Tabaski : Des retrouvailles en famille

L’Aid el-Kebir ou la fête de Tabaski donne l’opportunité aux ressortissants des villages, des contrées très éloignées voire des compatriotes de la diaspora de retourner sur leurs terres natales pour fêter auprès des leurs dans la convivialité et dans la bonne ambiance familiale. Certains, même pour tout l’or du monde, n’entendent pas déroger à ce principe

Publié mardi 27 juin 2023 à 06:34
Tabaski : Des retrouvailles en famille

C’est une aspiration légitime de vouloir passer l’Aid el-Kebir ou la fête de Tabaski en famille. Ceux qui viennent des villages jouent des coudes pour arracher des tickets de bus pour célébrer la fête des moutons auprès des leurs dans la convivialité, la tranquillité et dans une bonne ambiance familiale. Cette fête renvoie, dans la religion, «à la soumission d’Ibrahim à Allah, le Clément et Miséricordieux, lorsque celui-ci lui demande de sacrifier son fils Ismaël». Sa célébration offre une opportunité de retour massif des ressortissants des villages et autres contrées éloignées au bercail. Certains parcourent des centaines de kilomètres pour rejoindre leurs familles. Même des Maliens de la diaspora reviennent au pays pour fêter.


M. Berthé vit en France depuis 2006. Il ne rate jamais l’occasion, même pour tout l’or du monde, de revenir fêter au village auprès des siens. «Depuis 2015, j’ai pris la décision de revenir au village célébrer les fêtes de Ramadan et de Tabaski (deux fêtes musulmanes) auprès de mes parents. C’est un choix motivé par la quête de bénédictions parentales», précise-t-il. Comme lui, d’autres Maliens de la diaspora expriment leur désir de revenir fêter en famille. Les ressortissants des villages regagnent leurs terres natales. Ainsi, Bamako se vide de ses habitants. Ceux qui ne voyagent pas, rejoignent les grandes familles pour fêter la Tabaski. Dans une famille à Lafiabougou en Commune IV du District de Bamako, une mère reçoit les veilles de fête toute sa progéniture et ses belles filles pour les préparatifs. Chacun, selon ses moyens, contribue pour que la fête soit belle. Les enfants les plus riches déboursent plus. Elle a établi une règle non écrite, depuis des lustres. À chaque fête, ses belles-filles s’habillent dans le même uniforme. Elle choisit aussi le tissu et impose à elles le modèle à coudre.


Son objectif ici, est qu’aucune d’entre elles ne se sente exclue ou complexée. Cette précaution permet à la famille de rester ensemble, soudée et solidaire avec moins de problème. Même quartier et une autre grande famille. «Ici, c’est la plus âgée des belles-filles qui coordonne les tâches des préparatifs. Certaines feront la cuisine, d’autres s’occuperont des tâches ménagères. Mais aucun détail n’est négligé pour réunir les conditions de passer agréablement la fête», explique Mme Traoré Rokiatou Koné, l’épouse de l’aîné d’une grande fratrie de 15 personnes (tous des hommes). Selon elle, ceux-ci accompagnés leurs épouses et enfants se retrouvent en famille pour fêter. Chacun apporte un mouton sacrificiel. «Je suis mariée dans cette famille depuis 20 ans et je n’ai vu personne déroger à la règle», conclut Rokiatou Koné. Mariée depuis 3 ans maintenant à Djicoroni-Para, Mme Dienta Oumou Sissoko, explique faire la cuisine comme toutes les autres mariées. «Je me sens tranquille, car je sais à quoi m’en tenir».


La ménagère révèle qu’elle fête dans sa belle famille bien avant que son union ne soit scellée avec son conjoint. «Je savais également qu’après la cuisine, il incombe à l’épouse la plus âgée de s’occuper de la répartition du repas», évoque-t-elle. Et d’expliquer que cette expérience lui a permis d’être surtout au parfum des petits détails de la préparation du plat de la fête. Mme Sacko Arama Dicko se réjouit aussi d’avoir vécu une expérience en matière de cuisine dans sa belle famille. Elle estime que c’est une bonne chose de passer par cette étape. «Culturellement, je ne pouvais pas réussir, si je n’avais pas assistée à une fête de Tabaski dans ma belle famille», dit-elle. Elle garde encore en mémoire un épisode malheureux de sa vie au début de ses fiançailles lorsque son fiancé lui demandait de venir fêter en famille pour aider les autres belles sœurs.


«J’étais plus ou moins réticente, mais j’avoue que ça m’a énormément servi après. Imaginez le désastre psychologique et émotionnel que cela aurait causé en moi lorsqu’il m’est revenu de prendre les choses en main», dit-elle. Dans les grandes familles, les femmes se rassemblent pour la cuisine pendant cette journée de fête. Pour ce qui concerne l’organisation, elles se partagent les tâches ménagères de plats succulents ou dans le barbecue (grillade de viande). Souvent les fiancées sont concernées. Celles-ci viennent plus assister que mettre la main à la pâte. Ainsi, elles se font une idée de ce qui les attend dans la famille une fois unies par les liens du mariage à leurs futurs époux. 

