#Mali : Situation à Tinzawatène et raison d’être de l’AES : La version et la vision du gouvernement livrées au corps diplomatique

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop s’est entretenu, jeudi dernier dans la salle de conférence de son département, avec les ambassadeurs et les représentants des organisations internationales accréditées dans notre pays.

Publié lundi 12 août 2024 à 07:10
#Mali : Situation à Tinzawatène et raison d’être de l’AES : La version et la vision du gouvernement livrées au corps diplomatique

 Le ministre Diop animant la rencontre d’échanges

 

 Occasion pour lui, de porter la version et la vision du gouvernement à leur connaissance sur des questions majeures de l’heure. Il s’agissait lors de cette rencontre d’échanges de donner des informations fiables pour contrecarrer celles provenant des réseaux sociaux.  Le chef de la diplomatie malienne a centré son intervention sur deux points essentiels; à savoir le développement géopolitique qui a été marqué par la création de la Confédération  de l’Alliance des États du Sahel (AES) et des  événements violents survenus dans la Région de Kidal, notamment avec la confrontation militaire qui a eu lieu avec les groupes terroristes à Tinzawatène les 24, 25 et 26 juillet derniers.

Concernant la situation à Tinzawatène, Abdoulaye Diop a indiqué qu’une patrouille des Forces armées maliennes (FAMa) a subi des attaques de la part des Groupes armés terroristes (GAT) qui opèrent à la frontière avec l’Algérie. Le ministre chargé des Affaires étrangères a révélé que lors des combats qu’il est vite apparu que les éléments terroristes, initialement engagés, ont bénéficié de renfort important venant de pays voisin en particulier.

C’est ainsi que s’est mis en place une coalition plutôt inédite entre deux organisations Al Quaïda au Maghreb islamique (Jnim) et l’état islamique au Sahel qui se sont réunies pour combattre les FAMa. Avant de renchérir que ces deux hors-la-loi ont les mêmes commanditaires pour se mettre aussi rapidement et facilement ensemble. «Nous avons aussi noté que les équipements et les moyens qui ont été engagés par ces GAT dépassaient le matériel militaire qui est régulièrement connu à la disposition de ces groupes», a déploré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.

Quand le Mali évaluait pour comprendre la situation, a-t-il souligné, la réponse est très rapidement venue d’un représentant du porte-parole des renseignements militaires ukrainiens qui a annoncé ouvertement que son pays a apporté son soutien au GAT. Stupéfait de cet aveu, si ce n’était pas un fake new, a souligné le ministre Diop, la confirmation est venue de l’ambassadeur de l’Ukraine à Dakar qui a relayé les mêmes messages  de soutien au terrorisme. L’indélicat ambassadeur «prophétise», a dénoncé Abdoulaye Diop,  sur d’autres actions, tout en critiquant «cette ingérence grave».

 

OMERTA DES PARTENAIRES- Toutefois, il a remercié  des États et Organisations qui ont manifesté leur solidarité et compassion au Mali. Mais aussi ceux qui ont condamné cette agression. Néanmoins, le chef de la diplomatie malienne s’est dit surpris de l’omerta de beaucoup de partenaires et de pays. «Devant cette agression inacceptable, publiquement avouée et revendiquée par une collusion entre un État et des GAT», a interpellé le chef du département. Il a fustigé les réactions au plan international. Malgré tout, assure le ministre Diop, ceci ne nous détournera pas de notre objectif. Poursuivant que les gens veulent briser la dynamique en cours dans nos pays en utilisant des méthodes perfides. «Mais le Burkina-Faso, le Niger et le Mali se défendront. Et nos pays prévaudront», a laissé entendre Abdoulaye Diop.

Auparavant, le ministre avait expliqué le contexte de la création, le 6 juillet dernier à Niamey, de la Confédération de l’AES en donnant les différentes étapes, raisons et motivations qui ont conduit les trois pays à aller vers ce nouveau cadre d’organisation de nos États. Ainsi, souligne-t-il, pour répondre aux défis communs afin de mieux organiser la solidarité et renforcer l’unité d’action. D’ailleurs, a insisté Abdoulaye Diop, il a toujours existé une organisation avant l’AES qui s’appelait l’Autorité de développement du Liptako-Gourma(ALG). Précisant que même le G5 est parti de ce noyau.

Le ministre des Affaires étrangères a rappelé les difficultés, les tensions, les incompréhensions et les différences d’approche et d’appréciation que le Mali a eues avec les autres pays de la Cédéao. S’y ajoutent les manquements et les menaces dirigées contre nos pays qui nous ont amené à nous organiser pour apporter des réponses appropriées. Et pour preuve, la menace d’agression militaire contre le Niger est qualifiée d’incident majeur. Selon lui, il fallait sortir du schéma des plaintes pour prendre notre destin en main. D’où les trois piliers défense-sécurité, coordination de l’action diplomatique et questions de développement. Sur ce dernier point, il s’agit de mettre ensemble des projets structurants et intégrateurs pour qu’il ait prospérité dans cette zone. Pour lui, il est important de mutualiser les ressources économiques et de renforcer la complémentarité.

