Notre santé: Brûlure : Grave avec une prise en charge coûteuse

Une brûlure est une atteinte cutanée due à un agent physique, chimique ou électrique. Elle entraine toujours des douleurs importantes et peuvent parfois engager le pronostic vital ou fonctionnel.

Publié lundi 19 mai 2025 à 07:33
Notre santé: Brûlure :   Grave avec  une prise en charge coûteuse

Pr Mamadou Karim Touré

 

 

 Sa prise en charge est complexe et nécessite un centre de brûlés. Selon le chef du service d’anesthésie-réanimation de l’hôpital de Dermatologie de Bamako, le  Pr Mamadou Karim Touré, cela permet véritablement d’améliorer le pronostic des patients brûlés. Parlant de la gravité de la brûlure, le spécialiste estime simplement qu’elle  est fonction  de certains nombres de paramètres.  Une brûlure est dite grave de part la surface cutanée atteinte, de part le siège  ou le terrain. Selon la surface cutanée, toute brûlure supérieure à 10% chez le nourrisson ou l’enfant est dite grave. Par contre, elle est dite  grave chez l’adulte si elle est supérieure à 20%.

Selon le siège ce sont les brûlures de face, des extrémités, du périnée, du thorax et de l’abdomen. Selon le terrain, une brûlure peut survenir chez un enfant ou un sujet âgé. Pr Touré révèle qu’il y’a aussi des comorbidités associées. Une brûlure survenant chez un diabétique ou chez un patient présentant une pathologie comme l’hypertension ou une pathologie cardiaque peut être grave.

À côté de cela, il y’a des scores d’évaluation de la brûlure,  utilisés dans les différents services de réanimation. Il s’agit du score de baux et l’UBS l’unité, qui permettent de définir la gravité et le pronostic de la brûlure. Il précisera que la gravité dépend notamment de l’agent causal. Par exemple, une brûlure électrique n’a pas la même gravité qu’une brûlure physique, etc. une brûlure peut être 1 jusqu’à 100%. Juste pour dire que tout le corps peut être brûlé. La brûlure est aussi considérée en profondeur : elle peut être du 1er degré, 2è degré superficielle, 2è  degré profond et brûlure de 3è degré.

Selon l’Organisation mondial de la santé (l’OMS), les brûlures  surviennent dans les pays à revenus faibles.  Et 75% de ces brûlures concernent les enfants. Au Mali, l’étude la plus ancienne (2012) estime à 5,51% la fréquence des brûlés à l’hôpital Gabriel Touré et la mortalité à 22,3%.  Mais à l’hôpital  de Dermatologique de Bamako, cette fréquence est de 33,48% des hospitalisations. 

D’après Pr Touré, la fréquence de la maladie dépend aussi de la période. À l’en croire, les cas de brûlure sont fréquents, surtout pendant l’hivernage et la saison froide. C’est surtout dû aux feux de brousse, les anti moustiques, l’encens, les produits inflammables, les surcharges sur les lignes électriques avec les courts circuits. Mais aussi les accidents qui impliquent les voitures et les petits points de vente d’essence. Sur ce point, le toubib souligne que ces cas entrainent les brûlures graves parfois à 90%parfois même 100% et avec des pronostics très sévères. Les personnes les plus affectées ou qui sont plus exposées sont les enfants  et les patients épileptiques. Les premières sont très proches de leurs mamans et sont susceptibles de tomber dans l’eau chaude. Les deuxièmes sont blessées surtout lorsqu’elles font leurs crises.

Selon le Pr Touré, la prise en charge des personnes brûlées est très complexe. Il faut tout d’abord procéder à une évaluation de la gravité et du pronostic.  Ensuite, à la compensation de certaines pertes, car après une  brûlure la surface corporelle perd du liquide, du plasma des électrolytes, etc. Conséquence : ce sont des patients qui vont à la longue être sujets à la dénutrition et à l’immunodépression. Après cela, il faut un traitement local qui passe par les pansements. Il précise que ces pansements sont fonction de la réalité du terrain de la gravité et  aussi de l’arrivée du patient. «Nous recevons souvent les malades à un stade d’infection», déplore le réanimateur. À ce traitement local, il faut les antibiotiques et d’autres traitements de soutien pour apaiser la douleur.

