Faits divers, Cour d’assises : Peine capitale pour l’uxoricide

Les jurés de la Cour d’assises se sont prononcés sur l‘affaire concernant Sabré Keïta, un jeune accusé d’assassinat dont la victime n’est autre que son épouse. Pris de colère, Sabré a froidement tué sa femme. à l’origine des faits, une histoire de lessive qui a viré au drame

Publié vendredi 28 octobre 2022 à 05:31
Faits divers, Cour d’assises : Peine capitale pour l’uxoricide

La colère étant mauvaise conseillère, le jeune homme a fini par tomber sous le coup de l’infraction prévue et punie par les dispositions des articles 199 et 200 du Code pénal. Ce qui peut donner lieu à des peines criminelles. Les faits se sont déroulés en 2020, à Founé, dans la Commune rurale de Diora.


Un mercredi du mois d’avril 2020, dans cette bourgade, Sabré Keïta a demandé à sa femme Djénéba Thiénou de lui laver ses habits. Son épouse, sans refuser  d’accomplir cette tâche, lui demande de puiser de l'eau dans le puits afin qu'elle puise faire la lessive. Non content de cette sollicitation de sa bien aimée, Sabré entre en colére pour finir par battre sa femme en la rouant de coups.

Elle s'échappe et se refuge chez sa tante Paulette Dabou. Le lendemain, l'époux de la tante Marc Keita, remarque des blessures sur le corps de Djénéba, causées par la scène de ménage. Il demande aussitôt à son gendre Pobanou Keïta, père de Sabré Keïta, de l'amener au Centre de santé communautaire (Cscom) de Diora pour sa prise en charge.

Ainsi, le surlendemain le père de Sabré lui remît la somme de 5.000 Fcfa afin qu'il puisse se procurer d’un document requis, puis ramener son épouse au Centre de santé communautaire pour qu'elle puisse recevoir les soins adéquats.

Chemin faisant, en pleine brousse, il interpelle dans un premier temps son épouse, au sujet de sa dénonciation à l'agent de santé par rapport aux coups et blessures qu'il lui avait infligés avant de lui intimer à renoncer à la quête du document. Ainsi face au refus de sa femme, Sabré ne trouva mieux que de la faire descendre de nouveau de son engin, toujours en pleine brousse pour ensuite la mettre à terre comme un animal avant de l'égorger froidement avec son couteau et disparaître dans la nature.

Plus tard, le corps sans vie en état de début de putréfaction d'une dame  est découvert dans la brousse. Des recherches entamées aboutirent à l'identification du cadavre de Djénéba Thienou. Une enquête est ouverte par la Brigade territoriale de gendarmerie de Mandiakuy, laquelle enquête permet d'interpeller le mari meurtrier Sabré. Ce dernier est poursuivi et inculpé devant le magistrat instructeur pour assassinat.

Sabré s’est donc retrouvé devant les jurés de la Cour d’assises. à l’audience, l’accusé est resté constant durant toute la procédure jusqu’à la barre. Il a sans ambages reconnu les faits reprochés à lui. Puis, il a justifié son acte par un excès de colère. S’il faut le croire, cette colère s’est emparée de lui, après que sa défunte épouse l’a dénoncé à propos des coups et blessures qu’il lui avait infligés. Dans ses explications, l’accusé dit avoir eu peur de se retrouver devant les autorités pour violence sur sa femme. Alors, l’un des juges  lui demande quel choix ferait-il entre d’affronter les autorités  et tuer froidement sa femme ?

L’accusé touché de remords hocha de la tête. Puis, lorsque le président  de la Cour lui  demande de donner des détails sur les faits, Sabré explique avoir battu sa femme  pour son refus de laver ses habits et de lui demander de puiser l’eau de la vaisselle du puits. À ces dires, c’est tous facteurs qui ont fini par conduire au drame.

Il a souligné à la barre  avoir regretté son geste. « Je n’ai pas raison, je suis désolé », a-t-il clamé. L’assistance était stupéfaite d’un tel agissement de l’accusé. « Tu l’as tuée comme un mouton », a rétorqué un juge. « Oui », a-t-il répondu en baissant la tête.

Le parquet lui demande s’il avait bu avant de commettre l’acte et s’il savait que sa défunte femme portait un enfant. L’accusé a reconnu avoir un peu soulevé le coude, mais a ajouté qu’il n’était pas au courant de la grossesse de son épouse.

Selon le ministère public, son acte était purement prémédité. Dans son réquisitoire, il fera d’emblée savoir que l’assassinat équivaut à la peine capitale. « Il n’y a pas eu de contestation, l’accusé a été clair. Il a agi avec préméditation. Il a attendu qu’ils soient en brousse pour pouvoir la tuer sauvagement », a-t-il dit. Pour lui, l’accusé a fait perdre non pas une vie mais plusieurs.

Le défenseur des citoyens a brandi des documents attestant la grossesse. Histoire de montrer la gravité des faits. L’avocat général a requis de le maintenir dans les liens de l’accusation sans de circonstances atténuantes. La défense qui n’était pas de cet avis a plaidé  le fait que son client ne disposait pas de toutes ses facultés mentales. Pour elle, l’acte n’était pas prémédité et il n’était pas non plus sous l’effet de l’alcool.

Elle a souligné que le certificat médical comportait des failles d’où le doute tout en ajoutant que son client souffre de pathologie mentale au moment des faits. Selon elle, il présentait une dépression au moment des faits. Toujours pour la défense, l’accusé n’a pas supporté le refus de sa femme de laver ses habits sans qu’il ne puise l’eau de la vaisselle. La Cour, après débats, a reconnu coupable l’accusé avant de le condamner à la peine capitale. 

Tamba CAMARA

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