À l’heure du Mali : La Charte, véritable accord inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation

C’est une charte, mais derrière le mot se cache un accord. Oui, un accord comme tant d’autres connus des Maliens en quête de paix, grands témoins de l’évolution socio-politique de leur pays. Accords de Tamanrasset, Pacte national, Accord d’Alger, Accord issu du processus d’Alger… un chapelet de documents, d’initiatives, de conclaves, de négociations sans fin, qui ont promis une paix durable mais n’ont offert qu’un feu de paille, sans flamme.

Publié mercredi 23 juillet 2025 à 07:39
À l’heure du Mali : La Charte, véritable accord inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation

Le Président de la Transition, Général d’armée Assimi Goïta, ses frères d’armes et son Gouvernement, tous relativement jeunes, ont choisi de transcender les générations. Ils ont rappelé un vieux serviteur de l’État, 80 ans, ancien Premier ministre, pour lui confier la conduite d’un processus menant à une nouvelle architecture de paix et de réconciliation durable, pour les Maliens, pour le Mali. Le vieux retraité — père, grand-père, oncle, grand frère, doyen et aîné — n’a pas rechigné devant l’appel du devoir. Cet appel pour la patrie est chevillé à son âme et à son corps.

De février 2024 à juillet 2025, du Dialogue inter-maliens à la Commission de rédaction de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, le vieux commis de l’État, par sa rigueur, son aura, son charisme et son patriotisme, a mobilisé ses compatriotes. Individuellement et collectivement, à travers les forces vives, les institutions publiques, les organisations socio-professionnelles, avec ses collègues en commission, ils ont cherché l’argile, le limon, le sable et le gravier nécessaires pour ériger un édifice immatériel — celui qui prend forme dans l’imaginaire collectif pour dessiner les contours d’une paix durable, d’une cohésion sociale et d’un vivre ensemble.

Comme il l’a formulé lui-même, dans la nuit noire d’un Mali désespéré, des entrailles d’un bateau ivre chargé de passagers maliens abasourdis et fuyant le tribut déchirant des conflits, un cri a retenti, une voix s’est élevée : l’appel vibrant du Président de la Transition, lancé le soir du 31 décembre 2023, invitant ses compatriotes à s’approprier le processus de paix. Les Maliens l’ont entendu et, sans hésiter, ont imaginé, façonné et amassé — avec méthode, patience et sens du destin commun — les pierres et les briques de la paix.

Tout cela a pris forme dans le projet de Charte nationale remis ce mardi historique, 22 juillet 2025, par le vieux commis de l’État au Président de la Transition, fruit de longs mois de réflexion, d’échanges et d’écoute dans nos régions, nos communes, et auprès de nos compatriotes établis à l’étranger.


C’est une charte, mais derrière le mot, un accord est né. Oui, un nouvel «accord inter-malien» pour la paix et la réconciliation a vu le jour ce 22 juillet 2025. Il ne comporte pas de signature officielle de parties en conflit, mais les signatures sont là — invisibles mais sensibles, perceptibles et indélébiles — gravées dans le cœur de chaque Malien et chaque Malienne. Car cette «charte-accord» est le produit des aspirations profondes du peuple malien, recueillies sur une période d’un an et demi pour aboutir à un traité de gouvernance, selon le président de la Commission, à la hauteur du rêve collectif formulé par le Président de la Transition: le rêve d’un Mali un et indivisible, rayonnant dans le concert des nations, riche de sa diversité culturelle, de ses ressources naturelles et de ses relations sincères aux quatre coins du monde.

La Charte, désormais document de référence pour toutes initiatives et actions dans la construction de la paix, est le socle du projet commun du vivre ensemble, du bien-être social et du développement harmonieux du Mali à travers ses politiques publiques. Comme l’a dit le Président Goïta, cette Charte est un devoir générationnel, appelé à se transmettre aux générations futures, en pont géant vers l’émergence du Mali Kura.

Cet «accord inter-maliens», œuvre des citoyens-maçons et architectes maliens, restera entre Maliens. Il sera mis en œuvre par les Maliens et pour les Maliens, amendé entre Maliens, afin de ne plus répéter les erreurs du passé — celles des accords précédents, souvent extravertis, dont l’objectif inavoué était d’amener le Mali à Canossa.

Ce sont là les mots portés ce mardi 22 juillet par le Président de la Transition et le vieux commis de l’État. Ce dernier, figure emblématique d’une génération de patriotes travailleurs qui n’ont jamais rien demandé d’autre, au-delà de leur salaire, que la reconnaissance du travail bien accompli, s’appelle Ousmane Issoufi Maïga. L’hommage rendu par le Chef de l’État et les ovations de la salle comble du CICB ont magnifié l’immense travail d’un homme et d’une commission pluridisciplinaire, composée d’experts venus de tous horizons, chacun apportant sa science et son expérience.

Le Président de la Transition a annoncé la création d’un observatoire dédié à la mise en œuvre de la Charte, son adoption législative prochaine par le CNT, suivie de sa promulgation. Le chemin est désormais tracé : celui d’un nouveau Mali, prêt à s’engager dans un contrat social fondé sur la paix, la cohésion, le vivre ensemble, la sécurité et la réconciliation.

Alassane Souleymane

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