Femmes et réseaux sociaux : Privilégiez l’utile et l’agréable

Leur utilisation abusive peut entraîner des conséquences néfastes

Publié vendredi 07 janvier 2022 à 07:22
Femmes et réseaux sociaux :  Privilégiez l’utile et l’agréable

Ces dernières années, les réseaux sociaux sont devenus un phénomène de mode. Certaines femmes s’en servent comme moyens de distraction, pour d’autres c’est un outil de travail. Dans notre pays, ils sont utilisés dans tous les domaines par les femmes. Ce qui n’est pas sans conséquences.

Rachel est une grande utilisatrice de réseaux sociaux. Elle pense que ces réseaux ont facilité beaucoup de choses sur le plan des relations humaines. Notre interlocutrice se réjouit :« Au lieu de faire une semaine ou un mois sans se voir physiquement, on a l’occasion de causer via les réseaux, de partager nos nouvelles, de faire des appels vidéos, etc. Ces plateformes, selon Rachel, permettent de gagner du temps et nous rendent beaucoup plus proches de nos amies. Elles permettent de rester en contact avec les proches qu’on ne peut voir tous les jours ou qui sont à l’extérieur. Les réseaux permettent de consolider les liens et les relations humaines. » Rachel dira que les raisons de leur utilisation sont proportionnelles selon l’utilisateur. Selon elle, toutes les catégories de femmes les utilisent pour communiquer avec leurs familles à l’extérieur comme à l’intérieur du pays.

 

LIEUX DE DÉBAUCHE- Notre interlocutrice estime que les plus grandes utilisatrices sont les jeunes dames. Elle déplore que certaines d’entre elles s’en servent comme lieux de débauche. De même qu’ils sont utilisés pour étaler leur vie privée ; critiquer, injurier ou solder des comptes avec d’autres. Le conseil que Rachel donne aux jeunes dames et aux femmes en général, est d’utiliser à bon escient les réseaux sociaux.

Mariétou Keïta pense que les femmes ont plus de temps que les hommes. Elles sont généralement à la maison surtout pour les femmes au foyer. Elle estime que la majorité des femmes travaillent à leurs propres comptes à travers le petit commerce, la gestion de salons de coiffure, d’ateliers de couture, etc. Elles ont du temps.  Mariétou utilise les réseaux pour s’informer. Les femmes au foyer, après leurs travaux domestiques sont à la maison.


Elles s’ennuient. Certaines passent leur temps devant la télévision, D’autres préfèrent les réseaux sociaux. Notre interlocutrice souligne que l’utilisation abusive des réseaux sociaux peut impacter négativement l’éducation des enfants. En effet des femmes qui passent  leur temps sur les réseaux ne peuvent pas bien s’occuper de leurs enfants sur le plan de l’éducation. Marietou dira que les réseaux sociaux peuvent contribuer à l’émancipation de la femme en tant que moyen de communication. Ils donnent la parole aux femmes. Ils leur permettent de se faire entendre, de mener des combats sans violence. L’excès de toute chose est nuisible. Mariétou conseille à ses sœurs de faire attention aux moyens de communication.

 Une interlocutrice qui a requis l’anonymat pense que les réseaux sociaux peuvent engendrer un effet négatif sur la société. Les femmes qui en sont accros sont bien conscientes des conséquences que peuvent avoir certaines images qui y sont postées. Mieux, celles qui postent des images osées et exposent leur vie privée sur ces plateformes récoltent généralement les conséquences. D’après Mariétou, les publications attirent beaucoup de personnes. Elle précise qu’il y a foule généralement sur des plateformes comme Tiktok, Instagram, Facebook, etc…  

Si les réseaux sociaux consolident les relations, ils peuvent aussi être la cause de la rupture des  liens de la vie de couple. à ce propos, une utilisatrice nous a confié que ces plateformes sont souvent utilisées par certaines personnes, surtout les femmes pour fouiller dans la vie de leurs conjoints. Selon notre interlocutrice, ces réseaux donnent l’occasion aux femmes de savoir qui sont les amis(es) de leurs maris ou copains. Elle déplore que cette situation soit à l’origine de beaucoup de suspicions dans les couples. Ces méfiances sont à la base de la fragilisation ou même de la dislocation de nombreuses relations ou vies de couple.