Sinè TRAORE

Lire aussi : Tombouctou : Les communautés pleurent la perte de l'imam de la grande mosquée de Djingareyber

De son vrai nom Abdrahmane Ben Esaayouti, le grand imam a tiré sa révérence ce mercredi 10 decembre 2025. Il a été accompagné à sa dernière demeure par une foule nombreuse de fidèles, d'amis et de parents..

Lire aussi : Fonction publique d'État : Le recrutement de 926 agents contractuels lancé

Les autorités de la Transition ont décidé de combler au niveau de la Fonction publique d'État les insuffisances en termes de personnel de l'administration relevant du Code du travail..

Lire aussi : Abdoul Niang Journaliste, analyste politique et influenceur sur les réseaux sociaux : «L’ESSOR et L’ORTM gardent encore une place essentielle dans la communication d’État, la diffusion des politiques publiques et la valorisation des institutions»

Pour Abdoul Niang, il est évident pour tout le monde que ces deux médias publics ont marqué leur époque. L’ORTM est la principale source d’information audiovisuelle au Mali depuis plusieurs décennies. Quant à l’Essor, en tant que journal d’État, il est la référence écrite officiell.

Lire aussi : Kayes : La lutte contre le Sida ne faiblit pas

Le VIH/Sida représente un réel problème de santé publique à l’échelle planétaire.

Lire aussi : Sikasso : Réformes politiques, institutionnelles et électorales au cœur d’une rencontre

-.

Lire aussi : Université publique de Gao : Le ministre Kansaye entend accélérer son opérationnalisation

Dans le cadre de l’opérationnalisation effective de l’Université publique de Gao, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye a entamé, le week-end dernier, une visite dans la Cité des Askia qu’il bouclera aujourd’hui. Il est accompagnÃ.

Les articles de l'auteur

Culture : Coumba Gawlo Seck à Bamako pour la 2è édition du festival international «Chant des Linguère»

La 2è édition du Festival international «Chant des Linguère» se tiendra au Centre international de conférences de Bamako (CICB) du 10 au 12 décembre prochain, à l’initiative de la promotrice du festival, l’artiste sénégalaise, Coumba Gawlo Seck qui a regagné Bamako le 1er décembre passé, a-t-on appris de son entourage..

Par Sinè TRAORE


Publié jeudi 04 décembre 2025 à 12:41

Lutte contre la désinformation : 50 journalistes outillés

Le Système des Nations unies au Mali a organisé, du 11 au 13 novembre derniers à Bamako, une session de renforcement des capacités de 50 journalistes venus de la capitale et de l’intérieur du pays, sur la lutte contre la désinformation et le journalisme sensible au conflit..

Par Sinè TRAORE


Publié mercredi 19 novembre 2025 à 08:26

Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine : Renforcement des capacités du personnel

Le chef de Cabinet du ministère des Maliens Établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Sidi Mohamed Koné, a présidé, mercredi dernier, dans les locaux de son service, la cérémonie d’ouverture d’une session de formation de renforcement des capacités au profit du personnel du Secrétariat général de la Commission nationale pour l’Intégration africaine. C’était en présence d’Abdoul Kassim Diallo, délégué général à l’intégration africaine..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 07 novembre 2025 à 14:54

Assep : L’Assemblée générale valide un Plan d’actions triennal

L’Association des éditeurs de la presse privée (Assep) a adopté, le samedi18 octobre, son plan d’actions triennale, présenté par le nouveau bureau lors d’une Assemblée générale, tenue dans les locaux de l’organisation..

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 21 octobre 2025 à 07:54

Bamako : Les derniers «Duruni»

Ce moyen de transport en commun résiste au temps dans la capitale. Ils sont, aujourd’hui, une quarantaine sur la ligne de Bolibana, Badialan I, Badialan Il, Badialan III, Bamako-Coura en Commune III. Au départ, le prix du ticket de trajet était de 25 Fcfa, d’où le nom «duruni». Les clients de ces véhicules d’un autre âge mettent la sécurité avant le confort.

Par Sinè TRAORE


Publié mardi 12 août 2025 à 08:38

Mopti : Lancement officiel de l’hivernage Tour IV par le groupe Touly’s

La présidente du Groupe Touly’s, Mme Fatoumata Batouly Niane, dans le souci de rendre plus propre les capitales régionales du Mali ainsi que le District de Bamako, a initié il y a des années, un programme baptisé «Hivernage Tour»..

Par Sinè TRAORE


Publié vendredi 27 juin 2025 à 08:44

Interdits sociaux : Un instrument d’équilibre social

Dans la cosmogonie africaine, il est difficile d’échapper à l’emprise des interdits sociaux. Quel que soit votre statut, votre rang ou votre place dans la société, il est impératif de respecter certaines règles établies pour maintenir l’équilibre social.

Par Sinè TRAORE


Publié lundi 16 juin 2025 à 07:44

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner