Processus d’élaboration du Budget 2024 : Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques

Les perspectives macroéconomiques de notre pays incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable, malgré un regain de la croissance du PIB, a souligné le ministre de l’économie et des Finances à l’ouverture des travaux

Publié vendredi 17 février 2023 à 06:38
Processus d’élaboration du Budget 2024 : Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques

En dépit des effets négatifs de la crise entre l’Ukraine et la Russie ainsi que de l’embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) imposé à notre pays durant 6 mois en 2022, le contexte macro-économique sur le plan national qui prévaut à l’élaboration du budget 2024 est plutôt rassurant.


Ce contexte macro-économique se caractérise par une amélioration progressive de la situation sécuritaire et sociopolitique avec en toile de fonds, la montée en puissance de l’Armée malienne. Il faut rappeler que la gestion budgétaire au Mali a basculé il y a cinq ans en mode budgets programmes conformément à la loi n° 2013-028 du 11 juillet 2013.

Le taux de croissance réelle du Produit intérieur brut (PIB), estimée à 3,7% en 2022, devrait s’accélérer en 2023 pour atteindre 5,2% en 2024. Ces assurances ont été données par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousseini Sanou, à la faveur de la conférence de lancement du processus budgétaire 2024 tenue, hier dans un hôtel de la place. C’était en présence du directeur général du budget, Ahmadou Tijani Haïdara et du coordinateur du groupe de dialogue économie, finances et développement du secteur privé et de la statistique, Albert Nshimyumuremryi.

La présente conférence a abordé trois thèmes importants pour le processus budgétaire 2024. Le premier thème a porté sur «la Problématique de l’évaluation de la performance des programmes : les acquis, les contraintes et défis». Le second avait trait au «processus d’élaboration du budget et l’articulation entre les documents de planification stratégique nationale et les documents budgétaires : enjeux, bonnes pratiques et perspectives d’amélioration». Le troisième thème était relatif à «l’amélioration du contrôle budgétaire : les acteurs et leurs rôles».

Selon le ministre de l’Économie et des Finances, la composition des panelistes qui reflète la diversité des acteurs, permettra d’éclairer le public entre autres sur les innovations du contrôle dans le cadre du budget programmes, les enjeux d’un contrôle budgétaire réussi, les risques liés à l’inefficacité du contrôle budgétaire et le rôle du contrôle citoyen.

 

PRESSION FISCALE 14,1% DU PIB- Parlant de l’inflation, le ministre Sanou a assuré que celle-ci demeure maitrisé et devrait se situer en dessous de la norme communautaire de 3% grâce aux efforts conjugués du gouvernement, des acteurs du monde économique et une bonne campagne agricole. Le patron du département de l’économie et des Finance a ensuite fait savoir que, pour ce qui concerne les premières estimations de l’exécution budgétaire 2022, la mobilisation des recettes fiscales est assez satisfaisante avec un taux de pression fiscale qui se situe à 14,1% du PIB contre une prévision de 14,0%.

L’exécution des dépenses a été contenue dans la limite des dépenses prévues soit 20,4% du PIB contre une prévision de 22,5%. Le niveau du déficit budgétaire est ressorti à 4,7% du PIB nettement meilleur que la prévision de 5,3%. « L’année budgétaire 2023 démarre sous de bons auspices, le gouvernement maintiendra les efforts pour l’amélioration de l’exécution budgétaire à travers le double objectif d’intensification de la mobilisation des ressources intérieures et d’efficacité des dépenses de l’administration», a indiqué le  patron de l’hôtel des Finances.

Pour l’exercice 2024, Alousseini Sanou a fait savoir que les perspectives macroéconomiques de notre pays incitent à la mise en œuvre d’une politique budgétaire prudente et responsable, malgré un regain de la croissance  du PIB.

«La politique budgétaire vise un objectif de déficit budgétaire de 4,5% du PIB en 2024 compte tenu de nombreux engagements du gouvernement notamment dans le cadre du renforcement des acquis en matière de défense et de sécurité ainsi que de l’amélioration des infrastructures socioéconomiques de base. Il reste entendu qu’à moyen terme, la politique budgétaire s’inscrirait dans la dynamique de revenir progressivement au critère de convergence communautaire de 3%», a-t-il détaillé.

Pour le patron de l’hôtel des Finances, cette reprise économique doit être consolidée et renforcée à travers une planification budgétaire et une amélioration de la qualité de la dépense publique en veillant sur la viabilité à long terme des finances publiques.


Il ressort de la présentation du directeur général du budget que la progression des dépenses militaires et de sécurité est constante depuis 2019. Ainsi, les dépenses militaires en termes d’exécutions sont passées de 299,080 milliards de Fcfa en 2019 à 459,378 milliards de Fcfa en 2022. Selon Ahmadou Tijani Haïdara, le montant inscrit dans la Loi de finances de 2023 est de 440, 934 milliards de Fcfa et les dépenses de sécurité en termes d’exécutions sont passées de 97,284 milliards de Fcfa en 2019 à 152,466 milliards de Fcfa en 2022.


A ce niveau, le montant inscrit dans la Loi de finances de 2023 est de 171,905 milliards Fcfa.

Albert Nshimyumuremryi s’est réjoui du fait que cette conférence est désormais une tradition bien ancrée au Mali et qu’elle constitue un rendez-vous majeur de dialogue entre le gouvernement et ses partenaires techniques et financiers.   

Babba COULIBALY

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