Kouadio Konan, le chargé d’affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Mali
L’atmosphère était bon enfant et les
discussions ont commencé avant même le coup d’envoi de la rencontre avec ce
pronostic de Kouadio Konan. «Je vois un match serré, les deux équipes se
connaissent très bien, mais à la fin, c’est mon pays qui va se qualifier. C’est
en tout cas mon souhait», lance le diplomate à l’endroit de ses invités du
jour.
Mais le match commence mal pour la Côte
d’Ivoire qui concède un penalty après seulement 15 minutes de jeu. Du côté
ivoirien comme de celui du Mali, tout le monde retient son souffle. Et quand
Adama Traoré «Noss» rate le penalty, Kouadio Konan pousse un ouf de
soulagement.
Le Mali domine dans tous les compartiments et
multiplie les alertes dans la surface ivoirienne. À chaque occasion des Aigles,
le chargé d’affaires de l’ambassade ivoirienne au Mali s’agite sur sa chaise.
Heureusement pour lui, aucun but ne sera marqué avant la mi-temps, ce, malgré
l’expulsion à la 43è minute du défenseur des Eléphants, Odilon Kossounou. «Je
suis heureux qu’on soit allé à la mi-temps avec le score de 0-0.
Le Mali a bien joué et aurait pu mettre au moins un but», avoue Kouadio Konan,
avant de renchérir : «On va se racheter en deuxième mi-temps, mais quelle
que soit l’équipe qui va gagner, je serai content parce que je me sens bien au
Mali. Ici, je suis chez moi, la population malienne est très chaleureuse.
La vie au Mali fait du bien, mon seul
problème, c’est le fait que je ne parle pas encore bambara, alors que je suis à
ma 2è année ici». Quelques minutes plus tard, la 2è période
démarre. «C’est maintenant que nous allons marquer, j’ai confiance aux
Éléphants», répète Kouadio Konan, sourire aux lèvres. Mais quelle ne sera la
surprise du diplomate ivoirien de voir les Aigles débloquer le tableau
d’affichage grâce à Nene Dorgéles, un joueur d’origine ivoirienne.
«Oh petit, n’oublie pas que ta Maman est
ivoirienne. Comment peux-tu nous faire ça» réagit le diplomate. «Vous avez vu
qu’il n’a même pas célébré son joli but, Nene est bien éduqué. Ce but ne va pas nous empêcher de gagner ce
soir», ajoute Kouadio Konan.
Plus les minutes passent, plus la tension
monte dans l’assistance. À la 90è minute, alors que l’affaire semblait pliée
pour le Mali, Simon Adingra égalise pour la Côte d’Ivoire. Le chargé d’affaires
de l’ambassade ivoirienne laisse éclater sa joie, avant de demander des pizzas
pour les invités. Après cette égalisation inespérée, place aux prolongations.
La Côte d’Ivoire revient progressivement dans le match, la confiance change de
camp et quand Oumar Diakité marque le but de la victoire pour les Éléphants,
Kouadio Konan s’agenouille sur le tapis pour rendre grâce à Dieu. «Cette
victoire, nous la dédions à Dieu, c’est notre CAN, on a été humilié au stade
Alassane Dramane Ouattara par la Guinée équatoriale (4-0). Ensuite, l’équipe a
été repêchée et voilà le résultat. C’est incroyable ça», s’exclame le
diplomate, qui conclura, en rendant hommage aux Aigles. «Je félicite le Mali
qui a réalisé un parcours honorable. Aujourd’hui, le Mali a été meilleur, mais
la chance a choisi le camp de la Côte d’Ivoire. En football, le meilleur ne
gagne pas toujours», dira Kouadio Konan.
Après les Aigles, ce sont les Léopards de la RD Congo qui se dressent désormais sur la route des Éléphants pour une place en finale. Le match est prévu ce mercredi à 17h au stade de la Paix de Bouaké. L’autre demi-finale entre le Nigeria et l’Afrique du Sud se jouera également le mercredi à 20h au stade Alassane Ouattara d’Abidjan.
Djeneba BAGAYOGO
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