L’Essor :
la Confédération des États du Sahel fait face à une guerre informationnelle.
Quel doit être l’approche des trois pays pour changer la donne ?
Pr
Franklin Nyamsi : Il y a trois stratégies communicationnelles en
concurrence en Afrique contemporaine : la stratégie des puissances
négrières, racistes, colonialistes, néocolonialistes et impérialistes
occidentales ; la stratégie des despotes africains héritiers et valets des
puissances étrangères anti-africaines et la stratégie communicationnelle
du panafricanisme révolutionnaire.
Selon la
première stratégie, la communication vise à maintenir les Africains dans le
mépris, le complexe d’infériorité, la haine de soi, le fatalisme et le
désespoir permanent. C’est dans cet esprit que l’ancien Président français
Nicolas Sarkozy a prétendu un jour à Dakar que l’Afrique, premier continent
terrestre de l’Humain, ne serait pas entrée dans l’Histoire. Une aberration qui
combine ignorance, haine et ambition démesurées de piller les pays africains et
de marginaliser les Africains sur toute la surface de la terre.
La
deuxième stratégie est celle des tyrans néocolonisés. Communiquer, c’est
distraire, divertir, tromper et ruser avec les peuples pour leur imposer des
présidences à vie contre leur propre volonté, par le tripatouillage
constitutionnel, la fraude électorale, la propagande des politiques et la
mythologie des pères fondateurs.
Ces deux
premières stratégies misent essentiellement sur la peur administrée de façon
répétée aux Africains pour les maintenir dans l’absence absolue de confiance en
eux-mêmes.
Enfin,
nous opposons à ces deux stratégies nuisibles, la stratégie communicationnelle
du panafricanisme révolutionnaire, qui se fonde sur les normes de vérité, de
justice, de solidarité et d’action, afin de rendre l’Afrique aux Africains et
de restituer notre humanité dans sa complète dignité de créature divine.
L’Essor :
Vous avez développé récemment à Ouagadougou le concept du terro-journalisme.
Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Pr
Franklin Nyamsi : J’ai créé ce concept pour décrire une abomination
contemporaine déguisée en œuvre de presse. Le terro-journalisme, c’est le
journalisme mis au service de la terreur, détourné de ses fonctions
d’information et de formation éducative de l’opinion. Le journalisme prostitué
au service du terrorisme. C’est la méthode des Wassim Nasr, Serge Daniel
Gbogbohoundada, François Soudan, Anne-Fleur Lespiault, Marwane Ben Yahmed ou
Olivier Dubois, entre autres éléments de garde du néocolonialisme français et
de l’impérialisme occidental. Ils travaillent à saper le moral des peuples
africains en lutte pour leur souveraineté en promouvant les figures diaboliques
de l’impérial-terrorisme occidental et moyen-oriental.
L’Essor :
Pensez-vous que nos États doivent développer ou renforcer les mécanismes
endogènes pour contrer la menace terroriste ?
Pr
Franklin Nyamsi : C’est une question vitale pour les peuples et États
africains. Si nous ne surmontons pas l’impérial-terrorisme, tous les Africains
du monde deviendront des étrangers sur toute la surface de la terre. Ils seront
condamnés à errer en Afrique et sur tous les autres continents. Pour éloigner
ce spectre infernal de nos vies, les Africains éveillés doivent unir leurs
forces et lutter intellectuellement, spirituellement, économiquement,
militairement et culturellement contre les forces obscures de la domination
matérialiste. L’AES doit inspirer la naissance d’une alliance comparable en
Afrique centrale, afin d’imposer la détention du droit de veto de l’Afrique
dans le conseil permanent de sécurité des Nations Unies, à moins qu’une
organisation alternative à l’ONU soit créée.
L’Essor :
Pourquoi la géopolitique et la géostratégie s’infiltrent-elles dans la
communication ?
Pr
Franklin Nyamsi : Le contrôle de la terre passe par des stratégies de
contrôle des idées. Celui qui a la main sur vos idées peut absolument
déterminer votre comportement. La communication impérialiste vise le contrôle
mental des masses exploitées du Sud global par les médias impérialistes. On ne
domine jamais mieux un peuple qu’en lui imposant de penser comme ses maîtres ou
par ses maîtres.
L’Essor :
Ces derniers temps, comment vous expliquez la multiplication des attaques
terroristes au Mali ?
Pr
Franklin Nyamsi : Le Mali est une cible privilégiée des attaques terroristes
pour des raisons culturelles, économiques et politiques. Culturellement, le
peuple malien est l’un des rares peuples africains à n’avoir pas été
complètement déraciné de sa civilisation multimillénaire et de ses langues.
Vaincre le Mali importe aux impérialistes car cela stopperait le mouvement de
la renaissance africaine. Économiquement, le Mali est un pays potentiellement
et humainement riche. Le maintenir sous pillage est une condition essentielle
pour la suprématie de l’Occident et du Moyen-Orient. Politiquement, le Mali est
une nation de pionniers de la souveraineté africaine. Je songe aux grandes
heures du RDA racontées par le puissant poème d’Agostino Neto, je songe
aussi à l’engagement massif du héros national Modibo Kéita et de ses compagnons
de lutte pour la souveraineté de son pays et de l’Afrique dans les années 40,
50 et 60. On en veut gravement au Mali d’avoir refusé de donner un siège au
commandement militaire américain et otanien en Afrique. On en veut au Mali
d’avoir initié le délogement des troupes néocolonialistes occidentales et
onusiennes du sol africain en ce 21è siècle.
L’Essor :
Au Mali, 2025 a été décrété par le Président de la Transition, comme Année de
la culture. En quoi, cette valorisation aura un impact positif sur
l’édification du Mali kura ?
Pr
Franklin Nyamsi : Le Président Goïta et ses compagnons ont compris
qu’aucune révolution politique ne peut réussir sans le succès concomitant d’une
révolution culturelle puisant dans la sève des sagesses profondes du terroir, les
forces modernes de l’avenir. Le Mali Kura est un réenracinement dans l’histoire
longue des peuples africains, qui les rend indociles aux nombreux chantages
démocratiques, des droits-de-l’hommistes, ultralibéraux et transhumanistes que
les puissances occidentales en déclin moral cinglant infligent aux peuples
souverains de la terre. Ainsi, tout s’explique. Le Mali réenraciné est et sera
indomptable.
Interview réalisée par Namory KOUYATÉ
Namory KOUYATE
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