En dépit de la rigueur des textes punissant les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie, le phénomène semble se banaliser de nos jours au point que pas un seul instant ne passe sans qu’un ou plusieurs cas ne soient porter à la police. Les victimes de leur coté, continuent de crouler sous le poids de la naïveté et de la fausse apparence que leurs vis-à -vis laissent apparaître.
Comme s'ils sont dépourvus de toute capacité de réflexion ou d'analyse, ces personnes se laissent facilement convaincre par le premier qu'ils rencontrent fortuitement et s'ouvrent totalement à ce dernier. Résultat : Ils se font finalement anarqués et ne s'en rendent compte que lorsqu'il est trop tard. Généralement, en dehors de nos sœurs qui sont le plus souvent victimes de ces manèges, les commerçants aussi n’en sont pas epargnés.
H.Cissé ne dira pas le contraire. En l’espace d’un temps, lui qui a été arnaqué pour un montant de 130 millions de Fcfa. Spécialisé dans ce domaine, l’homme de la quarantaine d’années a longtemps troublé le commerce des vendeurs grossistes dans les différents marchés de Bamako et ses environs. Selon les informations, il avait une technique aussi simple qu’efficace. Ciblant uniquement les grossistes, il se présentait à ceux-ci comme un agent d’une société qui achetent des appareils électroniques notamment les téléphones portables haute gamme. Dans cette stratégie, en rabatteur, il rassurait les grossistes d’aller vendre leurs appareils auprès de sa société en leur prometant de toujours payer l’argent dans le délai.
Les bons comptes font les bons amis, dit-on. Au fil du temps, ces derniers ont fini par placer en lui une confiance aveugle du fait de ses services qu’il assurait à la lettre. Il est arrivé même des fois que ces commerçants lui fournissent régulièrement en appareils électroniques qu’il prenait soin d’écouler dans la semaine et reversait l’argent des ventes. Ces combines étaient telles que les commerçants aveuglés par le profit qu’il leur apportait ne voyaient rien. Une confiance qu’il mettra à profit pour gruger les commerçants. Et toutes les tentatives pour le joindre restaient vaines.
Il escroquait ses victimes avec de fausses factures de sa société fictive pour ensuite disparaître dans la nature avec les sommes perçues des ventes aussi bien que les appareils. S’il faut croire nos sources, par cette technique, il aurait fait d’innombrables victimes dans le milieu des commerçants d’appareils électroniques. Ceux-ci aussi ne diront pas le contraire, eux qui se sont laissés berner par les marchés qu’il leur offrait. Certains se sont vus déposséder de sommes allant de 2 à 10 millions, voire 30 millions de Fcfa.
Toute chose a une fin et il a fini par tomber dans les mailles du filet des hommes du divisionnaire Santigui Kamissoko en charge du commissariat de police de Koulouba. Son interpellation est intervenue suite à une plainte introduite auprès de ladite unité de recherches. De sources policières, autant les victimes étaient nombreuses, autant les plaintes affluaient dans les différents commissariats et brigade de gendarmerie à son sujet.
Tout comme dans d'autres affaires, dont le dénouement nécessite une implication policière, la collaboration et le renseignement ont été les meilleurs alliés des limiers, afin de mettre fin aux agissements de cet escroc hors pair. Ainsi, il a fallu au divisionnaire Santigui, la plainte d’un des commerçants victimes. L’homme avait arnaqué ce dernier pour plus de 24 millions de Fcfa. Face une pareille somme, les limiers n’ont pas mis du temps à réagir.
Une enquête est aussitôt ouverte, puis confiée au chef de la police judiciaire, l’adjudant de police Soungalo Traoré de tout faire pour lui mettre la main dessus. La réaction ne s’est pas fait attendre. La traque a, alors débuté pour l’escroc. Sans qu’il ne le sache, il était discrètement recherché. En fins connaisseurs, les hommes du divisionnaire Santigui ont, par des techniques propres à eux, dénicher le jeune homme dans un des secteurs de Moribabougou. Interpellé, puis conduit manu militari dans les locaux, il a sans ambages reconnu les faits reprochés à lui par ses victimes qui ne cessaient d’affluer au commissariat après son arrestation.
Dans ses déclarations, il a reconnu avoir fait des affaires avec ses victimes avec qui, il prenait des appareils téléphoniques pour les revendre auprès de d’autres commerçants. Selon ses dires, il serait victime d’arnaque par quelqu’un à qui il remettait lui aussi les appareils d’où son incapacité de rembourser ses victimes. Ces explications étaient simplistes pour les limiers qui n’ont pas hésité à faire atterrir son dossier devant le juge du Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako pour qu’il réponde de ses actes.
Tiedié DOUMBIA
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