Spécial 20 janvier, #Mali : Moussa Traoré, un des premiers gardes du Mali: «Depuis que l’armée a été créée, je n’ai jamais vu autant d’engins»

Natif de Bougouni, l’adjudant-chef à la retraite est né en 1944. Il est incorporé à la garde républicaine le 2 février 1960 et mis à la retraite en novembre 1991. L’octogénaire nous livre ses impressions sur son parcours militaire et les récentes victoires remportées par les Forces de défense et de sécurité

Publié vendredi 19 janvier 2024 à 07:24
Spécial 20 janvier, #Mali : Moussa Traoré, un des premiers gardes du Mali: «Depuis que l’armée a été créée, je n’ai jamais vu autant d’engins»

L’Essor : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à choisir  le métier des armes?

Moussa Traoré : Depuis l’enfance, je voulais être militaire. à l’indépendance j’ai compris qu’il fallait être militaire pour défendre le pays. À l’époque, le président Modibo Keïta disait que  tous les Maliens se considèrent comme militaires pour que le Mali se développe. C’est la raison pour laquelle, j’ai préféré être garde. Cela a été une chance pour moi, puisque les Maliens ne pouvaient être recrutés à la garde républicaine sans passer par l’armée française. Donc, mon cas a été exceptionnel.

L’Essor : Parlez-nous de votre parcours professionnel ?

Moussa Traoré : J’ai été d’abord muté  à la 6è compagnie à Tessalit. C’était pour aller compléter l’effectif  des militaires  dans cette zone du pays.  Nous avons quitté le 14 juillet  1964  Bamako pour nous rendre au  Nord. Je suis resté jusqu’en 1966. à mon retour, j’ai été désigné étant caporal-chef pour un peloton 1 à Ségou.  à  la garde républicaine, après la titularisation, la nouvelle recrue devient caporal. Quelques années, elle passe caporal-chef. C’est ce qui est appelé chez nous brigadier-chef.

Si l’agent  ne fait pas de peloton,  il est maintenu à ce grade jusqu’à la retraite.  J’ai eu la chance d’aller faire un peloton 1. Après, je suis revenu. Trois ans plus tard, j’ai été redésigné pour faire le peloton 2  afin d’être  spécialisé  en comptabilité. Cette formation s’est déroulée à l’école  de la police nationale. C’est ainsi que je suis devenu sergent. étant comptable, j’ai été muté à l’école militaire inter arme de Kati (Emia). De Kati, l’Emia a été transférée à Koulikoro. En 1974, j’ai rejoint mon corps d’origine. Depuis lors, je suis resté au camp de garde jusqu’à ma retraite en 1991 comme comptable de matériels. Tout militaire doit se considérer comme instructeur. Nous apprenons cela depuis à la formation commune de base.

L’Essor: Peut-on connaître les difficultés que vous avez rencontrées durant votre carrière ?

Moussa Traoré : J’ai fait un séjour très dur quand j’étais à Tessalit au poste Aitelkawa. C’est à la frontière Mali-Algérie. Durant le temps que nous avons passé, il était difficile pour nous  de connaître les périodes de l’année. Il n’y avait rien. Nous n’étions pas dans les conditions. C’est un lieu qui est intenable. Nous avons beaucoup souffert. Ce sont des épisodes que je ne pourrai pas oublier de ma vie. Malgré tout, nous avons tenu. C’était l’amour de la patrie. à l’indépendance, nous étions prêts à tout. Nous étions prêts pour cela.


L’Essor : Et  votre regard sur l’Armée malienne depuis sa création ?

Moussa Traoré : Nous avons des matériels aujourd’hui. Depuis que l’Armée a été créée, je n’ai jamais vu autant d’engins. Pour être militaire, il faut absolument les moyens. Actuellement, nous avons les moyens. Le Mali avait des armes sophistiquées, mais ce n’était pas assez. Il n’y a pas  de comparaison possible.

L’Essor : Qu’est-ce que vous pensez de l’acquisition des matériels et du recouvrement  de l’intégrité territoriale ?

Moussa Traoré : C’était le souhait de tous les Maliens que l’Armée ait des matériels. Du fait que nous sommes armés jusqu’à ce point,  c’est un plaisir pour nous tous. Nous ne pouvons rien faire sans les armes. Là, où l’armée est aujourd’hui, nous en avons beaucoup. Les Maliens ne savaient pas comment ils allaient récupérer ces zones perdues, surtout Kidal. Sachant que nous étions victimes d’un complot international. C’est une surprise le fait de récupérer cette partie du territoire.

L’Essor: Êtes-vous satisfait de l’engagement actuel de l’Armée sur le front ?

Moussa Traoré : Je suis totalement satisfait. En voyant les troupes, nous sentons qu’elles ont le moral haut. Ça se voit que les militaires sont dans les conditions. Je leur souhaite du courage et une bonne continuation.

L’Essor : Que préconisez-vous comme conseils à la jeune génération ?

Moussa Traoré : Le chemin pris  doit être suivi correctement. Le monde entier suit de près le Mali, nous sommes devenus les éléments précurseurs. Le Mali est un exemple. En reculant, nous  allons décevoir plus d’un. Les Maliens sont aimés à l’extérieur, grâce au courage des chefs actuels.


L’Essor : Votre mot de la fin ?

Moussa Traoré : Nous sommes dans un pays très vaste, il faut absolument des hommes. Nous avons des équipements militaires, mais il faut  des hommes. Les chefs entendront et ils comprendront mon message.

Propos recueillis par

Namory KOUYATE

Lire aussi : Région de Bougouni : L’armée détruit deux bases des groupes terroristes

Les Forces armées maliennes (FAMa) continuent avec abnégation leur mission d’escorte des camions transportant du carburant dans notre pays. C’est ainsi que dans le cadre d'une mission d'appui aérien au profit d'un convoi de carburant sur l'axe Kadiana-Kolondiéba-Bougouni, l' aviation a effec.

Lire aussi : 2è session du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération AES : C'est parti pour la réunion des Hauts fonctionnaires

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a présidé, ce lundi 15 décembre, l'ouverture des travaux des Hauts fonctionnaires de la Confédération AES devant se tenir jusqu'au18 décembre dans notre pays..

Lire aussi : Sécurisation du territoire : Plusieurs terroristes neutralisés par les FAMa

Entre opérations terrestres ciblées et frappes aériennes de précision, les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené, du 12 au 14 décembre 2025, une série d’actions offensives contre des groupes armés terroristes dans plusieurs régions du pays. L’état-major général des Armées dresse .

Lire aussi : Kéniéba : célébration du centenaire de l’école de Sitakily

Le lundi 8 décembre, ils sont venus de Djebé, Boureya, Kandiona, Saramakana, Waliya et de tout le Mali pour célébrer le Centenaire de l’École fondamentale de Sitakily..

Lire aussi : Cartographie de la fertilité des sols : Un programme régional de 3 ans lancé

Le Programme régional de cartographie de la fertilité des sols en Afrique de l’Ouest a été officiellement lancé, vendredi dernier, dans notre pays par le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, Amadou Cheick Traoré, dans les locaux du laboratoire de technologie alimentaire du .

Lire aussi : Réflexion sur le développement : Le PNUD et les acteurs nationaux se concertent

Le Programme des Nations unie pour le développement (Pnud), en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a organisé, jeudi dernier dans un hôtel de Bamako, un cadre stratégique de réflexion de haut niveau sur le développement. Objectif : S.

Les articles de l'auteur

Abdoul Niang Journaliste, analyste politique et influenceur sur les réseaux sociaux : «L’ESSOR et L’ORTM gardent encore une place essentielle dans la communication d’État, la diffusion des politiques publiques et la valorisation des institutions»

Pour Abdoul Niang, il est évident pour tout le monde que ces deux médias publics ont marqué leur époque. L’ORTM est la principale source d’information audiovisuelle au Mali depuis plusieurs décennies. Quant à l’Essor, en tant que journal d’État, il est la référence écrite officielle pour l’information institutionnelle..

Par Namory KOUYATE


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 09:32

Médias publics : Regards croisés sur l’héritage et les défis actuels de l’Essor et de l’Ortm

Dans les lignes qui suivent, nos deux interlocuteurs se sont prononcés sur les rôles de l’Essor et de l’ORTM dans l’ancrage institutionnel de notre pays, leur adaptation à l’évolution numérique, les défis et la contre-attaque dans le cadre de la guerre informationnelle.

Par Namory KOUYATE


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 08:57

Cérémonie de décorations à Koulouba : Djandjo aux soldats du pétrole

La médaille de l’Étoile d’argent du mérite national avec effigie «Lion débout» a été décernée à 31 chauffeurs blessés. Tandis que 17 opérateurs pétroliers et responsables syndicaux ont été faits Chevalier de l’Ordre national du Mali. La cérémonie de remise des distinctions s’est déroulée, vendredi dernier, au palais de Koulouba sous la présidence du Président Assimi Goïta.

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 08 décembre 2025 à 07:45

Gestion de la crise des hydrocarbures : La reconnaissance du mérite de 75 personnes

Le Président de la Transition, Grand maître des ordres nationaux, le Général d'armée Assimi Goïta a décidé de matérialiser la reconnaissance du peuple malien par l'attribution de décorations aux opérateurs pétroliers, responsables syndicaux, chauffeurs ayant accompagné l'Etat dans la gestion de la crise des hydrocarbures..

Par Namory KOUYATE


Publié samedi 06 décembre 2025 à 09:44

Redevances annuelles des sociétés minières : La part de l’État malien passe de 201 à 358 milliards de Fcfa

Cette prouesse financière est le résultat du travail acharné mené par la Commission de négociation et de renégociation mise en place par les autorités. Celle-ci a présenté hier son rapport de fin de mission au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta.

Par Namory KOUYATE


Publié mardi 02 décembre 2025 à 10:14

Clin d’œil sur Idrissa Tiama, major de la 47è promotion de l’Emia

Le major de la 47è promotion (2023-2025) de l’Ecole militaire interarmes (Emia) de Koulikoro s’appelle Idrissa Tiama de nationalité malienne. Il s’est classé premier avec une moyenne de 16 /20 devant ses camarades de différentes nationalités. Le fils de Diakaria et de Maïmouna Tiama est né le 7 février 1996 à San..

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 01 décembre 2025 à 08:32

Qui est feu général pangassy sangaré ?

Les 343 officiers d’active de la 47è promotion de l’École militaire interarmes (Emia) de Koulikoro peuvent être fiers du parcours exemplaire de leur parrain au sein de l’Armée malienne. Feu Général de brigade Pangassy Sangaré, puisqu’il s’agit de lui, nait le 11 juin 1947 à Kati. Il entame son parcours à l’école militaire préparatoire de Saint-Louis entre 1959 et 1961..

Par Namory KOUYATE


Publié lundi 01 décembre 2025 à 08:30

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner