouvernement et les opérateurs pétroliers ont déjoué les pronostics

Ces derniers mois ont été marqués par un changement de posture des groupes armés terroristes qui ont décidé de s’attaquer aux sources d’approvisionnement du pays en produits pétroliers dans le but d’asphyxier l’économie nationale et de révolter les populations contre les autorités..

Les articles de l'auteur

Taille du bilan, volume des dépôts et des crédits : La BMS classée meilleure banque du Mali en 2024

Avec un total bilan estimé à 1.712,062 milliards de Fcfa, la BMS a enregistré des dépôts évalués à 791,429 milliards de Fcfa et un montant total de crédit ayant atteint 943,599 milliards de Fcfa.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mardi 05 août 2025 à 09:35

4è Conférence internationale sur le financement du développement : Participation remarquable de la délégation malienne

Procédant à la clôture des travaux à Séville, le Chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, s’est réjoui de l’adoption de «L’Engagement de Séville».

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié vendredi 04 juillet 2025 à 07:51

Coopération Mali-Espagne : Bientôt la tenue de la commission mixte

L’annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, à l’issue de son audience avec son homologue espagnol, José Manuel Albares Buen, hier à Séville en Espagne.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:36

Le premier ministre reçoit la directrice Sahel et Afrique de l’Ocde

En matière de gouvernance publique, la disponibilité de données, d’analyses et de bonnes pratiques est essentielle pour prendre des décisions à même d’impacter positivement le quotidien des populations..

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:35

4è Conférence internationale sur le financement du développement : Comment faire de la dette souveraine un facteur de développement ?

La problématique a été débattue hier par décideurs, patrons d’institutions de financement et experts… Ils conviennent tous de l’urgence de réformer l’architecture de la dette souveraine et de la suspension du service de dette en cas de crise.

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié jeudi 03 juillet 2025 à 08:33

4è Conférence internationale sur le financement du développement : L’AES invite les bailleurs à intégrer la dimension sécurité

Sans la sécurité et la stabilité, aucun objectif de développement ne pourrait être atteint. C’est pourquoi, les pays de la Confédération des États du Sahel (AES) consacrent le 1/4 de leur budget à cette question. C’est le message que leurs ministres des Affaires étrangères ont fait passer hier en marge des travaux de la deuxième journée de la 4è Conférence internationale sur le financement du développement à Séville (Espagne).

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mercredi 02 juillet 2025 à 08:09

Le Premier ministre Abdoulaye Maïga : «Notre engagement est de faire de la Confédération AES une puissance régionale panafricaniste»

L’un des temps forts de cette première journée a été le débat général qui a vu des dizaines de Chefs d’État et de gouvernement se succéder au pupitre pour exposer leur vision du développement et de son financement. L’honneur est revenu au Premier ministre Abdoulaye Maïga de porter la voix de la Confédération des États du Sahel (AES) au nom des présidents de nos trois pays..

Par Cheick Moctar TRAORE


Publié mardi 01 juillet 2025 à 07:59

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner