En clair, mes frères et sœurs en humanité et surtout dans
la foi au Dieu unique, puissant et miséricordieux, je demande humblement la
permission à tous les aînés, hommes et femmes, aux officiels, aux notabilités,
imams et autres sentinelles morales, aux talentueux maîtres de la parole en
public. Oui, bien
qu’étant maître de cérémonie, il m’a été expressément demandé de témoigner.
Difficile mission quand tout a été magnifiquement dit par ceux et celles de
droit : les très distingués membres de la famille Traoré, mais aussi par des
sources bien autorisées car très proches.
Aussi, le
temps étant toujours compté pour le dernier intervenant, vous accepterez que je
me limite à évoquer quelques éléments de la page de ma relation, disons de ma
collaboration particulière avec le couple présidentiel plus de six ans durant
en ma qualité de conseiller à la communication à la présidence de la République.
D’abord
dès l’annonce de la triste nouvelle, un talentueux confrère dans sa passion de
concision me demande en ces termes : «Dis moi Tiona, quel mot tu utiliserais si
tu devais camper l’ancienne Première dame Mariam Sissoko?» Sans hésitation je
répondis : «La Fermière». En effet, Madame Traoré Mariam Sissoko aimait la
terre. Contrainte d’abandonner son poste d’assistant bilingue à l’ambassade des
États-Unis d’Amérique au Mali, son époux étant devenu chef de l’État par les
vicissitudes de l’histoire, elle a tôt et bien fait de faire l’option des
travaux champêtres.
La terre ne mentant jamais surtout si elle est efficacement travaillée avec assiduité, Madame y a tiré son bonheur et son profit, non sans parfois faire des jaloux. Sa famille, notamment ses enfants ont largement profité des fruits de la terre à travers le financement de leurs études. Et c’est justement revenue du champs un crépuscule du mois de juin que l’on vous a senti très épuisée. Et depuis, vos compagnons et ouvriers de labour et de récolte vous attendaient et ne vous reverront plus sur pied inspectant les parcelles qu’importe les intempéries en vraie Nyeleni (brave paysanne).
La
Première dame paysanne, 23 ans durant, a
discrètement épaulé son époux de chef d’État dans la conduite de sa lourde
charge.
Elle savait être là fréquemment silencieuse. Un trait de caractère que
j’ai interrogé. J’y ai découvert la force du silence dans un monde pourtant de
plus en plus bruyant. Effectivement, les personnes qui ne connaissent pas le
silence, ne savent pas bien écouter et ne savent pas goutter aux fruits de la
patience pour découvrir la vérité, la beauté des choses observées et même Dieu
car n’est-ce pas que la méditation, la prière se font aussi dans le silence
profond ?
Première dame 23 années durant font d’elle une des rares Maliennes à
avoir expérimenté les douceurs, les délices du pouvoir mais aussi la médisance,
les trahisons, les calomnies, les mensonges, les flatteries, les relations de
bas calculs, la prison, la fidélité, les amitiés résistant à toutes épreuves ;
surtout après la chute du régime.
Après
pareille traversée, Madame Traoré Mariam Sissoko est restée généreuse et
constante. Ce n’est pas Mme Ly Anta Thiam qui me démentira. Depuis son
atterrissage définitif au Mali en 1972 par les liens de mariage, madame Ly Anta
a été de toutes les joies et de toutes les épreuves en compagnie de son amie
Première dame. Avec son accent sénégalais de Podor. Une véritable leçon de
pédagogie en ces temps où les amitiés se dissolvent comme des cubes magie dans
la sauce.
J’ai aussi
constaté que Madame avait un sens du reparti inimaginable. De retour d’une
tournée épuisante à l’intérieur du pays nuitamment en zone Office du Niger
lorsque j’ai piqué, non j’ai plutôt retenu le sac de haricot qu’une vielle paysanne
a publiquement offert à son mari de président, elle dit : «hé Tiona, tu es
aussi conseiller à la consommation ou quoi ? Ton patron réclame des haricots
sautés et notre sac a disparu. On dit que tu l’as». J’ai répondu : «Pour
ce sac de haricot, oui j’assume puisque c’est moi qui l’ai pris publiquement,
le président ayant trop tardé à le réceptionner.» J’ai contraint le couple
présidentiel à payer fort le restant du haricot dont j’avais entamé la
consommation. Tout ça pour dire votre encrage culturel bien transmis à vos
enfants.
À présent
que vous rejoignez votre époux, prestigieux officier général que vous dire ?
Tarata Moussa mort un mardi, enterré un vendredi. Tarata Mariam décédée un
mardi, enterrée un vendredi. Alors
puisque vous connaissez tous deux parfaitement les grandes attentes du pays ;
là haut n’arrêtez pas d’intercéder auprès du Tout-Puissant Allah pour que nos
ardentes attentes de paix, de pardon, de réconciliation se concrétisent
rapidement. Puisque vous aviez pardonné et prôné le pardon à tous pour libérer
individuellement et collectivement les énergies positives de la construction
nationale.
Dormez en paix.
Tiona Mathieu KONÉ, ancien conseiller à
la communication du président Moussa Traoré
(Discours prononcé lors des obsèques de la
défunte, vendredi 11 octobre 2024)
Rédaction Lessor
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