#Mali :Autonomisation de la femme : le coup d’accélérateur du Fafe

Le quartier Niamana est devenu célèbre grâce au poste de contrôle, mais qui a déménagé plus loin à Zantiguila à l’autre bout de la forêt de la Faya. Malgré sa délocalisation, le site reste grouillant d’activités.

Publié vendredi 15 mars 2024 à 08:29
#Mali :Autonomisation de la femme : le coup d’accélérateur du Fafe

Vendeurs de toutes sortes de marchandises (alimentation en passant par les animaux, les matériels informatiques et de téléphonie, etc.), et employés des transports en commun sont perpétuellement aux aguets prêts à héler le moindre passant en vue de conclure une affaire d’argent.

À quelques kilomètres de ce bazar, l’unité de production agro-alimentaire «Espoir 2008» a installé son moulin solaire. L’entreprise est opérationnelle depuis 2017 dans le secteur de Niamana Sikoro.

Elle transforme 50 kg de riz étuvé par jour en divers produits. Aux environs de 12 heures, la machine à moudre répand un bruit fort à l’intérieur d’une pièce. La cheffe de production, Mariam Tiama, vêtue d’une blouse blanche, verse du riz étuvé dans l’entonnoir du moulin. «Nous transformons ce céréale en couscous de riz, attiéké, djouka, gnougouba layèlin, laro (recettes alimentaires locaux)», explique-t-elle. Le kilogramme coûte entre 1.000 Fcfa et 1.750 Fcfa. Récemment, celle qui est la cheffe de l’unité de production a reçu une commande de 1.000 kg destinée à l’un de nos ressortissants vivant en France.

En cette veille du mois de Ramadan, justifie-t-elle, les produits sont sollicités. Durant la période d’activités intenses, l’unité de production peut employer cinq personnes contre deux en temps normal. Grâce à ce métier, Mariam Tiama a abandonné la vie oisive depuis deux ans. Sa détermination permet à l’entreprise d’enregistrer des succès. Elle possède trois aires de vente de ses produits et ambitionne de s’implanter d’abord à Koutiala avant de conquérir les autres régions.

Ces espaces, indique la promotrice Mme Coulibaly Mariam Keita, propose une variété de recettes alimentaires locales et de la restauration rapide. Elle poursuit que l’unité de production a obtenu son label dénommé «Balo latika». Elle souhaite donner de la notoriété à notre pays dans le monde en termes de transformation des aliments locaux. La promotrice précise que le Fonds d’appui à l’autonomisation et à l’épanouissement de l’enfant (Fafe) a appuyé son unité en termes de formation en transformation agro-alimentaire, de respect des normes et des conditions d’hygiène. Y compris la dotation en emballage, des kits de lavage et un financement pour l’obtention des matières premières ainsi que l’apprentissage des techniques de mise en relation avec des agriculteurs pour l’approvisionnement en matières premières. «Ces soutiens nous ont été d’un grand appui», confie Mme Coulibaly Mariam Keita.

 

ÉQUIPEMENTS MODERNES- La même satisfaction se lit sur le visage des femmes de l’Association malienne pour l’épanouissement des veuves et des orphelins (Amevo). Le regroupement qui siège à Magnambougou  en Commune VI du District de Bamako, transforme les céréales en plusieurs aliments précuits (boules de mil, djouka, dèguè, etc.).  L’Association de 36 membres, a été créée en 2011. Elle a bénéficié de formation, de coaching, d’intrants et d’équipements de transformation (bassines, seaux, marmite et séchoir) du Fafe à travers l’Association de soutien au développement des activités de population (Asdap).

Ses produits emballés sont vendus par kg à des prix allant de 1.000 à 2.000 Fcfa. Sa production quotidienne se chiffre à 50 kg par jour contre 3 tonnes de céréale variées lors des foires. «Nos produits nous permettent de subvenir à nos besoins personnels et familiaux», se réjouit la présidente de l’Amevo vêtue d’une blouse. Et d’indiquer que son association jouit d’une grande renommée dans le domaine de l’agro-alimentaire. «On fréquente les foires du pays et de la sous région. Nous avons exposé également en France», assure Mme Coulibaly Fatimetou Zoubèye, avant de préciser que ses produits sont disponibles dans certaines boutiques et supermarchés.

L’Association est une véritable école pour les jeunes filles en quête de savoir-faire culinaire. Une centaine d’entre elles a bénéficié des formations sur la transformation des céréales en aliments précuits. Depuis cinq ans, l’Amevo a renforcé son initiative en créant l’entreprise «Set services». Selon la transformatrice, la demande des clients dépasse leur capacité de production. Pour satisfaire ce besoin, Mme Coulibaly Fatimetou Zoubèye souhaite créer une unité de production industrielle. Dans le domaine de la saponification, Mme Diakité Djénéba Sy est un exemple dans la formation et la fabrication semi industrielle d’une gamme de savons (kabakourouni, savon liquide, eau de Javel, savon de gommage) depuis 4 ans.


Elle utilise du jus de la carotte fraîche et du concombre ainsi que des colorants en la matière. Selon elle, les clients sont nombreux à saluer les bienfaits de ses produits. Pendant la période d’intenses activités, la promotrice de «savon Nènè» peut produire 200 savons par jour et 100 bidons de 1,5 litre de savon liquide. Actuellement, les produits souffrent des difficultés d’écoulement.

Au premier étage de son domicile, notre interlocutrice a installé ses équipements de production. Les matériels (bassine, table de fabrication de savon et moule savon) gisent dans la poussière. L’entrepreneure à la grande taille se souvient de ses débuts dans ce métier. «J’étais  membre d’une association qui m’a permis de suivre une formation en saponification. J’aime le savon. J’ai décidé de prendre à bras le corps le métier. Ce travail m’a été d’un grand soutien», confie l’habitante de Baco Djicoroni ACI. Et de rappeler qu’il y a deux ans, elle a exposé en France des savons que les visiteurs ont énormément appréciés. Elle soutient que le travail de qualité paie toujours.

Mohamed DIAWARA

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