 

DIVORCE- La jeune dame se souvient de certains cas qui ont même abouti au divorce. Une autre femme sous le sceau de l’anonymat a témoigné avoir été victime de sa curiosité sur les amis(es) de son mari à travers les réseaux sociaux. Selon elle, la présence de certaines femmes dans sa liste d’amis qu’elle considérait comme suspectes a fini par créer un manque de confiance à son niveau vis-à-vis de son mari. à cause des longs moments qu’elle passait sur WhatsApp , Tiktok et autres, elle n’avait plus assez de temps pour bien s’occuper de sa famille. Sa vie de couple a donc pris un grand coup puisque son mari ne la trouvait plus attentionnée et a commencé à passer le plus clair de son temps dehors. Notre interlocutrice nous a relaté le cas d’une de ses connaissances qui entretenait une relation extra-conjugale. Son mari a fini par découvrir le pot aux roses à travers les réseaux sociaux. N’ayant pu supporté cette infidélité, il a fini par demander le divorce.

 

UTILISER À BON ESCIENT- Sur la question, le sociologue Dr Aly Tounkara expliquera que c’est à partir des années 2000 que dans le contexte malien, il y a eu une sorte de floraison des réseaux sociaux, tout ce qui est Facebook, Twitter et d’autres.  Selon le chercheur, ces réseaux sociaux ont marqué le quotidien d’un grand nombre de Maliens. Les femmes, en particulier celles qui sont mariées sont davantage attachées pour plusieurs raisons. Dr Tounkara a indiqué que ces réseaux permettent de garder les relations avec la famille, des anciens amis d’école, du quartier, du village et même du lieu de travail.

Dans le même temps, souligne-t-il, c’est à partir de ces plateformes que beaucoup de femmes arrivent à s’informer, à suivre leurs idoles sur le plan musical ou artistique. Ce qui explique que beaucoup de femmes sont attachées aux réseaux sociaux. Une autre raison de cet attachement est une façon pour les femmes de se  soustraire des poids du social. « C’est un lieu de liberté d’expression, c’est également un lieu où beaucoup de femmes arrivent à se défouler sans être soumises à des barrières sociales, sans être confrontées à tout bout de champ, à des résistances des belles-familles ou même des frères du mari et de l’environnement immédiat », analyse Dr Aly Tounkara. Le chercheur pense que les réseaux sociaux sont perçus par ces femmes comme une sorte d’aubaine en termes de liberté, d’autonomie et même comme une certaine libération.

 Même s’il reconnaît les avantages de ces réseaux, Dr Tounkara pense  qu’une  utilisation abusive pourrait avoir des conséquences très néfastes. Les différentes familles maliennes, qu’elles soient du monde rural ou urbain, les tâches culinaires, éducatives et d’autres qui sont attribuées à la femme peuvent ne pas être réalisées à force d’en être accros. Le sociologue souligne que  l’usage excessif des réseaux sociaux peut pousser la femme à se dépersonnaliser, à s’oublier, à être à la limite désordonnée en termes de gestion du temps et de l’espace. Aussi, il dira qu’il se peut que beaucoup de tâches n’arrivent pas à être réalisées au moment opportun, parce qu’il y a un usage régulier et incontrôlé de ces réseaux. La conséquence est une forme d’acculturation chez ces utilisatrices. 

Le sociologue indique que les réseaux sociaux peuvent contribuer à l’émancipation de la femme en ce sens qu’ils leur permettent de se renseigner sur leurs droits, de comprendre la Constitution, les différents accords signés par le Mali, les conventions ratifiées, etc. Dr Aly Tounkara conseille aux femmes d’avoir un usage raisonnable des réseaux sociaux. Il pense que les réseaux sociaux peuvent être utilisés à bon escient si seulement l’usager arrive à se contrôler, à sélectionner et à discriminer certaines informations au profit de celles qui lui sont utiles.  Il conseille une maîtrise de soi également  quant au temps consacré à ces réseaux. Il s’agit surtout d’être capable de nuancer, même de sélectionner les différents contenus proposés çà et là.

Aminata Diallo

Rédaction Lessor

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