Abdoulaye Diop a aussi évoqué les contours du modèle confédéral. «Il ne s’agit pas en tant que telle d’une organisation internationale, c’est une Confédération, une association d’États qui préservent leur souveraineté, mais qui ont décidé de déléguer cette souveraineté dans les piliers sus indiqués», a affirmé l’orateur. En outre, il a annoncé la mise en place par le Burkina-Faso, le Mali et le Niger d’un Comité national AES. «Ces Comités vont travailler en réseau pour constituer l’ossature et l’architecture administrative en vue d’avoir une organisation souple, efficace et soutenable», a fait  savoir l’interlocuteur des diplomates, indiquant l’existence du collège des chefs d’État, le Conseil des ministres (présidé par le président en exercice) et les sessions confédérales des Parlements.

«Dans le cadre de cette Confédération, nous allons poursuivre notre engagement  en faveur de l’intégration sous régionale», a assuré le chef de la diplomatie malienne. Souhaitant que cela soit une intégration des peuples en mettant  l’accent sur l’énergie, le développement rural et le transport. Abdoulaye Diop de dire que l’AES est une nouvelle dynamique en place. «Mais ce n’est pas une dynamique qui est dirigée contre des pays, des organisations ou d’autres entités», a-t-il clarifié.

Par ricochet, le chef du département a invité les uns et les autres à respecter notre choix. Pour sa part, le doyen du corps diplomatique a félicité les autorités pour la tenue de cette rencontre qui, selon lui, a été consacrée à la Confédération de l’AES et le développement de la situation au Mali. Hadi Shebli est persuadé que chaque État souverain est libre d’établir des relations de coopération de son choix. Le diplomate palestinien a reconnu que l’AES vise à améliorer la situation sécuritaire, économique et politique. Il a exprimé sa solidarité en martelant que la lutte contre le terrorisme doit être une priorité internationale, tout en dénonçant la politique de deux poids, deux mesures.

Quant à Mme l’ambassadeur du Tchad au Mali, elle a salué l’initiative de s’entretenir avec le corps diplomatique sur des questions d’intérêt national. Kalzeube Neldikingar Madjimta a apprécié cet exercice de communication. «Nous venons à la source pour recevoir des informations fiables sur le Mali», a-t-elle conclu.

Namory KOUYATE

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Abdoul Niang Journaliste, analyste politique et influenceur sur les réseaux sociaux : «L’ESSOR et L’ORTM gardent encore une place essentielle dans la communication d’État, la diffusion des politiques publiques et la valorisation des institutions»

Pour Abdoul Niang, il est évident pour tout le monde que ces deux médias publics ont marqué leur époque. L’ORTM est la principale source d’information audiovisuelle au Mali depuis plusieurs décennies. Quant à l’Essor, en tant que journal d’État, il est la référence écrite officielle pour l’information institutionnelle..

Par Namory KOUYATE


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 09:32

Médias publics : Regards croisés sur l’héritage et les défis actuels de l’Essor et de l’Ortm

Dans les lignes qui suivent, nos deux interlocuteurs se sont prononcés sur les rôles de l’Essor et de l’ORTM dans l’ancrage institutionnel de notre pays, leur adaptation à l’évolution numérique, les défis et la contre-attaque dans le cadre de la guerre informationnelle.

Par Namory KOUYATE


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 08:57

Cérémonie de décorations à Koulouba : Djandjo aux soldats du pétrole

La médaille de l’Étoile d’argent du mérite national avec effigie «Lion débout» a été décernée à 31 chauffeurs blessés. Tandis que 17 opérateurs pétroliers et responsables syndicaux ont été faits Chevalier de l’Ordre national du Mali. La cérémonie de remise des distinctions s’est déroulée, vendredi dernier, au palais de Koulouba sous la présidence du Président Assimi Goïta.

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 08 décembre 2025 à 07:45

Gestion de la crise des hydrocarbures : La reconnaissance du mérite de 75 personnes

Le Président de la Transition, Grand maître des ordres nationaux, le Général d'armée Assimi Goïta a décidé de matérialiser la reconnaissance du peuple malien par l'attribution de décorations aux opérateurs pétroliers, responsables syndicaux, chauffeurs ayant accompagné l'Etat dans la gestion de la crise des hydrocarbures..

Par Namory KOUYATE


Publié samedi 06 décembre 2025 à 09:44

Redevances annuelles des sociétés minières : La part de l’État malien passe de 201 à 358 milliards de Fcfa

Cette prouesse financière est le résultat du travail acharné mené par la Commission de négociation et de renégociation mise en place par les autorités. Celle-ci a présenté hier son rapport de fin de mission au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta.

Par Namory KOUYATE


Publié mardi 02 décembre 2025 à 10:14

Clin d’œil sur Idrissa Tiama, major de la 47è promotion de l’Emia

Le major de la 47è promotion (2023-2025) de l’Ecole militaire interarmes (Emia) de Koulikoro s’appelle Idrissa Tiama de nationalité malienne. Il s’est classé premier avec une moyenne de 16 /20 devant ses camarades de différentes nationalités. Le fils de Diakaria et de Maïmouna Tiama est né le 7 février 1996 à San..

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 01 décembre 2025 à 08:32

Qui est feu général pangassy sangaré ?

Les 343 officiers d’active de la 47è promotion de l’École militaire interarmes (Emia) de Koulikoro peuvent être fiers du parcours exemplaire de leur parrain au sein de l’Armée malienne. Feu Général de brigade Pangassy Sangaré, puisqu’il s’agit de lui, nait le 11 juin 1947 à Kati. Il entame son parcours à l’école militaire préparatoire de Saint-Louis entre 1959 et 1961..

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 01 décembre 2025 à 08:30

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner