Don de sang : Le Mali n’a pas encore atteint l’autosuffisance

Les responsables du Centre national de transfusion sanguine estiment que notre pays enregistre, aujourd’hui, 22% de volontaires parmi les donneurs de sang. Le reste représente des dons de compensation. Tous contribuent à sauver des vies humaines en offrant cette substance vitale aux personnes en nécessité de transfusion sanguine

Publié mercredi 14 juin 2023 à 05:38
Don de sang : Le Mali n’a pas encore atteint l’autosuffisance

 Un donneur à la salle de prélèvement du Centre national de transfusion sanguine qui accueille parfois 80 donneurs par jour

 

À l’instar de la communauté internationale, notre pays célèbre aujourd’hui 14 juin la Journée mondiale du don de sang. À ce propos, il est opportun de rappeler l’urgence et la nécessité d’inciter nos compatriotes à sacrifier un temps à cet acte d’humanisme, de générosité et de solidarité envers les personnes en nécessité de transfusion sanguine comme dans les cas des malades drépanocytaires, ceux qui souffrent d’insuffisance rénale, d’anémie. Cette substance vitale est aussi précieuse voire indispensable dans la prise en charge des hémorragies de la délivrance ou des traumatismes liés aux accidents de la voie publique.

Daliou Sacko, un commerçant sexagénaire, ne dit pas le contraire. Vendredi dernier aux environs de 9 heures, il était venu, en compagnie de deux jeunes hommes pour un don de compensation en vue d’obtenir ce liquide vital, au Centre national de transfusion sanguine (CNTS). «C’est pour ma petite sœur qui a subi une intervention chirurgicale», explique l’homme effilé. Depuis trois jours, précise-t-il, la patiente attend d’être transfusée.


Lui-même n’est pas un donneur du fait de ses 62 balais (Il est déconseillé aux plus de 60 ans de faire un don de sang). Dans le même établissement, quelques minutes avant la fermeture des guichets destinés à l’enregistrement des donneurs de sang, les agents du CNTS n’avaient enregistré que 25 donneurs volontaires contre 62 donneurs de compensation.

Diabaté Raphael, âgé de 45 ans, fait partie des donneurs volontaires depuis 4 ans. Cet artiste musicien auteur et compositeur justifie son geste par le désir de sauver des vies en donnant du sang. C’est aussi un devoir citoyen et religieux, pense l’auteur de deux albums. Le musicien invite ses compatriotes à intégrer le réflexe du don volontaire du sang. 

Kalil Sabané est un donneur volontaire venu accompagner un donneur de compensation. Ils sont venus chercher deux poches de ce liquide vital. Il explique que son organisation, constituée de 200 à 300 jeunes, fait chaque année des dons de sang lors de sa rentrée solennelle. Selon l’entrepreneur de 36 ans, il faut garder à l’esprit que ça n’arrive pas qu’aux autres d’avoir besoin de cette substance vitale. Personne n’est à l’abri d’une éventuelle maladie nécessitant une transfusion sanguine.

Dans la salle de prélèvement, quatre personnes sont installées. La responsable de cette unité explique accueillir parfois 80 donneurs par jour. Mme Traoré Tari Bocoum conseille aux donneurs de manger et boire avant leur don de sang. Elle indique aussi que le CNTS a une cantine qui offre une collation après le prélèvement. Au CNTS, un autre service s’occupe de la préparation et de la validation des produits sanguins. L’équipe peut préparer au minimum 300 poches de sang par jour. Au moins, 20% de ces poches de sang collectées sont destinées à la destruction parce que contaminées. 

Le chef de ce service, Amadou Uro-Ogon, explique que son unité prépare le sang et ses dérivées. Il s’agit du concentré de globule rouge (CGR) pour corriger l’anémie et du plasma frais congelé (PFC) qui permet d’arrêter le saignement. Le Concentré plaquettaire (CP), utilisé très généralement par le service d’hématologie dans le traitement de leucémie (cancer du sang), est aussi un dérivé du sang. C’est après que «nous mettons le produit validé à la disposition du service en charge de sa distribution.

 

Retourner des poches non utilisées- Nematoulaye Maïga est la patronne du service de distribution du sang. Son unité qui délivre au moins une vingtaine de poches par jour, est constamment sous pression. Elle explique que les personnes qui demandent pour la première fois du sang payent 5.000 Fcfa par poche tandis que pour les demandes qui suivent après, c’est 3.000 Fcfa par poche. La cheffe du service distribution invite les promoteurs des cliniques qui ne peuvent conserver les poches de sang dans les conditions requises à retourner celles qui ne sont pas utilisées.

Selon le directeur général du CNTS, Pr Alhassane Ba, la situation sécuritaire du pays impose que le sang soit le premier produit disponible. En plus, déclare-t-il, la prise en charge des maladies comme la drépanocytose, l’insuffisance rénale, les anémies palustres, les hémorragies de délivrance et les accidents de la circulation impose la disponibilité des produits sanguins. Selon lui, en dépit de ce besoin énorme, on ne cultive pas le réflexe du don de sang dans notre pays.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), pour qu’un pays soit autosuffisant en matière de don de sang, il faut 80 à 100% de donneurs bénévoles volontaires. Le professeur agrégé en hématologie précise que notre pays enregistre aujourd’hui 22% de bénévoles parmi les donneurs de sang. Le reste est constitué de donneurs de compensation qui représentent le plus gros contingent. Il se réjouit de l’amélioration, mais reste conscient que notre pays n’a pas encore atteint l’autosuffisance en matière de sang et dérivés.


