L’Essor :
Vous venez d’être sélectionné pour l’exposition internationale de la 12è
édition de la Biennale d’art visuel Dak’Art, dans la capitale sénégalaise,
prévue en avril 2024. C’est presque une consécration. Pouvez-vous nous parler
de votre œuvre qui a retenu l’attention du jury ?
Abdou
Ouologuem : j’ai eu l’honneur d’être invité à participer à la Biennale de
Dakar. Le comité de sélection à juger nécessaire que je vienne présenter
quelques œuvres dans le cadre de cette thématique. J’ai accepté l’invitation
pour l’opportunité de magnifier l’art. Je pense que le comité a été séduit par
les décorations et costumes que j’ai réalisées dans les pièces de théâtre,
films et Opéra que j’ai l’habitude de présenter en Afrique et ailleurs dans le
monde.
On
m’a parlé de la thématique : «L’éveil» ou «The wake» en anglais. Il est
très profond. Il faut puiser dans le tréfonds de son être pour trouver des
choses qui collent au sujet. Je ne sais même pas ce que je vais présenter pour
le moment, mais selon mon inspiration je travaillerai sur quelques œuvres. Il
arrive que pour ce genre de grande manifestation, on demande aux artistes de
proposer une création sur un sujet bien déterminé.
L’Essor :
Cela veut dire que vous n’avez pas présenté d’œuvres spécifiques, mais plutôt
une sélection sur titre ?
Abdou
Ouologuem : Un jour j’ai reçu un membre de la coordination de la biennale.
Il a visité mon atelier et vu certaines de mes œuvres. Il a dit apprécier mes
œuvres, ma façon de faire et mon style. Et puis, le comité scientifique a vu
une vidéo qui donnait un aperçu de mes œuvres.
Ce qui les a convaincus. Ils m’ont demandé de postuler avec des œuvres pour la sélection. Il s’est trouvé que j’en n’avais pas qui traitaient de la thématique de l’éveil. Et puis un jour, je reçois un email me demandant si je voulais participer à la Biennale en créant des œuvres sur la thématique.
Quand
j’ai donné mon accord, le comité de sélection a décidé de m’inscrire parmi les
60 artistes dont les œuvres seront présentées dans le cadre de l’exposition
internationale. C’est ainsi que j’ai entrepris de confectionner une œuvre
monumentale qui sera bientôt finie. Pour le moment, je ne peux en dire plus,
car la primeur est réservée aux organisateurs de la Biennale de Dakar.
L’Essor :
Que représente pour vous la Biennale de Dakar. Et que représente-t-elle dans le
rayonnement et la valorisation des arts visuels du continent africain ?
Abdou
Ouologuem : Pour nous plasticiens, cela représente le graal tout
simplement. Il s’agit de tout ce qui concerne les arts visuels, notamment la
peinture, la sculpture, les installations, le modelage. Cela représente ce que
vaut le Fespaco pour les cinéastes, les Rencontres africaines de la photo de
Bamako pour les photographes. C’est donc une rencontre très importante, car
elle sert à jeter un pont entre les professionnels de cet art et à montrer
leurs œuvres. C’est un lieu de rencontre et d’échanges entre non seulement
artistes africains, mais aussi avec des professionnels d’autres horizons. La
Biennale de Dakar évolue aussi, car depuis ma première participation, il y a
quelques années, beaucoup de choses ont changé.
L’Essor :
Il y a longtemps que vous n’exposez pas vos œuvres plastiques dans les
manifestations nationales. Pourquoi ?
Abdou
Ouologuem : Je me rappelle la toute dernière exposition que j’ai eue à
faire au Mali, c’était en 2018 à la Galerie Médina. C’était sur la souffrance
profonde que j’ai vecue avec un Franco-tunisien. On a cherché le mal, la beauté
du mal. Au niveau des arts plastiques, nous avons encore des efforts à faire
sur le plan de l’organisation et des contours, car tout est important pour moi.
C’est difficile, on n’est pas en train de créer cette réelle synergie. Pour
exposer, j’ai beaucoup d’exigences. Quant à la création, je suis toujours
inspiré : je peins, je sculpte dans mon monde, je touche un peu à tout. Je
ne pense pas souvent aux expositions.
L’Essor :
Vous avez beaucoup travaillé dans le théâtre et le cinéma en tant que
décorateur et costumier. Vous avez fini par produire un film documentaire sur
Kankou Moussa intitulé : «Sun of The Soil» et qui flambe sur Netflix. Que
raconte ce film ?
Abdou
Ouologuem : J’ai fais mon parcours dans le milieu artistique, je n’ai pas
de frontière, ni de barrière. Je ne fais pas de l’art, je vis l’art. Il y en a
qui le font, mais moi je le vis. Le cinéma m’a toujours parlé. Le film, «The
Sun of the soil» sur Mansa Moussa a été fait pour montrer les moments glorieux
que nous avons connus en Afrique. Car l’or a brillé pour nous à un moment
donné. Sinon Kankou Moussa ne serait pas sortie avec cette quantité d’or. Le
documentaire a été fait pour stimuler les esprits, questionner afin d’amener
les gens à comprendre qui nous sommes.
J’ai fait ce film avec mes propres moyens sans aucun apport au niveau national. Cela été un gros sacrifice pour moi. J’ai fait démonter le toit de ma maison juste pour faire certaines parties. Puis, j’ai créé les costumes et le décor, car je rêvais de faire ce film sur Kankou Moussa. C’est un ami américain du nom de Joe Penney que j’ai rencontré et qui avait décidé de m’aider. Sauf que l’histoire a mal tourné. Moi, l’art me parle dans tous les sens. Et après, il est parti sans crier gare. Depuis, j’ai décidé de me retirer pour mieux méditer et continuer à créer en solitaire.
Youssouf DOUMBIA
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