On pourrait, à dessein, rappeler cette vieille
antienne de Nelson Mandela, ancien président sud-africain, et icône de la lutte
contre l’Apartheid : «Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends».
Toutes les régions du pays ont participé à la Biennale artistique et
culturelle. Et toutes sont sorties victorieuses parce que le Mali pluriel a
administré la preuve de la capacité de son peuple à faire face aux défis du développement,
de la paix, de la cohésion sociale, de la diversité culturelle et du vivre ensemble.
La Biennale artistique et culturelle de Mopti
2023 a donc vécu. Vivement celle de Tombouctou 2025 ! Le rendez-vous
culturel de Mopti a été très riche en couleurs avec la participation effective
des 19 régions et du District de Bamako. Les troupes artistiques des différentes
régions ont donné la pleine mesure de la riche culture malienne. La Région de Ségou
qui a enlevé la palme d’or est en droit d’être fière de l’exploit de sa troupe
artistique et culturelle qui a proposé un contenu intéressant dans les différentes
disciplines de la compétition. Les autres régions n’ont pas démérité.
La ville de Mopti a vibré, une dizaine de
jours durant, au rythme de la Biennale. Au regard de la crise
multidimensionnelle qui frappe notre pays depuis 2012, ils n’étaient pas
nombreux nos compatriotes qui croyaient en la capacité de la Venise malienne
d’accueillir tout ce beau monde sans incident majeur. Classée dans une zone
dite rouge par des gouvernements étrangers voire les Nations unies du fait du
contexte sécuritaire tendu, la ville a pourtant répondu aux attentes. Située à
plus de 600 kilomètres de Bamako, la capitale de la 5è Région paraissait
faiblement dotée en infrastructures de qualité et de logistiques pour abriter
un évènement d’une telle ampleur.
Surtout que l’organisation de la Biennale avait connu une interruption pendant 5 ans à partir de 2017, après l’édition spéciale à Bamako. Nombre d’observateurs pensaient qu’il était impossible d’organiser la rencontre à Mopti. Pour ne rien faciliter, les sanctions politiques, économiques et financières imposées par la Cedeao, l’Uemoa et la communauté internationale ont fini par faire croire que notre pays était à genoux et qu’il n’était pas en capacité de relever le triple défi de l’insécurité, du financement de la manifestation et de son organisation matérielle.
Plus de 1.000 hommes mobilisés- C’est en mars
dernier que le Conseil des ministres a décidé de la tenue de la Biennale
artistique et culturelle à Mopti en juillet. Le gouvernement, la Région de
Mopti et tous les autres acteurs ont mis les bouchées doubles pour respecter
l’engagement pris à la clôture de la Biennale de Sikasso en 2010 d’organiser la
prochaine édition à Mopti. Ainsi, les autorités de la Transition qui mènent une
lutte acharnée et implacable contre le terrorisme et toutes autres formes d’insécurité
ont tout fait pour relever le défi.
Les forces de défense et de sécurité, désormais
autonomes et mieux équipées ont fait la preuve de leur capacité à assurer la sécurité.
La sécurité est aujourd’hui assurée tant et si bien que les pêcheurs de Mopti
qui n’osaient plus s’aventurer longtemps sur le fleuve, peuvent naviguer à tout
moment de la journée et de la nuit. Devant l’impressionnant déploiement des forces
de sécurité, les terroristes qui écumaient la zone ont dû s’éloigner ou se
tenir à carreau.
La cérémonie d’ouverture de la manifestation,
présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, en présence de nombreux
membres du gouvernement, des présidents d’institutions, des diplomates a été
l’occasion d’une démonstration de force de l’Armée de l’air dont les avions ont
survolé le stade Baréma Bocoum à basse altitude. Une puissance de feu sans
doute dissuasive pour l’ennemi.
Les patrouilles qui sillonnaient régulièrement Mopti et Sévaré ont achevé de rassurer les habitants et les festivaliers venus des quatre coins du pays. En outre, la sous-commission défense et sécurité de la Commission nationale d’organisation avait mis en place un dispositif d’escorte des véhicules sur le trajet Bamako–Sévaré. Selon le colonel Massaoulen Samaké, plus de 1.000 hommes ont été mobilisés pour sécuriser la ville et les participants.
Accompagnement financier des régions- Hamane
Demba Cissé, le secrétaire général du département en charge de la Culture, qui
présidait la Commission nationale d’organisation, aimait répéter comme un
leitmotiv : «Le temps n’est pas notre meilleur allié». Il soulignait ainsi
l’urgence et l’ampleur des tâches à accomplir. Habituellement, la commission
d’organisation dispose de deux ans pour mener à bien sa mission. La Biennale était
précédée des Semaines locales pour détecter les talents dans les différentes
disciplines (orchestre moderne, ballet à thème, pièce de théâtre, solo de
chant, chœur, ensemble instrumental traditionnel et danse traditionnelle). La
crème des Semaines locales se retrouvait lors des Semaines régionales, au cours
desquelles les troupes peaufinaient leurs prestations.
Le temps manquait pour ces étapes initiales. C’est ainsi qu’une commission régionale d’organisation fut mise sur pied par le gouverneur de la Région de Mopti. La tâche était immense. Mais le défit a été relevé avec brio par les organisateurs avec l’appui à la fois des autorités et des bonnes volontés.
Le directeur national de l’action culturelle,
Alamouta Dagnoko, explique qu’il fallait loger les 20 troupes régionales et
assurer une programmation conformément à l’ordre de passage des troupes.
Sur le
plan financier, chacune des régions et le District a reçu un appui de 10
millions de Fcfa pour sa préparation. Un mois avant le début de la
manifestation, la Région de Mopti a obtenu 300 millions de Fcfa pour la
restauration et la remise en état des infrastructures comme le stade Baréma
Bocoum, la salle Sory Bamba, les neuf écoles qui ont accueilli les troupes et
les salles pour les conférences-débats.
Les troupes de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka
et Taoudenit ont été transportées par avion militaire jusqu’à l’aéroport Amadou
Ambodéjo de Sévaré. Sur le plan logistique, il a fallu transporter 2.500
matelas pour les troupes et du matériel de sonorisation approprié pour ce type
d’évènement. Bref, une opération gigantesque.
Ce défi devait être relevé, a indiqué le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, car la tenue de la Biennale artistique et culturelle à Mopti a lancé définitivement la gestion post-crise de cette région qui a tant souffert. Ce succès éclatant montre, si besoin en était, la ferme volonté des autorités de la Transition à transcender les difficultés qui se dressent sur le chemin du pays pleinement engagé dans l’affirmation de sa souveraineté dans tous les domaines.
Youssouf DOUMBIA
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