L’artiste entend contribuer à pérenniser et valoriser ce pan de notre patrimoine culturel. Il est aidé en cela par l’ONG américaine Instrument For Africa.
En
effet, le N'dan, ou la harpe à six cordes, issue du pluriarc (nombreux arcs),
est l'un des instruments à cordes les plus anciens du monde. Contrairement à la
kora, la harpe classique renommée d'Afrique de l'Ouest, le n'dan n'est pas joué
par les griots (jéli), il existe dans un univers musical très différent et est
associé à un mode de vie en voie de disparition.
Traditionnellement,
le n'dan, connu sous le nom de harpe du voyageur, était joué dans des espaces
publics pour célébrer les récits d'aventuriers qui étaient partis explorer
d'autres régions et étaient revenus triomphalement dans leurs villages
d'origine. Il avait expliqué dans la revue britannique «Songlines», en mars
dernier qu’il avait doublé les cordes du n'dan à 12, et ajouté des clés
d'accordage et une peau animale sur la moitié de la calebasse de l'instrument
pour servir de table d'harmonie, ce qui est audacieux et stimulant, prouvant
que l'on peut renforcer l'instrument tout en conservant un son authentique et
captivant.»
Dans
le domaine du n'dan, Adama Yalomba se tient presque seul. En tant que
luminaire, innovateur et force contemporaine, il est le roi incontesté,
héritier du trône et prince de l'un des instruments à cordes les plus anciens
d'Afrique de l'Ouest. Sa virtuosité vocale est aussi remarquable que son
habileté instrumentale. Pourtant, malgré son engagement, le n'dan vacille au
bord de l'extinction.
Yalomba
attribue la diminution de la popularité du n'dan à sa nature exigeante, qui
nécessite une patience et une endurance importante pour être joué. En tant
qu'instrument rare et délicat, il exige un style de pincement distinct et un
processus d'accordage méticuleux, ce qui rend souvent difficile de le maintenir
en accord lors des performances. Yalomba considère ces défis comme des
métaphores de la persévérance nécessaire pour atteindre les objectifs de vie.
Initialement formé au n'dan par son père, il s'est tourné vers le Kamélé
n'goni, plus adapté à la performance, après avoir déménagé de son lieu de
naissance à Ké Macina, dans la Région de Ségou, pour s'adapter aux réalités
pratiques du monde musical moderne.
Le
dernier album d'Adama Yalomba, "Tanou", marque un développement
essentiel dans l'évolution du n'dan, en mettant en valeur son adaptabilité à
travers différents genres musicaux grâce aux compositions vibrantes et
magnifiques de Yalomba, à sa maîtrise technique, à une production
exceptionnelle, ainsi qu'à des voix sages et profondes. Ce travail va au-delà
de la simple performance ; c'est un mouvement transformateur, insufflant une
nouvelle vie à l'un des plus anciens instruments à cordes d'Afrique et
empêchant son oubli.
Adama
a reçu un n’dan à six cordes de son père Samandji, qui a perfectionné ses
compétences sur cet instrument au Ghana avant de le ramener au Mali. Yalomba
soutient que le n’dan est l'ancêtre de la plupart des cordophones africains, y
compris le donso ngoni (harpe du chasseur), son prédécesseur moderne le Kamele
ngoni (harpe de la jeunesse), la kora classique, et même le njurkele, une luth
à une corde de berger. Bien que les origines et la lignée de ces instruments
fassent l'objet de recherches et de débats supplémentaires, le n’dan reste un
instrument indéniablement ancien et significatif dans le patrimoine musical
africain, et Yalomba peut tous les jouer.
Traditionnellement,
cet instrument était joué pour les rois et les voyageurs s'aventurant loin. À
une époque où les téléphones n'existaient pas encore, les individus se
préparant pour un voyage s'asseyaient à côté du roi dans sa cour ou à côté du
chef sur la place publique, où le n’dan était joué pour eux. Ce rituel musical
visait à leur insuffler du courage pour leurs aventures à venir, à renforcer
l'importance de leur mission et à leur transmettre des bénédictions pour un
retour en toute sécurité.
À l'époque contemporaine, cette tradition s'est adaptée à la technologie : des enregistrements sur cassette du n’dan étaient réalisés, permettant aux voyageurs d'emporter ces mélodies et ces messages avec eux, servant de rappel constant de la raison de leur voyage. À leur retour, une autre performance les honorait, et ils partageaient leurs expériences. Ces récits, porteurs de messages pour toute la communauté, l'enrichissaient de connaissances sur le monde extérieur.
Tanou
est un tourbillon de cordes et d'âme, brûlant assez intensément pour illuminer
l'avenir, nous rappelant parfois que la magie la plus ancienne engendre le feu
le plus frais.
Yalomba
met en avant l'importance de revitaliser les objets traditionnels en leur
ajoutant une nouvelle signification et polyvalence. Son n’dan redessiné,
désormais avec 12 cordes, symbolise les 12 principaux groupes ethniques du
Mali. Cette amélioration augmente non seulement sa polyvalence, lui permettant
de jouer habilement à la fois des répertoires heptatoniques et pentatoniques,
mais lui permet également de créer de la musique qui s'harmonise avec les
langues et les styles musicaux divers du Mali. De plus, cette conception mise à
jour et stable rend le n’dan plus adapté aux performances avec des orchestres
modernes tout en préservant sa qualité sonore unique.
Synthèse de
Youssouf DOUMBIA
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