Il est important de souligner que ces traitements sont coûteux. La preuve pour faire un seul pansement correctement pour une brulure estimée à 54% chez un adulte les premières ordonnances peuvent s’élever  jusqu'à 150.000 Fcfa. Le spécialiste ajoute qu’il faut des fois deux pansements par jour avec 30, voire 40 boîtes de compresses pour le faire. En plus si la douleur est grande, il faut faire endormir le malade et le brancher à une machine. Sans compter que la durée de l’hospitalisation va de 7 jours à 58 jours. 


C’est pourquoi, le praticien de l’hôpital de Dermatologie de Bamako exhorte les autori
tés à la création d’un centre de brûlés.  Pour lui, ce centre est une exigence pour la simple raison que le Mali est en train d’aller vers l’industrialisation.  Il encourage aussi la mise en place d’un fonds de prise en charge  des personnes brûlées pour accompagner les familles. Le médecin conseille à la population plus de vigilance  et à un changement de comportement. Mais aussi à une précaution extrême par rapport à l’usage des anti moustiquaires et de tous ceux qui sont source d’énergie électrique, mais aussi de se prémunir de moyens de protection contre les incendies. Et de protéger les personnes les plus fragiles, notamment les enfants et les personnes atteintes de handicap.

Fatoumata NAPHO

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Variole simienne (Mpox) : Une maladie à déclaration obligatoire

La variole simienne (Mpox) dont notre pays vient d’enregistrer un cas est une maladie infectieuse contagieuse due à un virus de la même famille que la variole humaine..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 08 décembre 2025 à 08:10

Saison froide : Attention au «seprin et boloprin»

Communément appelée keratodermie palmo-plantaire, «seprin et boloprin» en langue «bamanankan», la pathologie est assez répandue pendant la saison froide avec le vent frais qui souffle. C’est surtout l’exposition des extrémités, c’est-à-dire la paume des mains ou la plante des pieds qui peuvent favoriser cette maladie..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 01 décembre 2025 à 09:00

Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière : Les ministres Madina Sissoko et Assa Badiallo Touré au chevet des victimes d’accidents

La ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, accompagnée de sa collègue de la Santé et du développement social, le Colonel-major Assa Badiallo Touré, était hier à l’hôpital Gabriel Touré pour remettre un important lot de kits de premier secours et de médicaments pour la prise en charge des victimes des accidents de la route..

Par Fatoumata NAPHO


Publié vendredi 28 novembre 2025 à 08:45

Notre santé, Santé générale et bucco-dentaire : Tout commence par la bouche

«Tout commence par la cavité buccale», selon le Pr Ousseyni Diawara odontostomatoligiste au Centre hospitalo-universitaire centre national d’odontostomalogie (CHU-CNOS)..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 17 novembre 2025 à 08:40

BNDA : Un geste pour faire battre le cœur des enfants souffrant de malformations cardiaques

La Banque nationale de développement agricole (BNDA) vient de remettre un chèque de 15 millions de Fcfa à l’hôpital mère-enfant, «Le Luxembourg», pour la prise en charge des enfants souffrant de malformations cardiaques. Cette somme est destinée à la prise en charge chirurgicale de 5 enfants..

Par Fatoumata NAPHO


Publié vendredi 14 novembre 2025 à 14:49

Stress : Personne n’est hors d’atteinte

Le stress est une réponse physiologique de l’organisme face à une situation de menace ou de pression. Donc on ne peut l’éviter comme le souligne si bien le psychologue, Emmanuel Kamaté qui le définit comme une réaction naturelle de l’organisme..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 10 novembre 2025 à 08:28

Post-partum ou suites de couches : La consultation post-natale est vitale

Le post partum ou suites de couche désignent la même période qui suit l’accouchement. Le gynécologue obstétricien, Dr Daouda Camara, explique que c’est la 3è partie de l’obstétrique. Il s’agit d’une période qui va de l’accouchement jusqu’au retour des couches (première menstruation normale). Il explique que c’est une période qui s’étend de 6 à 8 semaines. C’est ce qu’on appelle selon l’expression consacrée (la quarantaine)..

Par Fatoumata NAPHO


Publié lundi 27 octobre 2025 à 09:23

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner