Le conflit de leadership a conduit au pluralisme syndical au sein de la police
La démilitarisation de la Police nationale, intervenue après la révolution de mars 1991, a amené la corporation à se doter d’un syndicat pour la défense des intérêts des fonctionnaires de la police. C’est dans cet esprit que la Section syndicale de la police nationale (SPN) a été portée sur les fonts baptismaux.
Malheureusement le conflit de leadership a conduit au
pluralisme syndical au sein de la police.
La corporation compte aujourd’hui une douzaine de syndicats; à savoir : les deux SPN, l’une est affiliée à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et l’autre à la Centrale syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Il y a aussi le Syndicat national de la police (Synapol), le Syndicat national des officiers de la police (Synop), le Syndicat national des commissaires de police (Synacompol), l’Alliance police nationale (APN), le Syndicat autonome de la police (Sap), le Syndicat pour le renouveau de la police nationale (SRPN), l’Alliance police République du Mali (APRM), le Syndicat libre de la police (Sylipol). Le Syndicat de la police nationale pour la refondation (SPNR), le Syndicat indépendant de la police (Sip) et le Syndicat pour l’honneur et la dignité des fonctionnaires de police complètent le tableau.
Conflit de leadership- Le président du Sap, l’adjudant
de police Bougouna Baba Dembélé, explique que certains syndicats de la police
sont affiliés aux centrales syndicales, mais d’autres sont autonomes ou libres.
Il rappelle que la SPN a vu le jour après les événements de mars 1991. Mais, il
existait avant la Conférence nationale, la Coordination des sous-officiers de
toutes les corporations.
Le commissaire de police, Jean Antoine Samaké, ancien secrétaire
à l’information du Synapol, indique qu’après la démilitarisation de la police,
le corps était dans l’obligation de se doter d’une arme syndicale. Et de dire
que le 1er secrétaire général fut le camarade Hamidou Togola. Il explique aussi
que le deuxième syndicat a été créé en 2001 à la veille d’une grève, initiée
par des membres déchus du premier syndicat.
L’administration d’alors de la
police cherchait à éviter à tout prix ce débrayage des fonctionnaires de police
à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2002 que notre pays devait
abriter. Selon l’ancien secrétaire à l’information du Synapol,
l’administration a donc préféré diviser
pour mieux régner. Jean Antoine Samaké déclare que le 1er syndicat répondait
bel et bien aux aspirations de ses militants. Le conflit de leadership et
l’esprit de vengeance ont poussé d’autres à collaborer avec l’administration de
la police au détriment de la SPN et à s’inscrire dans la création d’une autre
section syndicale.
Former un seul bloc syndical- Si dans la lettre, le
pluralisme syndical n’est pas à condamner, dans l’esprit on peut s’interroger
sur la nécessité. Le président du Sap est d’accord qu’il faut aller à
l’organisation d’une élection professionnelle pour unifier les syndicats. Autrement
dit, il est d’avis de regrouper les différents syndicats en un seul.
«En 2019,
l’ancien ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de
division Salif Traoré avait tenté de le faire. Nous avions jugé nécessaire de
laisser tomber cette idée compte tenu du petit nombre des syndicats à l’époque.
On avait désigné des gens pour former le Conseil supérieur, donc un organe
consultatif au niveau de la police.
Cet organe ne dispose pas de mandat depuis le 2 septembre 2019», précise Bougouna Baba Dembélé.
Se prononçant sur l’avenir du syndicalisme au sein de la
police, le responsable syndical déplore le nombre grossissant de syndicats. À
chaque incompréhension entre militants, on en crée. Il pense que cela va jouer
sur les actions à mener dans la défense des intérêts du corps et par ricochet
affaiblit l’association.
Sur le cas de
l’Association des retraités, le patron du Sap fait sien ce slogan : «policier
un jour, policier toujours». Il explique se reconnaître dans cette association.
«Nous sommes des policiers, si nous ne sommes pas en fonction, nous sommes des
retraités. Que les fonctionnaires de police partent à la retraite qu’ils adhèrent
volontairement ou pas, c’est des retraités. Et ils ont le choix d’être
militants ou sympathisants du bureau», souligne Bougouna. Celui qui trouve que
la démocratie a favorisé la prolifération des syndicats de police trouve que
c’est à l’administration d’exiger des syndicats de respecter leurs statuts et règlement,
de faire un congrès pour élire leurs représentants. Il déplore une mauvaise
coordination des actions syndicales.
Jean Antoine explique que la Synergie des syndicats de la
police a été mise en place. Elle regroupe tous les comités pour bien coordonner
les actions. «La Synergie des syndicats a vu le jour à la suite des événements
du 18 août 2020 qui ont vu la fin du régime de l’ancien président Ibrahim
Boubacar Keïta. L’initiative est de fédérer les actions pour satisfaire les doléances».
Il reste assez perplexe sur
l’avenir du syndicalisme au sein de la police. Il estime que l’espoir
peut renaitre mais avec la création d’un seul bloc syndical. «Ma vision sur le
syndicalisme à la police est qu’avec une telle division, nous réussirons avec
beaucoup de difficultés notre mission. Mais cette difficulté fera en sorte que
nous nous retrouverons un jour autour d’un seul bloc».
Par ailleurs, s’agissant de l’Association des retraités de la police, Jean Antoine affirme que tous les syndicats ne se reconnaissent pas dans cette association. Les syndicalistes sont unanimes sur le fait que la multiplication des syndicats impacte négativement la défense des intérêts des fonctionnaires de la police. Il y a la mauvaise coordination des actions et le risque que l’administration n’accorde aucune considération.
Tamba CAMARA
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