«Actuellement, nous menons beaucoup de campagnes de sensibilisation auprès des jeunes en vue d’organiser des collectes de poches de sang», déclare le patron du CNTS. Et de rappeler simplement que le 14 juin qui consacre la Journée du don de sang est un hommage aux donneurs volontaires. Il qualifie ceux-ci d’altruistes. Il appelle tous à prendre graine de leur exemple. Le directeur du CNTS qui sait de quoi il parle, relève que le don de sang permet de renouveler les cellules du donneur.

Le directeur général du CNTS informe que le donneur de sang doit avoir 18 ans ou plus, être en bonne santé et pesé entre 50 à 55 kg. Les hommes peuvent se permettre de donner leur sang tous les 3 mois. Les femmes accomplissent cet acte de générosité tous les quatre mois. Pour Alhassane Ba, l’adoption en 2022 de la loi relative à la transfusion sanguine va permettre au CNTS de mettre en place une bonne organisation. Et d’annoncer que les autorités ont accordé à son établissement un budget d’investissement. Ces ressources permettront de faire les travaux d’extension ou de rénovation du Centre. Il est aussi prévu, dit-il, de doter le CNTS d’équipements qui permettent de produire des produits sanguins diversifiés et de les rendre disponibles rapidement.

Aïcha SIDIBÉ

Rédaction Lessor

Lire aussi : Tombouctou : Les communautés pleurent la perte de l'imam de la grande mosquée de Djingareyber

De son vrai nom Abdrahmane Ben Esaayouti, le grand imam a tiré sa révérence ce mercredi 10 decembre 2025. Il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse de fidèles, d'amis et de parents..

Lire aussi : Fonction publique d'État : Le recrutement de 926 agents contractuels lancé

Les autorités de la Transition ont décidé de combler au niveau de la Fonction publique d'État les insuffisances en termes de personnel de l'administration relevant du Code du travail..

Lire aussi : Abdoul Niang Journaliste, analyste politique et influenceur sur les réseaux sociaux : «L’ESSOR et L’ORTM gardent encore une place essentielle dans la communication d’État, la diffusion des politiques publiques et la valorisation des institutions»

Pour Abdoul Niang, il est évident pour tout le monde que ces deux médias publics ont marqué leur époque. L’ORTM est la principale source d’information audiovisuelle au Mali depuis plusieurs décennies. Quant à l’Essor, en tant que journal d’État, il est la référence écrite officiell.

Lire aussi : Kayes : La lutte contre le Sida ne faiblit pas

Le VIH/Sida représente un réel problème de santé publique à l’échelle planétaire.

Lire aussi : Sikasso : Réformes politiques, institutionnelles et électorales au cœur d’une rencontre

-.

Lire aussi : Université publique de Gao : Le ministre Kansaye entend accélérer son opérationnalisation

Dans le cadre de l’opérationnalisation effective de l’Université publique de Gao, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye a entamé, le week-end dernier, une visite dans la Cité des Askia qu’il bouclera aujourd’hui. Il est accompagn.

Les articles de l'auteur

Prix Fondation Orange Mali : Zeina Haïdara, lauréate de la 1ère édition

Pour la 1ère édition du Prix de la Fondation Orange, le trophée a été décerné à l’écrivaine Zeina Haïdara pour son livre intitulé : «Le silence des papillons». Ce prix d’une valeur de 3 millions de Fcfa a été initié par la Fondation Orange Mali pour encourager et accompagner les jeunes talents de la littérature, et surtout contribuer globalement à la promotion de la culture..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 09:38

Communiqué du conseil des ministres

Le Conseil des Ministres s’est réuni en session ordinaire, le vendredi 12 décembre 2025, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du Général d’Armée Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat..

Par Rédaction Lessor


Publié lundi 15 décembre 2025 à 08:48

2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES : Des préparatifs rassurants

En équipe pluridisciplinaire, la commission nationale d’organisation de la 2è session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES était sur le terrain ce samedi matin pour faire le point sur l’avancement des préparatifs..

Par Rédaction Lessor


Publié samedi 13 décembre 2025 à 21:27

Message de félicitations du ministre de la Communication, de l’Économie numérique et de la Modernisation de l’Administration aux acteurs de la presse

«Je voudrais ici adresser mes remerciements et mes sincères félicitations à l’ensemble de la famille des communicants du Mali. Que ce soit les journalistes de la télévision, de la radio, de la presse écrite, de la presse privée, de la presse publique, je vous remercie et vous félicite tous pour vos efforts de lutte contre le discrédit qui a été tenté contre notre pays..

Par Rédaction Lessor


Publié vendredi 12 décembre 2025 à 08:35

Causerie-débat : Le bumda sensibilise ses membres sur le droit d’auteur

Le Bureau malien du droit d’auteur (Bumda) a tenu, mardi dernier, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, une causerie-débat pour sensibiliser et former ses membres, ainsi que l’ensemble des créateurs artistiques sur des activités en lien avec la gestion du droit d’auteur..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:35

Génève : Le ministre Mossa Ag Attaher porte la vision stratégique du Mali sur les dynamiques migratoires en Afrique

Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a pris part le samedi 6 décembre 2025 à la table ronde ministérielle organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Genève en Suisse..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:24

Ouélessébougou : Des céréales distribuées aux familles vulnérables

La mairie de la Commune de Ouélessébougou a procédé, mardi dernier, à la distribution de 14 tonnes de céréales aux familles en situation difficile et aux déplacés qui ont trouvé gîte et couvert dans la circonscription. Cette action humanitaire a été rendue possible, grâce au soutien opérationnel du Commissariat à la sécurité alimentaire..

Par Rédaction Lessor


Publié jeudi 11 décembre 2025 à 09:16

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner