Art contemporain : Amadou Sanogo raconte l’invisible à Paris

Des silhouettes, parfois les siennes, presque tranquilles, des couleurs souvent douces, des fonds toujours monochromes, et souvent une fleur qui semble un peu perdue ou des dizaines qui foisonnent… Les œuvres que présente Amadou Sanogo à la galerie parisienne Magnin-A ne peuvent laisser aucun visiteur indifférent. Elles ressemblent bien sûr à son créateur.

Publié vendredi 13 octobre 2023 à 06:17
Art contemporain : Amadou Sanogo raconte l’invisible à Paris


L’exposition s’intitule «Yebali Lakali», prosaïquement «raconte l’invisible» en bamanankan, l’une des langues nationales maliennes. Qui mieux que Simon Njami, écrivain, essayiste, commissaire d’exposition et critique d’art camerounais, et qui a connu l’artiste alors qu’il n’était qu’étudiant pour s’exprimer sur le génie.


«L’art pour Amadou Sanogo est une chose simple». Un moyen d’expression qui permettait de dire au monde qui on était et pourquoi l’on faisait ce que l’on faisait. Le travail, loin de tout discours convenu, comme seul élément tangible de reconnaissance. Il ne s’est jamais dit Malien parce qu’il savait l’être. Il ne s’est jamais proclamé contemporain, il l’a toujours été. Et entre tous les leurres agités par des définitions ronflantes et creuses, il s’est toujours dit peintre sans autre fioriture».

Il poursuivra : «Le plus difficile, c’est de trouver une harmonie dans la toile pour que le public comprenne ce que j’essaie de dire. Ce qui importe, c’est de transmettre une vérité, le reste n’est que conventions».

Christophe Person, fondateur et directeur de la galerie du même nom, spécialisée en art contemporain africain, «aime ces figures à l’immobilité hiératique. C’est l’archétype de l’artiste dont le travail sort du cadre, un peu comme ses silhouettes dont une partie du corps sort de l’écran en arrière-plan, d’où ils sont supposés prendre la pause.

Amadou Sanogo parvient à créer une impression de profondeur de champ et, tout à coup, la scène se joue même si on ne reconnaît ni le décor, ni les acteurs. Quand je me remémore que la perspective a été inventée au XVe siècle en Italie, je me demande toujours si les artistes comme Sanogo se jouent ou se passent simplement de ce procédé… d’importation».

Amadou Sanogo est en train de créer un centre culturel qui permettra notamment à des jeunes de travailler. Encore en travaux, il portera le nom de Makôrô, en hommage à sa mère, Binta Diarra. Car dans l’histoire des Diarra, on ne cesse de faire l’éloge de Makôrô. La peinture y sera bien sûr présente, mais aussi la sculpture, le design, la littérature, le théâtre, des ateliers de curiosité pour les enfants… Sans oublier une place laissée aux conteurs.

Situé sur les hauteurs de la «colline du pouvoir de Sokonafing, en Commune III à Bamako, le centre sera bâti sur une surface de 800 m2 et à deux niveaux. Le gros œuvre, selon l’expression consacrée des entrepreneurs, est quasi terminé, sous la supervision de l’architecte Sébastien Philippe, ami de longue date d’Amadou Sanogo. Il ouvrira, selon les prévisions en 2025.

Youssouf DOUMBIA

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