Fatoumata Diané : La réussite au bout de l’abnégation

Fatoumata Diané (d) propose ses articles à ses camarades de classe

Publié vendredi 11 mars 2022 à 07:28
Fatoumata Diané : La réussite au bout de l’abnégation

Étudiante et marchande à la fois, Tima, comme ses camarades la surnomment, consent de gros efforts pour mener à bien ses études et être indépendante financièrement


Il est 17h 05 et Fatoumata Diané fait son entrée en classe, tout essoufflée. Munie d’un gros sachet bleu en plastique contenant ses marchandises, la jeune femme en jupe pagne, foulard sur la tête, est ronde et de taille moyenne, le teint noir, les yeux vifs, une bouche mince et souriante.

Tima  comme ses camarades la surnomment, a l’air fatiguée, mais il en faudrait plus pour altérer sa bonne humeur. Et elle sait ce qu’elle a à faire : à la pause, à 18h30, elle déballe sa marchandise.

Tima est étudiante en cours du soir, mais elle est aussi une négociante appliquée. Pendant les 15 mn de la pause, puis à nouveau à la fin des cours, à 21h, elle étale ses articles et propose à toutes de venir voir ce qu’elle vend : notamment des foulards, qu’elle conseille à l’une ou l’autre, connaissant leur goût. Rapidement, elle se dirige vers les autres salles de classe où elle a reçu des commandes.

« C’est en 2019 que j’ai eu l’idée de me lancer dans ce petit commerce. Ma situation était difficile, avec un enfant que j’ai eu à 19 ans, et le père nous a abandonnés sans plus subvenir aux besoins du bébé.

La situation était un peu tendue avec mes parents, ils ne me donnaient rien, même pour acheter les couches-bébé », explique-t-elle.  Vivant avec sa grand-mère, aussi peu fortunée, il lui fallait quelque chose pour s’en sortir et ne plus dépendre de personne.

Âgée de 24 ans, Fatoumata précise qu’elle a commencé avec 10.000 Fcfa. « J’ai acheté une dizaine de foulards moulants à la mode. L’unité était vendue à 1.000 Fcfa chez les détaillants, alors j’ai décidé de vendre à 900 Fcfa : ma cible, c’était les étudiantes, et elles ne sont pas riches ». Très vite, ses camarades ont apprécié sa marchandise et ont commencé à les acheter. 


Si elle parvient à placer une douzaine de foulards par semaine, elle ne fait qu’un bénéfice de 1.800 Fcfa. Petit à petit, aux foulards elle a rajouté des hijabs, vendus à 1.500 Fcfa la pièce, pour un bénéfice de 250 Fcfa. Après, elle s’est intéressée à la vente des parfums. Ou d’autres choses encore, si on les lui demande et qu’elle doit faire spécialement la course.

Le petit commerce est ainsi entré dans sa vie quotidienne. « C’est une grande aide financière pour moi. Je n’ai plus besoin de demander à mes parents, je résous plein de trucs grâce à cela… par exemple, le transport pour venir à l’école, mes habits et ceux de mon enfant », se réjouit-elle.

Mais avec la pandémie du coronavirus… plus d’école alors, et les choses se sont compliquées pour Fatoumata. Elle s’est mise à vendre au marché, et à livrer des clients qui la contactaient, « à pied souvent, ou alors en Sotrama » ! 


Les difficultés ne manquent pas : ainsi pour recouvrir son dû, certains refusent de payer.  Avec tout cela, pas question de se décourager. Elle montre son cahier de compte, où elle note tout scrupuleusement. Elle n’hésite pas à faire des va- et -vient pour réclamer ses dettes.

Pas facile, dans ces conditions, de mener les études en parallèle. Tima est domiciliée à Sébénikoro. Tous les jours, elle vient suivre les cours à Lafiabougou-ACI 2000 en empruntant les « Sotrama ». En cours elle est parfois déconcentrée, car il lui faut suivre les commandes sur la page Facebook qu’elle a créée spécialement.

« Dès fois, je pense plus à l’argent qu’à mes études, mais je n’abandonnerai jamais l’école, c’est elle qui me permettra d’assurer l’avenir durablement ». Etudiante en journalisme, elle se voit bien par la suite en journaliste reporter d’images. En même temps, elle envisage d’ouvrir une boutique de foulards qu’elle pourrait confier à un membre de sa famille.

Nafissatou est une de ses camarades, responsable de classe. Pour elle, Fatoumata Diané est une bonne étudiante, joviale, qui a su se faire aimer de ses camarades. « J’aime sa façon de vendre, elle donne ses articles à crédit et c’est appréciable. Et j’admire son courage, car étudier et vendre en même temps n’est pas facile », dit-elle.

Fatoumata M. SIDIBÉ

 

Rédaction Lessor

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