Spécial 8 mars 2025, Maïmouna Doumbia dite Kochien : Une icône des planches et de l’écran

L’art dramatique a connu ses heures de gloire vers la fin des années 1980 avec des œuvres d’auteur comme Wari ou Féréké Gnamibougou. De belles œuvres du Kotèba national, dirigé par Ousmane Sow, qui ont effectivement reflété les tares de notre société et dans lesquelles nous nous sommes reconnus.

Publié vendredi 07 mars 2025 à 09:22
Spécial 8 mars 2025,  Maïmouna Doumbia dite Kochien : Une icône des planches et de l’écran

Ces thématiques ont été mises en valeur par des grands interprêtes comme Habib Dembélé dit Guimba, Michel Sangaré, Magma Gabriel Konaté, Maïmouna Hélène Diarra, Cathérine Koné, mais aussi et surtout par Maïmouna Doumbia qui a tenu le rôle de l’aide-ménagère Kochien. à l’époque, l’espoir de la renaissance du théâtre malien a été caressé par les amateurs du 4ème art. Mais hélas, le théâtre de sensibilisation est passé par là. Qu’à cela ne tienne, ces comédiens de talent se sont presque tous tournés vers le cinéma. C’est le cas de notre héroïne Maïmouna Doumbia.

De 1990 à nos jours, elle a évolué dans une trentaine d’œuvres cinématographiques du Mali et d’ailleurs. Entre autres, elle fut actrice principale dans les films comme : «Toulaye», un long métrage de Salimata Tapily avec l’Association des femmes de l’images (AFIM), en 2022 et 2021, elle a tenu les rôles principaux dans les séries «Divorce» et «Héritage» de Yeta Digital TV. Fousseyni Maïga aussi lui a fait appelle pour ses séries «Fanga» et « Dimanche à Bamako». En 2019, le même réalisateur lui confie le principal du long-métrage «Le voile secret ». Le film de fiction «Sheytane» de Hassane Kouyaté en 2018 et l’année d’avant, c’était la série Les capitales africaines «Bamako» de Canal+.

Enfin, dans le long-métrage documentaire «Fatow» ou les fous de Fousseyni Maïga, qui était en sélection au 29è Fespaco, elle tient un rôle majeur. Quant au théâtre, la plupart des metteurs en scène qui ont su exploiter son talent et son expérience sont en dehors de nos frontières.  Ainsi, de 1995 à nos jours, Kochien a joué dans une dizaine de pièces de théâtre au Burkina, Sénégal et en France. Avec «Hamlet», du célèbre écrivain anglais Shakespeare, Maïmouna effectue une tournée de trois ans de 2005 à 2008 au Sénégal, France, Allemagne, Suisse, Belgique, Luxembourg, Yougoslavie, Canada, en Italie et dans 16 pays Africains. Un moment extrêment important dans sa carrière dont elle se rappelle avec nostalgie.

Les pièces «Une hyène à jeun» de Massa Makan Diabaté ; «Création de la fable du cloitre» de Kaya Makale et la Légende du Wagadou vue par Sia Yatabaré» de Moussa Diagana permirent à notre héroïne de se réconcilier avec l’art dramatique, qui demeure son grand amour. Maïmouna Doumbia est donc une véritable icône de l’interprétation de notre pays qui s’est construite patiemment, mais avec un dévouement. Après 40 ans d’expériences et de carrière dans la profession, l’actrice vedette n’entend pas abandonner. Le cinéma et elle, c’est l’histoire de toute une vie. Elle devrait d’ailleurs commencé une tournée internationale en février 2025 avec l’œuvre «Murer la peur» au Sénégal.

En octobre 1981, elle entre à l’Institut national des arts (IΝΑ) de Bamako où elle obtient un diplôme de comédienne. Le groupe dramatique le Kotèba national, l’engage en 1987. Le théâtre malien, souvent utilisé comme un outil de sensibilisation sociale, lui permet de s’attaquer à des thématiques variées, telles que la condition des femmes, la préservation des traditions, et les enjeux sociaux liés à l’éducation, la santé ou les droits des femmes, L’art a également permis à l’actrice et comédienne Maïmouna de marquer le cinéma malien par son jeu d’actrice authentique et diversifié. Elle se distingue dans l’interprétation des rôles incarnant des femmes fortes, résilientes et engagées, reflétant les réalités complexes de la société malienne.

Sa capacité à transmettre des émotions avec justesse lui a valu l’admiration du public et le respect des réalisateurs.

Maïmouna Doumbia représente une génération d’artistes africains ayant utilisé les arts comme un puissant moyen d’expression et de transformation sociale, comme Fatoumata Coulibaly, dite FC, et feu Maïmouna Hélène Diarra. Son travail continue d’inspirer les jeunes talents du Mali et d’ailleurs. Avec une carrière riche et variée,  elle reste une ambassadrice de la culture malienne sur la scène internationale.  Selon la femme battante Maïmouna, le 8 mars va au delà d’une simple fête car la femme est le pivot de la société, la source d’une vie dont tout tourne autour d’elle.

De ce fait, cet événement est pour l’actrice, un temps de réflexion sur comment trouver des solutions adéquates aux problèmes des femmes à travers des conférences et des colloques.

Mère de 4 enfants, Maimouna Doumbia déteste les conflits et les retards dans les rendez-vous.

 

Fatoumata TRAORÉ

Rédaction Lessor

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