Les athlètes et les techniciens sont divisés sur la question
À chaque mois de Ramadan, la question revient dans toutes les discussions : jeûner et pratiquer le sport comporte-t-il des risques ? Le sujet divise les spécialistes. Alors que certains disent que le jeûne peut être dangereux pour les sportifs en activité (ces spécialistes évoquent notamment le risque de trouble cardiaque), d’autres disent qu’on peut bien pratiquer le sport pendant le mois de Ramadan. Pour le Pr Alassane Diarra, cardiologue au Centre hospitalier mère-enfant - Le Luxembourg, les sportifs ne doivent pas prendre le risque de jeûner.
«À chaque mois de Ramadan, nous recevons beaucoup de patients à la cardiologie qui souffrent de problème cardiaque et la plupart sont des sportifs. L’année dernière, un footballeur international a eu des problèmes à cause de ça. Après son traitement, je lui ai fortement déconseillé de jeûner et pratiquer le sport de haut niveau», confie le cardiologue, ajoutant que «la pratique est très dangereuse».
Selon lui, le joueur dont il n’a pas révélé l’identité, a eu un malaise alors qu’il faisait du jogging et a dû être évacué à l’hôpital. Le Pr Alassane Diarra assure que le jeûne affaiblit le corps et expose le sportif à la déshydratation qui peut provoquer un trouble du cœur. «Pour moi, les sportifs doivent s’abstenir de jeûner, ceux qui le font s’exposent fortement à des maladies et aux accidents cérébraux vasculaires», conclut le Pr Alassane Diarra.
Dr Nouhoum Bagna Baby abonde dans le même, lorsqu’il affirme que la pratique du sport déshydrate le corps, tout comme le jeûne. Pour ce médecin sportif, faire du sport et jeûner est une majoration de la déshydratation et pour un sportif de haut niveau, c’est déconseillé. «Malheureusement, fait remarquer Dr Nouhoum Bagna Baby, je connais beaucoup de joueurs qui observent le jeûne et en même temps disputent les compétitions. Pour la plupart, ils ne peuvent pas tenir 90 minutes et demandent généralement à être remplacés pendant le match.
Ils doivent savoir que ce n’est pas bon pour leur santé». Toutefois, le médecin sportif précise que le jeûne n’est pas interdit pour les sportifs de haut niveau. «Un sportif qui observe le jeûne peut faire le sport après la rupture du jeûne et après avoir mangé des fruits. Mais là aussi, s’empresse-t-il d’ajouter, il ne doit pas faire de sport intense, parce que ça peut jouer sur le cœur». En conclusion, Dr Nouhoum Bagna Baby estime que l’idéal pour un sportif musulman, «c’est arrêter le sport pendant le Ramadan».
QU’EN PENSENT LES SPORTIFS ?-Les avis sont partagés et le choix est difficile à faire. D’un côté, il y a la pression des équipes et l’exigence de résultats pour les sportifs de haut niveau et de l’autre côté, l’obligation pour tous les musulmans en bonne santé d’observer le jeûne pendant le mois de Ramadan. Lors de la 31è édition du Meeting d’athlétisme de San, certains athlètes ont subi le contrecoup du jeûne avec à la clé des résultats qui tranchent avec leurs performances habituelles dans les compétitions nationales.
Parmi ces athlètes, figure Biba Sidibé de l’AS Police, qui a participé aux épreuves des 1.500 et 5.000m. «Sans faire la mauvaise perdante ou mettre en doute la valeur de Thiémani Dembélé (la vainqueur de la course, ndlr), j’avoue qu’au 8è tour du 5.000m, j’ai perdu la tête du peloton parce que j’étais trop fatiguée à cause du jeûne. La même chose s’est produite lors de l’épreuve du 1.500m, révèle notre interlocutrice.
Pourtant, mon entraîneur m’avait conseillé de ne pas jeûner le jour de la compétition. Je n’ai pas écouté ses conseils et je suis retournée à Bamako sans une seule médaille d’or». Pour Biba Sidibé, il faut faire le choix entre le jeûne et le sport parce que c’est difficile, voire impossible de concilier les deux, estime-t-elle.
L’athlète de l’Usfas, Djibril Doucouré partage l’avis de la multiple championne du Mali des 1.500 et 5.000m et assure lui, aussi, avoir perdu à San parce qu’il a participé aux concours du lancer de poids et de disque dans les mêmes conditions. «Lors de la finale du lancer de disque, j’étais très fatigué et je n’avais plus la force de lancer. Je n’ai plus aucun doute là-dessus, le jeûne joue sur la performance des sportifs», dit Djibril Doucouré.
Sans dire le contraire, Zéïnabou Maïga, une spécialiste du 400m, pense que c’est une question d’habitude et s’appuie sur son expérience personnelle. «Je fais ça depuis le bas âge et je n’ai aucun problème. J’ai participé au meeting de San étant à jeun, mais cela ne m’a pas empêché de remporter la médaille d’or. C’est vrai, après la rupture du jeûne, j’étais très fatiguée et j’avais du mal à manger, mais pour moi, c’est bien possible d’observer le jeûne et en même temps, faire du sport», témoigne Zéïnabou Maïga. Le milieu de terrain du Réal Makan Samabaly a choisi la formule qui consiste à rembourser, comme on le dit, les jours sautés pendant le mois de Ramadan. «Je fais ça depuis quelques années parce que c’est impossible pour un footballeur de jeûner et jouer à fond un match. Le sport de haut niveau, explique-t-il, demande beaucoup de calories et on ne peut pas passer toute une journée sans boire, ni manger et prétendre être au top pour un match». Et de conclure : «Pour moi, il n’y a pas de problème dès lors qu’on a la possibilité de faire une séance de rattrapage après le mois de Ramadan».
Pour un imam du Badialan 3, Ibrahim Sylla, le jeûne est obligatoire pour tous les musulmans pendant le mois de Ramadan sauf pour les personnes malades, celles qui souffrent de maladie mentale, les voyageurs et les femmes indisposées. «La pratique du sport pendant le mois de Ramadan n’est pas interdit par la charia. On peut bien jeûner et pratiquer le sport, tout dépend de la personne», estime cet imam que nous avons rencontré après une séance de «tafsir».
Pour sa part, un spécialiste français estime que le jeûne est la meilleure façon de débarrasser le corps des toxines et des cellules défectueuses. Le foie est particulièrement visé par cette détoxication : ce dernier étant au repos pendant le jeûne, la fonction biliaire est moins présente. La purification se fait plus facilement. Pour un autre, cela dépend du sport pratiqué et surtout de son intensité.
«En règle générale, explique-t-il, on pratique le jeûne pour mettre le système digestif au repos, détoxifier le corps, le nettoyer, le purifier. L'apport énergétique est donc nul, voire faible et pratiquer une activité intense est déconseillée. En revanche, pratiquer un sport doux, notamment la marche, peut-être recommandé pendant le mois de Ramadan».
Djeneba BAGAYOGO
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