Dépression : Les femmes sont les plus touchées

La dépression, lorsqu’elle est récurrente et d’intensité modérée ou sévère, peut devenir une maladie grave. Elle peut entraîner une grande souffrance et altérer la vie professionnelle, scolaire et familiale de la personne touchée.

Publié lundi 19 septembre 2022 à 05:22
Dépression : Les femmes sont les plus touchées

Dr Emmanuel Kamaté

Dans le pire des cas, la dépression peut conduire au suicide. Le psychologue Emmanuel Kamaté dit que c’est une maladie aux multiples facettes.

Elle est parfois difficile à déceler et touche aujourd’hui plus les femmes que les hommes.

Selon le praticien de l’hôpital du Centre hospitalo-universitaire (CHU) du Point G, la personne qui en souffre refuse de voir ses symptômes ou en sous-estime l’importance. Elle ne veut pas se plaindre, en se disant que «ça va passer». Par contre, il soutient que certains changements peuvent alerter.

La personne n’a plus envie de pratiquer des activités qui lui plaisaient auparavant et ne fait plus de projets. Elle est d’humeur instable et fait preuve d’une agressivité inhabituelle, présente des difficultés de concentration, dort moins ou au contraire beaucoup plus. La personne atteinte mange très peu ou grignote sans arrêt, elle est constamment fatiguée, se plaint «de ne pas y arriver» et semble n’avoir aucun espoir d’aller mieux. «Si ces signes sont présents, il faut absolument inciter la personne à consulter son médecin généraliste qui pourra l’orienter vers un spécialiste», prévient le psychologue.

Chez la femme âgée, deux ensembles de symptômes dépressifs sont davantage présents qu’à un autre âge : les symptômes somatiques (modification de l’appétit, perte de poids avec risque de dénutrition, voire de déshydratation dans les formes graves), les symptômes cognitifs (troubles de la mémoire des faits récents, difficultés d’attention qui peut aller jusqu’à une confusion mentale ou désorientation dans le temps et l’espace).

Le psychologue explique que les femmes dépriment pour diverses raisons. Des raisons  biologiques, notamment en ce qui concerne la pathologie affective qui jalonne la vie sexuelle et reproductive de la femme (Syndrome prémenstruel, trouble dysphorique prémenstruel, dépression du post-partum, etc.). Des raisons psychosociales sont également à l’œuvre pour augmenter le risque dépressif chez la femme.

Ce sont des raisons liées notamment à l’inégalité persistante entre les sexes dans toutes les sociétés. Le stress au travail peut amener la femme à déprimer. Aussi, le fait que les femmes portent une charge disproportionnée dans les responsabilités dans la gestion du ménage et de la famille, en guise de «second emploi» à leur fonction salariée.

Selon le psychologue, la dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive), une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.

Elle  survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois, voire des années. Les symptômes doivent donc durer au moins deux semaines et être présents presque tous les jours. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeure (grave).

Chez les femmes, la dépression peut être légère, modérée ou moyenne et majeure/profonde ou grave). à cela s’ajoute, la dépression post-partum.

Il précise que celle-ci a une forte origine hormonale et survient chez 10 à 15% des femmes après un accouchement. La période du post-partum est néanmoins une période de fragilité avec risque d’épisodes dépressifs caractérisés, parfois psychotiques.


Cette période, entre accouchement et retour des règles, peut voir éclore un état grave de désorganisation psycho comportementale : anxiété avec agitation ou stupeur, symptômes dépressifs, méconnaissance délirante du nouveau-né avec risque d’acte médico-légal.


Par ailleurs, à la ménopause, on peut retrouver chez les femmes des symptômes dépressifs pouvant se manifester sous la forme d’une dépression mineure durable ou dysthymie, d’un épisode dépressif majeur, d’un état mélancolique avec symptômes cognitifs (troubles de la concentration, de la mémoire). Pour prévenir cette dépression, le psychologue conseille  de parler et passer du temps avec la famille, les amis ou d’autres membres de la communauté, de discuter des problèmes avec quelqu’un en qui vous avez confiance, de faire de l’exercice physique et d’éviter les dépendances. En cas de dépression, les médicaments contre la dépression ne suffisent pas à lutter contre la dépression de manière durable.

Une prise en charge psychothérapeutique est indispensable. Autrement dit, elle se soigne par les médicaments (traitements pharmacologiques par les antidépresseurs) associés à la psychothérapie. La durée du traitement peut varier entre 2 et 3 semaines jusqu’à 1 an, voire plus.


Fatoumata NAPHO

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