L’Essor:
Notre pays assure une surveillance épidémiologique des maladies à potentiel
épidémique. Malgré tout, on fait face souvent à de grandes épidémies.
Pourquoi ?
Dr Yacouba
Koné : L’État et les partenaires financiers et techniques fournissent
beaucoup d’efforts dans le cadre de la surveillance épidémiologique et de la
lutte contre les maladies, notamment en termes de la vaccination de routine, de
campagnes de masse, de formation des agents de santé et de sensibilisation de
la population. Nonobstant ces efforts, certains facteurs nous exposent aux
épidémies telle que la mobilité de la population qui est un facteur non
négligeable dans la lutte contre les épidémies.
Il y a aussi le mode de vie de
la population, le changement climatique et environnemental, l’insécurité, la
couverture vaccinale variable en fonction des zones. Les zones en situation
d’insécurité rendent difficile l’obtention d’une bonne couverture vaccinale. La
porosité de nos frontières, la résistance aux antimicrobiens, le non-respect
des instructions sanitaires et la mutation des germes peuvent être aussi
incriminés comme des causes. Si la couverture vaccinale n’est pas atteinte, la
population est exposée à des épidémies.
L’Essor:
Quelles sont les actions déployées pour affronter les maladies à potentiel
épidémique?
Dr Yacouba
Koné: Dans les communautés, des relais formés et des agents de santé
communautaire (ASC) expliquent directement à la population les maladies à
potentiel épidémique. Il y aussi la sensibilisation faite par les médias et les
plateformes communautaires constitués, entre autres, de notables, autorités
administratives et ASC. Ceux-ci tiennent des réunions sur les maladies à
potentiel épidémique.
Les radios communautaires contribuent aussi à renforcer les connaissances de la population pour lutter contre ces maladies. Les réseaux sociaux sont également mis à contribution. En outre, une ligne verte installée au niveau de l’Agence nationale de télésanté et d’informatique médicale (Antim) reçoit des milliers d’appels de la population s’informant sur les maladies, principalement la Covid-19. On enregistre aussi une adhésion massive de la population à la vaccination.
L’Essor: La
lutte contre la Covid-19 a-t-elle permis de renforcer notre système de santé?
Dr Yacouba
Koné: Cela est une évidence et sur plusieurs axes, notamment en termes
d’équipements et de laboratoires pour détecter le virus qui circule. La
lutte contre ce fléau a débouché sur le renforcement des compétences du
personnel dans la prise en charge de la maladie et celui de la collaboration
transfrontalière. Nous avons tenu des réunions avec des pays voisins. Dans
ce contexte, il y a le renforcement de la surveillance au niveau des points
d’entrée à travers le triage des malades.
Cette mesure consiste à classer les
malades pour voir si l’un d’eux répond bien à des définitions de cas. En dehors
de la Covid-19, ces renforcements servent aussi dans la lutte contre les autres
maladies à potentiel épidémique, notamment la méningite et la rougeole qui sont
souvent vite maîtrisés par les agents sur le terrain.
L’Essor:
Quelle est l’utilité des partenariats face aux épidémies?
Dr Yacouba Koné: Les partenaires sont d’un apport capital pour nous. Ils nous appuient à travers des formations et l’accès aux équipements. Y compris dans l’élaboration des plans stratégiques de lutte contre les maladies, la prévention et la riposte contre les épidémies. Les partenaires apportent aussi une assistance technique et une aide dans le financement des activités inscrites dans les plans.
L’Essor:
Quelles sont les perspectives de renforcement de notre système de santé face
aux épidémies ?
Dr Yacouba
Koné: Nous sommes toujours dans le renforcement de la communication et de la
sensibilisation de la population sur la vaccination contre les maladies à
potentiel épidémique. Il y a aussi celui de la surveillance à tous les niveaux,
y compris les cordons sanitaires et les points d’entrée. Nous sommes en train
de solliciter le soutien des partenaires pour renforcer le système et
ambitionnons de renforcer les compétences des agents pour faire face aux
maladies émergentes ou ré-émergentes. Nous avons entamé la surveillance à base
communautaire qui est au niveau de l’implémentation.
À travers cette
surveillance, la population va contribuer à détecter les pathologies et à les
rapporter aux ASC pour qu’on puisse rapidement faire face aux maladies
épidémiques. On a déjà implanté cette stratégie dans cinq districts sanitaires
à savoir : Sikasso, Kodiolo, Kolondiéba, Kati et Kangaba. Il est prévu
d’aller à échelle avec d’autres districts.
Propos recueillis par
Mohamed D. DIAWARA
Mohamed DIAWARA
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